privilégiées, ni servitude personnelle ; ni troj
pes soldées , ni publicains insatiables ; ni monopoles,
ni impôts accablans ; ni pouvoir arbitraire,
ni faveur injuste, fruit de la partialité des grands,
Il suit naturellement de là que la situation ci-
v ile , économique et morale des peuples des
Alpes diffère prodigieusement de celle des sujets!
des autres pays de l’Europe. Les contrastes
tranchans que l’on observe entre les diverses
constitutions helvétiques et celles des autres
états, la marche entièrement différente des affaires
civiles et politiques, les particularités dans la
façon de penser, et dans les rapports soit, privés,
soit publics, ne peuvent manquer d’engager
dans les recherches les plus intéressantes tout
homme qui se sent assez fort ppur considérer!
les choses dans leur essence, et qui désire de
remonter jusqu’à leurs causes véritables. Ces
recherches, bien différentes de tous les genres
de spéculation, puisqu’elles doivent leur origine
a des institutions qui existent dans la réalité,
qu’elles ne s’en écartent jamais, et .qu’elles
s y rattachent sans cesse, contribuent à mettre
le philosophe sur la voie de la vérité. Elles
rectifient les idées vagues et obscures, et délivrent
peu-à-peu la raison d’erreurs et de préjugés
, en même tems qu’elles détruisent dans
les coeurs ces sentimens méprisables et cruels
qui ne s enracinent que trop aisément chez un
homme né et élevé dans un pays où le pouvoir !
arbitraire et la servitude dégradent toute l’eàpècç,
çn avilissant quelques-unes des classes dont elle
¿ s t composée. Sous ce rapport, j ’oserois donc
recommander la Suisse aux étrangers comme
une école où ils peuvent apprendre à envisager
l’homme sous un tout autre point de vue qu’ils
n’ont accoutumé de le faire dèâ leur jeunesse;
comme une école où l’on apprend à apprécier
l,es individus sans égard à leur nom ou à leur
habit, à penser et à agir envers tout le monde
d’après l’impulsion d’une bienveillance cordiale
et fraternelle, et à considérerde genre humain
tout entier comme ne formant qu’une seule
famille; Il est inutile d’ajouter qu’un homme
qui aura retiré un tel fruit de ses voyages et de
son séjour en Suisse aura tout"lieu d’én bénir
l’heureuse influence sur les facultés morales'
de son ame,
W SECTI ON CINQUIÈME.
Il est diverses maladies chroniques, contre
lesquelles l’air des montagnes offre un remède
avantageux, quand ceux qui en sont
affectés y font un certain séjour.
. Les malades qui, soit par foiblesse, soit
par timidité, soit enfin par quelque autre raison
ne peuvent prendre le parti de parcourir à pied
|es montagnes de la Suisse, et à qui cependant
pes promenades journalières faites dans ces
fcontrées où l’on respire un air si sain pourroient