la publication de son Histoire des poissons de l’Europe
centrale; M. Muller, de Berlin, qui a fait un si beau travail
sur les Myxines, s’est associé M. Henle, déjà connu par
son Mémoire sur les Torpilles, et ils publient ensemble
une Histoire naturelle des poissons cartilagineux, dont les
deux premières livraisons, accompagnées de belles planches
coloriées, montrent déjà de quelle utilité sera cet ouvrage
intéressant.
Les voyageurs ne sont pas moins assidus, dans leurs
courses lointaines, à'nous faire connaître les poissons des
contrées qu’ils explorent. Mon excellent ami, M. Dussumier,
qui ne peut plus que glaner sur la côte malabare, tant il l’a
bien explorée déjà, continue toujours avec le même zèle
à ne négliger aucune occasion de servir cette science qui
lui doit déjà tant. M. Botta, qui vient d’explorer la mer
Rouge, en a rapporté une fort belle et intéressante collection,
accompagnée de dessins pleins de finesse et de vérité,
et qui, par leur concordance avec ceux de mon ami M.
Ehrenberg, finissent par compléter la Faune ichthyologique
commencée par Forskal, et que l’on peut terminer avec les
ouvrages de M. Ruppel. MM. Eydouxr et fëoulëyet, chirurgiens
du corps royal de la mariné, et qui ont bien voulu
être les naturalistes de la corvette la Bonite;; ©nt fait de
précieuses collections dans les différens archipels de la mer
des Indes qu’ils ont visités. La publication qu’ils projettent,
et que le Gouvernement encourage de son appui, augmentera
les ressources que les sa vans tirent tous les jours des
différens officiers de la marine royale. Mais parmi toutes ces
découvertes si utiles aux progrès de l’iohthyologie, l’on doit
aujourd’hui placer au premier rang celles qui nous ont
fait connaître les formes singulières des poissons des Tacs
élevés des Andes du haut Pérou. Ces. rares espèces sont
dues aux soins pris par M. Pentland, qui a rapporté, avec
tant de peines en Europe, de lieux pour ainsi dire inaccessibles
aux collecteurs, ces espèces que j ’ai déjà désignées
sous le nom d’Orestias, et je devrai à l’amitié qu’il a pour
moi, et au souvenir dont il honore la mémoire de M. Cuvier
, d’enrichir de leur histoire l’un des volumes suivans.
Au Jardin des Plantes, Octobre \839.