Gronovius est le premier méthodiste qui ait songé à
former un genre à part de nos poissons : il en possédait
un, probablement celui que l’on a nommé depuis scarus
Sarictæ Crucisj. et il le décrivit dans sein- Muséum, en
1756 (II, p. 8, sous le nom
générique de dALivanon. Dans sop Zmophylacium, en
I , p. asfoda comme une seconde espèce
(u>9 iet-poisson dAMfovande:, en sorte que* s’il y a
quelque chose qui montré combien peu de jugement
Bloch a mis dans son travail., c’est qu’il ait pu , dans son
Systems, $ 12 , conserver ce genre dès ^llfodons indé^
pendamment des scarus, et après .en avoir retranché le
poisson d’Aldrovande, y ajouter à la première^espèce de
Gronovius, le perça marina gibhosad e Catesbf*ouperça
gibbcrtfe Linnsèus, qui est un hoemudom, e t qui n’a pàsde
moindre rapport de conformation avec cette première
espèce. ||ty! h g|
L ’acception généralement dpnnée aujourd’hui an nom
de scarus est due à Forskal. Ge fut lui qui, ayant observé
dans la mer Rouge plusieurs espèces analogues à celle
d’AldrOvande, en fit un genre, auquel il imposa ce nom,
qui leur est resté. Il faut cependant écarter! de. sa liste ses
deuxpremières espèces, .qui sont . des amphacanthes, et
les deux suivantes, qui sont des labres. Les deux premières
font meme double . empfoi dans la plupart des auteurs
venu4 après ; Forskal, et qui ont copié ce qu’il dit d e ç e s
prétendus scares, ne s’apercevant pas qu’eux- mêmes en
avaient îdtpî^-P^rlë SOUS d’autres noms : ce sont des centro-
gastrès ^dans Houttuyn et dans Gmelinj des buro dans
Lapépède. Blçcjh, dans son Système posthume, les a distinguées
sous le jrom à’amphaçwthes. Çe n’est, pas* au
reste, la seUe fefreur. qu’aient commise Gmeliu et ses
copistes 5 leur scarus Sehlûsseri) ajoutépar le premier à
la fin du genref d’après une note de’ Pallas‘/"et adopté
sans examen par les autres, n’ést que le toxotes, comme
eétté note même 'l’établit clairement. G’est le même
poisson) qâi reparaît dans Bonnaterre sous le nom àe scîène
sagittaire, dans Leccépède et dans #baw sous celui de
labrus jaculator.
Ainsi le -genre des ScareS»,» tel qn*I)ist* déterminé aufour-
d’hui, ne contient plus de poissbns publiés qtie lés six
d ernières' espèces d e Foiska 1, etî,;séelest que Blôch et
Lacépède yibnt ajoutées ,»soit d’après natUre ) soit d’après
lès papiers de Plumiér et de ;Cfommersbny ‘soit, enfin,
d’après l’ouvrage de Parra ; mais il en existe dans les deux
©céans unigrand nombre d’aütmy ë t notfô en avons en ce
moment plus- de quatre-vingts sous les yeux , soit en nature,
soit en dessins bien authentiques* avec des. descriptions
correspondantes j Ce qui, avec les' espèces observées par
d’autres auteurs* et que nous n’avons pas retrouvées, en
lait un; des genres les' plus nombreux en espèces de la
famille »des Labroïdes.
■: -Peu de genres do poissons se éomposentdesj>èces plus
semblables entre elles que celui des scares. Leurs couleurs
varient beaucoup ; mais leurs formes générales, les nombres
de ïeurS rayons et jusqu’à ceux de leurs écailles, demeurent
presque les mêmes. H est rare que leur dorsale n’ait pas neuf
raycsioeépimeux et dix branchus; leur anale, deux épineux, et
huit branchus. Dans quelques espèces la faiblesse dès épines
dorsales etles plis que la membrane fait entre elles, ont donné