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8 8 LÉZARDS lauANIENS
comprimées. Les uns ont la queue presque arrondie ; les
autres l'ont fortement comprimée ; mais le passage de l'une
de ces formes à l'autre se fait d'une manière si bien graduée,
si insensiblement, que l'on ne saurait où poser la
limite qui devrait séparer les espèces à queue arrondie de
celles qui l'ont aplatie latéralement. Parmi ces dernières, il
y en a de fort remarquables par une singularité qui consiste
en ce qu'on voit, sur la partie supérieure et longitudinale
de leur queue, une haute crête, soutenue dans son
épaisseur par les apophyses des vertèbres, comme cela a
lieu chez les Basilics et les Istiures. Cependant, si nos observations
sont exactes, cela n'aurait lieu que dans les individus
mâles. En général', la queue est très conique, tantôt assez
grosse, tantôt extrêmement grêle.
Les membres sont bien développés , et les doigts offrent
une longueur proportionnée. Le troisième et le quatrième
des mains sont égaux entre eux pour la longueur, tandis
qu'aux pattes postérieures le quatrième est plus long que le
troisième. Aucune espèce n'a de pores fémoraux. Il en est
,quelques-unes chez lesquelles on remarque, sous la queue en
arrière de l'anus, une rangée transversale de deux à cinq
écailles plus grandes que celles qui les avoisinent. Voici
ce qu'on observe quant à i'écaillure. IVous avons déjà dit
que les plaques céphaliques sont inégales en diamètre : nous
ajouterons qu'elles sont polygones, oblongues ou bien affectant
une forme circulaire. A l'exception d'une seule espèce
, dont le ventre est garni de grains squameux extrêmement
fins, tous les Anolis ont les parties inférieures du tronc
revêtues d'écaillés imbriquées , lisses ou carénées. A l'égard
des parties supérieures, on les voit généralement recouvertes
d'écaillés semblables entre elles, imbriquées chez certaines
espèces, juxta-posées chez d'autres, et pouvant, dans l'un
ou l'autre cas, être lisses.ou carénées. Pour ce qui est de
leur figure, on peut dire qu'il y en a d'ovales, de rhoniboïdales,
de carrées, de polygones, d'hexagones et de circulaires.
Quelques Anohsont les écailles des flancs beaucoup
o u SAURIENS EUNOTES. G. ANOLIS. 89
plus petites que celles du dos et du ventre. Nous n'en connaissons
qu'un seul, qui, de même que les Geckotiens, offre
des tubercules épars au milieu des squamelles du dessus de
son corps et de ses membres. Un autre se fait remarquer
par ses larges squames plates, circulaires, entremêlées de
petites écailles qui garnissent la peau de ses parties supérieures.
Ce mode d'écaillure, en particulier, offre la plus
grande ressemblance avec celui de plusieurs Caméléons. La
peau des membres et de la queue varie autant que celle des
autres parties du corps. Dans les tégumens de la queue sont
pratiqués de petits enfoncemens circulaires, sur les bords
desquels naissent des écailles un peu plus grandes que les
autres.
Les Anolis ont, comme les'Caméléons, les Polychres et
beaucoup d'autres Sauriens, la faculté de changer de couleur.
Leur taille est à peu près la même que celles des Lézards.
Ces petits Iguaniens sont très agiles, courent fort
vite, grimpent aux arbres , et se tiennent fort bien accrochés
sur les branches et même sur les feuilles, à l'aide de
petits disques lamelleux, dont le dessous de leurs doigts est
garni, et qui leur servent comme de pelotes. Les Anolis vivent
exclusivement d'insectes. On prétend que les mâles
peuvent japper à la manière des chiens, et qu'en courant ils
tiennent leur queue relevée en trompette,
Daudin, qui est le fondateur du genre Anolis, y avait
instinctivement rangé une espèce qui y tient, il est vi^ai,
de fort près, mais qu'on a cependant dû en retirer, attendu
qu'elle manque du principal caractère que cet auteur luimême
assigne à son genre : caractère qui consiste à avoir,
non pas comme il le dit, la dernière, mais bien l'antépénultième
phalange aplatie , élargie , et marquée en dessous de
rides transversales. Cette espèce est le type du genre précédent,
le JSorops auratus. Daudin a commis une autre eri
eur en prenant pour un Anolis le Sphériodactyle sputateur,
qu'il avait d'abord, avoue-t-il, considéré comme un
Gecko (ce qui est vrai), mais que sa forme élancée, ses cou-
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