porter qu’une quarantaine de livres pesant tout
au plus, Ainsi tout l’équipage que doivent cou.
tenir ces paquets se réduit à quelques chemises,
quelques paires de bas , quelques rnouchbirs de
poche èt de cou, une paire de culottes de casimir
et quelques autres bagatelles de peu de volume*),
Je conseillerois. à ceux qui veulent voyager
sans guides et sans porteurs de porter dans une
large gibecière le linge et les hardes'dont ils ne
peuvent se passer, pour se soustraire à la cu>
riosité importune et souvent dictée par la mé<
fiance a laquelle on est exposé partout dans l ’ intérieur
des Alpes ; ils feront bien de se faire
passer pour des peintres de Zurich ou de Winter-
thour **)."-• Ce conseil me paroit d’autant plus
utile qu’il n’y a rien qui excite davantage les
soupçons des montagnards que de voir des
voyageurs qui marchent sans guide.
Les personnes dans le plan desquelles îl entre
de faire quelque séjour dans telle et telle ville
pour y faire des tonnoissances, feront très-bien
d’y envoyer d’avance leur malle ou leur portemanteau,
soit par le fourgon de la poste, soit
par quelque autre bonne occasion.
v Entre antres sur-tout une paire de bons souliers ordinaires
pour pouvoir en changer quand on le trouV*
à propps.
**) Je nie permets de douter de la bonne réussite de ce
conseil; il-y a beaucoupdçcas dans l e s q u e l s le prétendu
peintre se trouveroit au dépourvu , et l’accent du
prétendu Zuricois lui donneroit un démenti chaque
fois qu’il ouvriroit la bouche. N. du Traducteur-
I Le porte-feuille du voyageur doit être garni
l ’un style d’etain fondu, qui vaudra mieux qu’un
t rayon, car la pointe n’en est pas sujette a se
tasser, et les traits ne s’en effacent pas aussi
fcisément. Les amateurs du dessein prendront
¡en outre une petite provision de papier blanc ou
■plutôt gris; car on indique vite et aisément les
¡clairs-obscurs, sur ces sortes de fonds au moyen
[de quelques coups de craye blanche et noire,
[ou bien avec des bâtons de pastel ou du crayon
iaune et bleu-céleste *). Chaque soir on repasse
[avec la plume tous les traits del’esquisse, et on
¡marque les ombres avec de l’encre de la Chine
[ou du bistre, en ayant soin d’enlever avec le
[pinceau la couleur jaune et bleue des crayons
[et des pastels, Telle est la méthode la plus
[aisée et la plus avantageuse de se procurer en
[peu de tems une riche collection d’ esquisses de
[scènes naturelles ; une semblable collection
[peut seule suffire au travail de la vie entiere
|d’un amateur, s’il veut former un tableau de
[chacune des esquisses dont elle est composée,
[ou simplement en tirer parti pour ses compositions;
d’ailleurs la vue de ces desseins renou-
[vellera sans cesse dans son ame le souvenir des
IAlpes et des plaisirs qu’il y a. goûtés, et cela
[ avec beaucoup plus de vivacité que les meilleures
Le format lé plus convenable que le dessinateur puisse
donner à son porte-feuille c’ est un grand in-$. attendu
qu’il pourra le porter partout avec lui dans une poche
un peu large.