3 12 LÉZARDS IGUANIENS
Les Phrynosomes sont encore plus courts et plus déprimés
que les Tropidolépides. Comme eux ils manquent de
dents palatines , et sont pourvus de pores fémoraux ; mais
les côtés du cou, dont le dessous est plissé en travers , n'offrent
pas toujours cette espèce de fente qu'on remarque chez
les Iguaniens du genre précédent.
L'écaillure des Phrynosomes diffère aussi de celle des
Tropidolépides. Sur le dessus de la tête elle se compose de
petites plaques polygones à peu près égales entre elles ; sur
les parties supérieures du corps, de tubercules trièdres mêlés
à de petites écailles imbriquées ; en dessous , de squames homogènes
également imbriquées , dont la surface est tantôt
lisse, tantôt surmontée d'une carène. Le long de chaque
flanc il existe une suite d'écaillés qui forment une sorte de
ci'ête dentelée, simple ou double.
Le derrière de la tête des Phrynosomes est bordé , d'une
oreille à l'autre , d'un rang de grandes écailles redressées ,
ou même de longs et gros piquans simulant une espèce de
couronne. La tête , dont le diamètre longitudinal excède
peu le"^ transversal, forme presque le demi-cercle en avant.
La brièveté du cou est telle, que cette partie du corps paraît
attachée aux épaules.
La région collaire inférieure offre plusieurs plis transversaux
qui remontent un tant soit peu sur les parties latérales ;
mais il n'y a pas de fanon sous la gorge, et il existe rarement
un repli de la peau devant les épaules. Les narines sont latérales
, petites, ouvertes au milieu d'une écaille placée près
de l'extrémité du museau. La membrane du tympan se
trouve légèrement enfoncée dans le trou auditif, sur le
bord duquel on ne voit pas de dentelures. Le corps , fort
aplati et de figure ovale, se termine par une queue dont la
longueur est à peine égale à la sienne. Cette queue offre
aussi une certaine dépression , particulièrement à sa racine,
où elle est assez large, tandis qu'elle est fort étroite dans le
reste de son étendue.
Les membres sont extrêmement courts, et les doigts qui
ou SAUKIENS EUNOTKS. <i. PHRYNOSOME. 3l3
les terminent faiblemeut dentelés sxir leurs bords. Le dessous
de chaque cuisse présente une ligne de pores en général
assez petits.
En résumé, les Phrynosomes sont des Iguaniens d'une
physionomie extrêmement bizarre, en tant qu'elle semble
s'éloigner du type des Sauriens pour se rapprocher de celui
des Batraciens anoures, et plus particulièrement des Crapauds.
C'est à ce genre Phrynosome qu'appartient le Saurien
indiqué par Linné, sous le nom de Lacerta orhiciilaris,
d'après la figure et la description d'Hernandez. Il avait été
placé par Daudin dans sa section des Agames orbiculaires
ou Tapayes. Mais là il se trouvait réuni à des espèces qui
n'ont entre elles que des rapports éloignés.
Fitzinger n'a pas fait un i-approchement plus naturel en
réunissant ce même Lacerta orhiciilaris de Linné, YAgama
gemmata de Daudin , et YAgama deserti de Lichteinstein,
dans le genre Tapaye que Cuvier avait déjà indiqué dans la
première édition du Règne animal, et où il ne rangeait avec
juste raison que le Tapaye d'Hernandez ; attendu qu'à cette
époque aucune autre espèce ne pouvait y être génériquement
réunie. Toutefois le genre Tapaye, nommé depuis
Phrynosome par Wiegmann , ne se trouvait encore, ni défini
d'une manière satisfaisante, ni placé dans la série erpétologique,
suivant ses rapports naturels, voisin qu'il
était, dans la méthode de Cuvier, des Leiolépides et des
Agames proprement dits. Mais M. Wiegmann a parfaitement
rempli cette tâche lorsque , en indiquant les vrais caractères
des Phrynosomes, il a rapproché ceux-ci des Tropidolépides.
On trouve cinq espèces de Phrynosomes indiquées dans les
auteurs, mais nous soupçonnons que deux sont purement
nominales; c'est, d'une part, le Phrynosoma B'ufoniuni
de Wiegmann, qui se rapporterait aioi's à YAgama cornuta
de Harlan ( Phrynosoma Harlanii ) ; et de l'autre YAgama
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