
5 2 DESCRIPTION DE S OSSEMENTS FOS S ILES
Toul le de s sus du c r â n e , ainsi que la partie pos l é r i eur c , est aplati et une b o r d u r e vérita])!e
sépare cette région supé r i eur e , en avant des os de la f a c e , s u r le côté des os des tempes.
Les os pariétaux sont for t bi en indi(iiiés a u - d e v a n t de l'occipital cl sont disposes de mani è r e à r e s -
sembler, an p r emi e r abord, à des os na s aux.
Nous a v o n s fait figurer dans leur sitaatioii r e spe c t ive la portion de c r â n e et le maxillaire inférieur,
pl anche I I , figure i , pour mo n t r e r la g r a n d e extension ijue doit avoir la face encor e inconnue
d e ce carnassier .
Il n'est pus bi en diiTicile de se figurer la conforma t ion do la l(:lc; une g r a n d e pa i l i e du crime
est b e u r e u s eme n t cons e rvé e , avec les r égions latérales ou t emp o r a l e s ; s eul emen t les os de la face,
avec les dent s supé r i eur e s , font dé f aut .
La forme du maxillaire inf é r i eur indique une conformation toute particulière dans les os de la face.
Le maxillaire inf é r i eur ou la ma n d i b u l e a été mis au j o u r un fort de Wy n e g l i em en 1 8 6 3 . C'est
b i e n , au point de vue s y s t éma t i q u e , la partie la plus impor t ant e du squelette.
>'ous n' avons q u ' u n e moitié de ma n d i b u l e , la moitié de gauche . L' anima l n'est pas j e u n e ; les
deux b r a n d i e s r es tent done s é p a r é e s , cont r a i r ement à ce (pie nous voyons dans les Morses
d'aujourd'iuii et dans la plupa r t des P h o q u e s cl des Otaries.
Cette ma n d i b u l e s'éloigne aussi de toutes les autres ¡lar sa forme . Le corps, au lieu d'être h o r i -
zontal, se divise en deux : u n e pr emi è r e moitié de sc end de haut on ba s jusqu' à la s ymp h y s e ; une
seconde moilié s'élève d a n s loute la longueu r de la s ymp h y s e . Cette seconde moitié est aussi plus
large que Fautre .
Les deux moitiés de l'os r éuni e s f o rme n t un angic aign au point de r éunion et c h a c u n e des
branches est l égè r ement concave par sa face interne.
La s ymp h y s e est fort longue cl large et sa sur f a c e oc cupe pr e sque la moilié de la longucLir du
maxillaire.
L e corps du maxi l l a i r e a une g r a n d e épa i s s eur, c omp a r a t i v eme n t à la ma n d i b u l e des congénères .
La face ext e rne est bombé e d a n s la moilié pos t é r i eur e de l'os, l égè r ement aplatie el môme
concave à sa partie ant é r i eur e . On voit un largo Irou me n t o n n i e r c omme dans le .^lorse et deux
autres moins g r a n d s près du bord a n t é r i e u r ; le pr emi e r est situé à l'origine de la s ymp h y s e .
L'apophyse coronoïde est creusée à sa face ext e rne depuis sa ba s e en formanl une cxc ava l ion
profonde pour loger le troisième chef du muscle masséter. Dans son Ana tomi e descriptive et
comparative du Chat ( i ) , St r ans -Dur c ldi e im n omme celle fosse : fosse coroiwïdtenne. Elle est pa r f a itement
limitée en bas dans l'Alachlherium. De r r i è r e cette fosse, il y a une forte saillie en dessous
du condyl e articulaire .
La face int e rne de l'os est l égè r ement concave dans la plus g r a n d e pa r t i e de son é l enda e et
légèrement creusée d a n s la portion s ymp h y s a i r e .
L'orifice du canal dent a i r e est placé loin en a r r i è r e a u - d e v a n t d ' u n e saillie apo|diys a i r e , a p o p h y s e
anguUne de S t r a u s -Du r c k h e im, qui s 'obs e rve dans tous les Ph o q u e s et qui se di r ige d' avant en
a r r i è re et de d e h o r s en dedans .
L'apophyse coronoïde est fort élevée et plus étroite à sa base (jue dans les Morses et les Otaries.
Le condyl e articulaire est t r ansve r s e et sa sur f a c e est légèi'omont é chanc r é e au milieu et en avant .
Il est s épa r é ne t t ement de la saillie angul ine doni n o u s avons |)arlé plus h a u l , par une é c h a n -
ci'ure large et ])rofondc, au-de s sous de laquelle on en distingue une s e conde be aucoup mo i n s
accentuée que dans les aut r e s Phoque s . Le condyl e dépasse iiolablemcnt les deux faces latérales
de la mâ c h o i r e , sur loul la face ext e rne .
(') II'
ic. Stiìai:
In-4». P£
•i?, 18/i-i).
-DunckHEiM, Ancilomie desa'pUvf cl (ompauUm du Chut, lypc CIM wavimifàcs eu (/cnérfìl..
