en a soin en chemin; car quand on donne uni
gros écu par jour pour chaque cheval le muletier I
demeure seul chargé de son entretien, et deI
celui des chevaux ; et c’ est à lui à les reconduire.!
JMais si l’on ne prend qu’un cheval le louenrl
exige plus d’un écu neuf, parce que, sur cel
pied là, la dépense du garçon absorberoit tout|
le profit qu’il pourroit faire. Dans les pvays del
plaine de la Suisse l’on ne paye guère qu’uni
florin ou tout au plus un petit écu par jour pourl
un cheval de selle ; mais il est entendu qu’il fautl
que le voyageur le nourrisse. Lorsque l’on al
choisi quelque part un lieu fixé, d’où l’on parti
pour faire des excursions de côté et d’autre, etl
où l’on revient toujours sans s’arrêter longtemsl
en chemin, on se tire d’affaire à meilleurl
marché en allant à cheval, qu’en voiture, pourvu!
qu’on ne se fasse pas suivre par un domestiqueI
aussi à cheval.
J ’ai vu beaucoup de gens qui, dans la première I
ville de Suisse où ils àrrivoient, accordoientl
avec un voiturier pour tout le voyage ; mais jeI
n’ai jamais remarqué que cette manière de s’ar-|
ranger leur procurât quelque rabais sûr les prix!
dont il a été question ci-dessus.
En faisant un tel accord avec un seul voiturier
les personnes qui voyagent sans séjourner nulle!
part, ou qui tout au plus s’arrêtent simplement!
de tems en tems une demie journée, ou une!
journée, s’épargneront à la vérité bien des fraisI
s’ils peuvent terminer leur course là où ils l’ont
comiuencée ; puisque sur ce pied là ils profiteront
jeux-mêmes du retour de leur carrosse. Mais si
l ’on s’arrête en chemin on ne peut qu’y perdre
beaucoup. Car cet arrangement rend un voyage
¡extrêmement dispendieux lorsque l’on séjourne
trois, cinq à dix jours dans différens endroits,
attendu que le voiturier exige toujours son
payement quoique ses chevaux soient à l’écurie.
¡¡D’ailleurs il n’y a rien a y gagner, puisque 1 on
ftrouve partout et en tout temps des chevaux et
Ides voitures pour aller plus loin dès qu’on veut
¡repartir. ¡ 1 est donc clair que dans ce cas-là on
¡augmente sans nécessite les dépenses de son
■voyage.
| Il n’en coûte point autant que l’on pourroit
■bien le croire, de voyager en Suisse avec
■ses propres chevaux. Le fourrage pour deux
■chevaux, joint à l’entretien du cocher ne se
■monte par jour qu’à quatre ou cinq florins au
■plus, du moins lorsque l’on doit loger dans les
■auberges. Quand l’ étranger séjourne dans une
■maison particulière ou dans quelque campagne,
j et que le cocher acheté le fourrage dont il a
[besoin, il en coûte moins encore. Par consé-
[quent une personne qui pendant quelques mois
[se propose de faire plusieurs- courses en Suisse
trouvera bien mieux son compté à se servir de
[ses propres chevaux» qu’à prendre une voiture
[ de louage; car le loyer d’un carrosse à deux
I chevaux coûtera autant d’argent pour dix à
| douze jours, que l’entretien d’ün cocher et de
[ deux chevaux pendant près d’un mois. On
I économiserait encore davantage,, s’il étoit pos