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I'¿4 LÉZARDS IGUANIENS
decailles, dont le diamètre a un peu plus d'étendue que celles
qui les avoisinent.
COLORATION. L'Anolis de la Caroline paraît doué de la faculté de
changer de couleur comme ses congénères. Dans l'état de vie , en
dessus il présentele plus ordinairement un beau vert, et en dessous
une teinte d'un blanc pur. Souvent alors il a la gorge rouge,
les tempes noires et une suite de points de cette dernière couleur
sur la base de la queue ; mais il arrive que la couleur verte des
parties supérieures est remplacée par du brun, tantôt complé'
tement, tantôt en partie seulement.
Voici au reste les différents modes de coloration que aious
avons observés sur les échantillons assez nombreux que renferment
nos collections.
Il y a quelques individus qui, en dessus, sont presque uniformément
verts, attendu que leur tete seule présente une teinte
brune ou roussâtre. Leur tempe est marquée d'une tache noirâtre
presque carrée. D'autres , et c'est le plus grand nombre , c'està
dire tous ceux qui proviennent de l'Amérique septentrionale ,
car l'espèce se trouve aussi à Cuba , ont leurs parties supérieures
plus ou moins piquetées de noir sur im fond , tantôt vert, tantôt
v e r t - b r u n ou bien roussâtre. 11 en est même quelques-uns,
parmi ceux-là , qui sont clair-semés de très petits points blancs.
Le dessus de la partie antérieure de la tête est coloré en brun
roussâtre. Sur la tempe, est imprimée une grande tache quadrilatère
noire. Cette même couleur noire , plus ou moins foncée ,
couvre presque toujours la région latérale de la tête, qui est située
entre le bout du nez et l'oeil. Les lèvres sont blanches, marquées
d'une suite de petites taches quadrangulaires brunes ou
noirâtres. Une teinte blanchâtre régne sur toutes les parties inférieures
du corps , dont quelques-unes, telles que le ventre et la
poitrine , sont nuancées ou tachetées de noirâtre, ou bien encore
parcourues longitudinalement, comme la gorge , par des lineóles
composées de petits points noirs. Parmi les individus de l'Amérique
septentrionale, l'on en trouve dont les points noirs des côtés
de la région moyenne du dos se rapprochent les uns des autres de
telle sorte, qu'ils constituent une espèce de bande ondulée. Enfin
presque tous conservent plus ou moins, sur toute l'étendue de
leur dos et de leur queue, la trace d'un ruban roussâtre, rétréci à
ses deux extrémités ; ce qui est très apparent chez les jeunes sujets.
Les Anolis appartenant à cette espèce, que nous avons reçus de
nu SAUMENS EUNOTES. G. ANOLIS. I I . 125
l'île de Cuba , offrent, à très peu de chose près , le même mode
de coloration que ceux de l'Amérique septentrionale. Ainsi les
seules différences notables qu'ils présentent sous ce rapport, c'est
que leurs couleurs sont en général plus claires et plus vives. On
remarque particulièrement que le vert a un reflet doré et que le
roussâtre tire sur la couleur de chair. Les sujets adultes ont le
dos orné de séries longitudinales de petites taches blanchâtres,
ce qui ne les empêche pas d'avoir des points noirs comme les
individus provenant de l'Amérique septentrionale ; mais à la
vérité ces points sont moins nombreux et plus dilatés. 11 est rare
de rencontrer de ces individus, originaires de l'île de Cuba , ayant
la tempe marquée d'une tache noire.
Dimensions. Longueur totale, 22" 6"'. Teie. Long. 2" 8"'. Cou.
Long. 7"'. Corps. Long. 4" i'"- Memhr. antèr. Long. 2" 6"'.
Memb. poster. Long. 4" 4'"- Queue. Long. i5" i'".
PATRIE. L'habitation de cette espèce d'Anolis est loin d'être
aussi limitée que quelques ei^pétologistes ont paru le croire. C'est
un de ceux, au contraire, dont la patrie est la plus étendue.
Quant à nous , nous sommes certains qu'il est répandu dans
toute l'Amérique septentrionale, car il nous a été envoyé de Savannah
par M. Delarue - Villaret ; de la Caroline du Sud par
M. l'Herminier; de Géorgie par M. Leconte ; de Pensylvanie par
M. Lesueur , etc. Puis nous l'avons reçu de Cuba par les soins de
M. Ricord , et plus récemment M. Piamon de la Sagra nous en a
généreusement laissé choisir une belle suite d'échantillons parmi
ceux qu'il a recueillis dans cette dernière île.
Observations. C'est, suivant nous, à cette espèce que l'on doit
rapporter le Saurien que Linné a décrit d'abord avec assez de
détails dans les Aménités académiques , et désigné ensuite par
une simple phrase caractéristique, sous le nom de Lacería principalis
úan?, les diverses éditions du Systema naturoe. Nous n e connaissons
effectivement aucun autre Anolis que celui de la Caro^
line auquel soit applicable ces termes de la description de Linné :
nariûm foramina minima , car il est le seul entre tous ses congénères
qui ait les narines percées sur le dessus du museau. Au
reste , les autres passages de cette description , sans être aussi explicites
que celui - ci , ne conviennent pas moins à notre espèce,
ainsi que l'on peut s'en convaincre en consultant le volume
des Aménités académiques , pag. 286 , n^. 11.
L'Anolis de la Caroline se trouve représenté d'une manièrô
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