
Nos savaiils les plus distingués se sonl empr es sés de r épondr e c\ noire appel, qu'ils fissent parlic
du pe r sonue l du iMuséC; ou qu'ils n'y lussent pas allacliés. La descriplion de plusieurs des collections
qui vi euneu l d'être c i t é e s , pouvait cire immcdi a t emonl e n t r e p r i s e , ma i s il nous a pa ru que
<iue!ques-unes d'eutj'e elles devaionl joui r du droit de pr ior i t é , vu la célébrité des aut eur s qui ont
accepté le soin de les faire connoilre. Aussi u n e partie des ressources de réialjlissenieni ont été
employées depuis plusieurs anné e s à r e n d r e ces collections dignes des li'avaux dont elles allaieiU
être l'objet et qui p r en dr on t des proportions considérables.
M. l ' . - J . Van i i e n e d e u s'est ehai'gé de publier la description des os sements d'Anvers.
M. L.-G. de Köninck a ent r epr i s la description de la l'aune du calcaire cai'bonitere.
M. Nysl est occupé à décrire la conchyliologi e de nos t e r r a ins tertiaires.
Lesauti'cs parties de la paléontologie belge, not aminent l ' e thnogr aphi e de nos âges de la pierre,
seront s a c c e s s ivement mises en (cuvre et p r en d r o n t place dans le înOme recueil.
Notre g o u v e r n eme n t , en d ema n d a n t à la Législature les crédits nécessaires, vient de preudi'c u n e
mesure appe l é e à d o n n e r un nouvel essor à ces U'avaux et à y appor t e r la coordination désirable.
Il a décidé q u ' u n e Carte géologique détaillée du r o y a ume sera levée à l'éclielle du 2 0 , 0 0 0 ' ' par les
soins du Musée et publiée par le Dépôt de la g u e r r e auquel le pays doit ses belles cartes topogr a -
phiques. Le s t r avaux de paléontologie ma r c h e r o n t ainsi parallèlement avec l'étude stratigrapliique
de not r e sol. Celle-ci sera à son tour complétée pa r l'étude microscopique de s roches. Un nouveau
service vient d'être établi au Musée dans ce b u t , conjoint emen t avec le service du levé de la carte.
Les Annales dn Musée ont donc pour c adr e spécial riiistoire naturelle de la Belgique. Elles
embrasseront sur tout la description s t r a t i g r a p h i q u e , paléontologique et liltiologiquc du pays, et la
Carte géologique détaillée de notre s o l , au 20,000' ^ et en -430 feuilles, viendr a s'y adjoindr e ,
d'après u n e r é c ent e dé c i s ion, c omme la ba s e de l'ensemble du t)'avail.
E. DUPONT,
uiiiKCïi'rn i)v JivsiÎE,
Briixellci, le 8 juin 1877.
PRÉFACE.
Il y a longtemps que les richesses puléonlologiques dos sables d'Anvers sonl c o n n u e s des
naturalistes. Il en esl question déjà dans (|uel(puis a u t e u r s du siècle d e r n i e r , niais ce vaste os sua i r e ,
enfoui à peu de pr of ondeur , n'a pris u n e impor i anc e véritable q u e depui s les gr and s t r avaux de
Cuvier sur les ossemenls fossiles en géné r a l .
Au c omme n c eme n t de ce siècle ( 1 8 0 9 ) , en c r e u s a n t le gr and a i r i é r e -ba s s in à Ilot, les ouvr i e r s
mireni au j o u r que lque s ossements qui fur ent envoyé s à Pa r i s par le p r emi e r inspcetcur géné r a l du
génie, .M. le comte De j e a n ; ils sonl conservé s encor e a u j o u r d ' h u i au Muséum d'histoire n a t u r e l l e ,
comme les plus précieuses reliques de ces terrains s ablonneux. C'est avec q u e l q u e s - u ns de ces
malcriaux q u e le gr and naturaliste du Muséum a créé le g e n r e '/Àphius.
A la suite de t r avaux exécutés pa r des pa r t i cul i e r s, nous avons r e ç u , il y a près de c inquant e
ans, diverses pièces qui nous ont décidé à f a i r e , en 1 8 3 3 , une eonmiuni c a t ion à l'Académie des
sciences de Paris.
Et! 1 8 3 2 , on a construit des fortins en avant de l'enceinle de la pl a c e , e t , g r â c e à l'intelligente
activilc du général de La n n o y , qui commanda i t ces t r a v a u x , des colonnes vertél)rales de Cétacés
de plusieurs mètres de longueur ont été conservées avec de nombr eus e s dents et de s os semenls de
toutes les g r a n d e u r s .
Les t r avaux d'une écluse ma r i t ime cons t rui t e , en 1 8 0 4 , pour faire d é b o u c h e r le canal de j o n c -
tion de la Meuse à l'Escaut sous An v e r s , ont mi s éga l ement au j o u r des trésors cétologi([ues.
Mais ce sonl surtout les gr and s t r avaux militaires exécutés dans ces de rni è r e s anné e s en vue d' y
établir la base de la défense nationale et auxque l s not r e mé t ropol e comme r c i a l e doit a u j o u r d ' h u i
ses pr inc ipaux embe l l i s s ement s , qui ont fait conna î t r e plus pa r t i cul i è r ement la prodigi eus e richesse
de cet ossuaire.
Le sol a été creusé sur u n e longueur de qua tor ze mille mèlres pour r é t abl i s s ement du fossé de
l'enceinte et de dix- s ept mille mètres autour des forts détachés. Les coupes géologique s , d e s c e n d a n t
jusqu'à huit mè l r e s en mo y c ime , en ont été publiées pa r M. Ad. De j a r d i n , alors capi taine en pr emi e r
du génie.
Les de rni e r s t r avaux ont été pr a t iqués au Ka t t e n d y k , et c omme il y a encor e des forts à établir,
nous pouvons espérer de voir encore sortir du sol bien des richesses paléontologiques.
Notre r egr e t té conf r ère le vicomte Du Bu s , dans un discours qu'il a prononc é c omme di r e c t eur
de la classe des sciences de l'Acadcmie r o y a l e , le 17 dé c embr e 1 8 0 7 , projiosait d' exé cut e r des
fouilles au fond dos fossés, et nul doute qu'elles ne fournissent de nouve aux ma t é r i a ux scientifiques
aussi inij)ortnnts pour la paléontologie, que les ol)jcls d'art sortis des ruine s de Pompé i et d' I I e r -
culauum l'ont été pour l'histoire.
Anvers est bâti au milieu d'un estuaire s ' é t endant sur u n e sur f a c e très g r a n d e et au fond duque l
des couches de sables n o i r s , v e r t s , gris et j a u n e s se sont successivement déposées. Cha cune de
ces couches r e n f e rme des ossements d ' a n ima u x ma r in s qui nous pe rme t t en l de lire les c h a n g eme n t s
siu-venus dans la me r et dans ses habi t ant s .
Les faunes successives que forninient ces animau x conl r a s t enl avec celle des t emps actuels. De s
Phoques de toutes les dimensions anima i ent ces pl age s ; de s Baleines et des Da u p h i n s sans n omb r e
remplissaient ces e a u x ; des Tor tue s g r a n d e s c omme de s Él é p h a n t s , des Re q u i n s de c inquant e pieds
de longueur vivaient au milieu de ces animau x littoraux et pélagiques. El ces r e l ique s de la fin de
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