LIVRE XVII.2 8 4 MALACÜPTÉRYGIENS.
CHAPITRE III.
D e s C étopsis ( C etopsis, Agass.1 )
C’est ici une division des silures proprement dits, très-
remarquable par ses yeux réduits presque à rien 5 les deux
espèces que l’on en connaît, vivent dans les eaux du
Brésil, et y ont été découvertes par feu M. Spix. M. Agas-
sis, rédacteur de la partie ichthyologique des recherches
de MM. Spix et Martius, en a fait un geiye auquel il
a donné le nom de cetopsis, par où il a voulu indiquer
de certains rapports qu’il leur trouve avec les cétacés.
Les cétopsis n ont, comme les silures, qu’une dorsale
unique et rayonnée; leur tête egt très-obtuse et comme
tronquée, mais paraît assez convexe; leur bouche est médiocre
et ne prend guère que la largeur du bout du museau;
leurs mâchoires sont égales; l’inférieure n’a qu’une
seule rangée de dents simples ; quelquefois m supérieure
en a une bande; le devant du vomer en porte une autre'
simple rangée; rl y a six barbillons courts. La peau recouvre
les petits yeux, au point qu’on ne les reconnaît qu’après
l’avoir enlevée; elle enferme aussi l’opercule et ne laisse
aux ouïes qu’un assez petit orifice immédiatement au-
devant de la pectorale; la membrane branchiostège a neuf
rayons;,la dorsale répond à l’intervalle de la pectorale et
des ventrales, et il y a un assez grand espacecentre les
ventrales et l’anale j qui elle-même en laisse aussi un entre
CHAP. III. CÉTOPSIS. 285
elle et la caudale. Cette dernière nageoire est divisée en
deux lobes. Aucun des rayons n’est épineux. Une singularité
de ce genre, c’est une cavité aveugle muqueuse,
qui s’ouvre un peu au-dessus de la base*de la pectorale,
ou plutôt dans son aisselle. Elle est sans doute analogue
à ces sinus ou vaisseaux muqueux déjà décrits dans les
anguilles, les gades et beaucoup d’autres poissons.
On comprend que, d’après une description générique
aussi circonstanciée,;les espèces doivent peu différer entre
elles, et c’est en effet ce qui a lieu.
L e C étopsis : AvtuGi/fr u
.{Cetopsis ccecu!tiens, Agass,, pl. 10, fîg. 2.)
a la tête et le devant du tronc arrondis 5 mais la partie postérieure
très ~ comprimée ; sa plus grande hauteur est aux yen traies, .qui
sont juste entre le bout du museau et l’origine de la qaudale: elle
est du cinquième de la longueur du poisson. C’çst aussi là mesure
de la longueur de la tête, qui est d’un cinquième moins haute que
longue et à peu près aussi large que haute. îlfôrifice antérieur de
la nf rine est au bord de la mâchoire ; le postérieur, au droit de la
commissure; l’oeil paraît comme un petit point entre cet orifice
postérieur et supérieur et la commissure. Le barbillon maxillaire
sort au-dessous de l’oeil «et n’a que le tiers de la longueur de la tête;
il y en a quatre sotis-mandibulaires un peu plu!s îoh'gs. La mâchbire
supérieure dépasse,un peu l’autre et a trois rangs de dents ; l’inférieure
et le vomer n’en ont qu’un rang, mais ces dents sont plus grandes.
L’opercule, triangulaire; est entièrement caché sous la peau et il n’y
a, pour les ouïes, qu’une fente arquée au-devant de la base de la
pectorale. Les rayons branchiostègés sont au nombre de dix. La
dorsale est sur le tiers antérieur et oompte sept rayons, tous mous,
dont le premier, presque de la hauteur du corps, est double du
dernier. Les pectorales sont un peu plus en avant, que la dorsale, et