D E S E N V I R O N S D A N V E R S . - J »
Ces deux é chanc rur c s dn bord pos tér ieur de la ma n d i b u l e se r e t rouvent dans tous les Amphi t é -
riens, ma i s moins dans les Morses que dans les autres . La ma n d i b u l e de VAiachûierhm lient sous
ce r appor t plus des Otaries que de ces de rni e r s .
Les dents sont h e u r e u s eme n t conservées. Il y a qua t r e mol a i r e s dont trois sont encor e en pl a c e ;
la quan-ième est r epr é s ent é e par son alvéole. Elles sont toutes à c o u r o n n e simple l é g è r eme n t usée,
conservent une forme conique el sont l égè r ement inclinées en avant . Ces dent s r e s s embl ent à celles
des Morses et on aurait de la pe ine à les en di s t ingue r , si on les trouvait isolées. Elles sont tout e s
les qua t r e éga l emenl espacées; la distance qui les s épa r e est un peu plus g r a n d que chez eux.
La c anine ne difière g u è r e des molaires par la f o rme ; elle est s eul emen t un peu plus forte. Elle
a i est séparée par un espace un peu plus g r a n d que celui qui s épa r e les mol a i r e s ent r e elles. La
couronne de la c anine est for t ement usée à sa face int e rne .
Au-devant et en dedans de la c anine , on voit une g r a n d e incisive en place et u n e aut r e plus
pctile dont on ne voit que Talvéolc. Celte pr emi è r e incisive est à pe ine moins forte que les mol a i r e s ;
elle a u n e forme cyl indr ique et sa c o u r o n n e est ti'onquée.
On a irouvé, en An g l e t e r r e , d' énorme s dent s dans le c r ag q u e l'on avait même a t t r ibué e s au
Dinolkemm et qui provi ennent probabl emen t de l'animal qui nous occupe. Un e dent c ani n e est
fio-urée dans les Procoeduujs de la Société géologique de Lo n d r e s de I 8 6 0 , pl. Xi .
On conserve au British Mus eum l'extrémité libre d'une de ces c anine s qui est r ema r q u a b l e par son
aplatissement. Elle est longue de vingt et un centimètres, large de qua t r e c ent imè t r e s et demi à la ba s e .
En 1 8 6 3 , M. Ra y Lanka s t e r a fait ment ion de ces dents à la Société géologique de Lo n d r e s ;
mais, c omme on ne connaissait que le g e n r e que j ' ava i s établi sous le n om de Trichecodon, il avait
cru devoir les a t t r ibue r ii une espèce nouve l l e , qu'il dédia à M. Hu x l e y , Trichecodon Iliixlejji.
M. Ra y Lanka s t e r t rouve avec raison que ces dent s ne sont pas s ans r e s s emb l a n c e , p a r leur
forme comme par leur d ime n s i o n , à des défenses de Dinolherium; on en conna î t qui n'ont pas
moins de trois pieds de longueur . Au lien d' ê t r e a r rondi e s c omme celles du D'imtherium, elles
sont légèrement aplaties el leur section t r ansve r s e d o n n e un contour elliptique plutôt q u e c i r cul a i r e .
Le savant docteur de ITu i v e r s i t é d'Oxford a fait faire des sections de la dent el leur e x ame n mi c r o -
scopique a démont r é leurs affinités avec les Morses.
Mais c omme nous avons d e u x g e n r e s fossiles différents de Tr i c h é c i d é s , VAlachlhcrhim et le
Trichecodon, auque l des d e u x ces gr ande s défenses a p p a r t i e n n e n t - e l l e s ? Nous pensons q u e c'est à
yAlacklheriam, qui s'éloigne plus du Morse que l ' a u t r e , el avec d' aut ant plus de raison que nous
possédons des défenses de Trichecodon qui ont un tout a u t r e caractère .
Nous avons vu à Londr e s en 1 8 6 2 chez un ma r c h a n d , des dent s t rouvé e s dans le e r a g , don t un
fragment, long de vingt - c inq c e n t imè l r e s , me s u r a i t , h sa b a s e , dix c ent imè t r e s de di amè t r e . Un e
autre d e n t , brisée en d e u x , ma i s doni la pointe est i n t a c t e , avait une longueu r é g a l e , me s u r a n t
sept et demi cenlimètres.
M. Ray Lanka s t e r nous appr end qu'il en a vu trois gr ande s p r o v e n a n t du c r a g r o u g e el q u a t r e
autres plus petites de Sutton et de Eelixtown, dans la collection de 31. W'incop. Il en signale é g a l e -
ment dans la collection de son ami M. Pa c k a r d de We s l e r f i e ld, ainsi que dans sa p r o p r e collection.
Jusqu'à présent, on n'a pas découver t de ces g r a n d e s défenses à Anve r s .
Eichwnld a figuré éga l ement u n e forte dent qui se r a p p r o c h e de celles-ci p a r sa f o rme , à en j u g e r
d'après le de s s in; il l'a figurée dans le mo n d e primitif de la Russie ( ' ) . Mais il est peu probabl e
(ju'il existe des restes de Trichecodons ou de Morse dans ces parages.
M. Paul Gervais, en r eprodui s ant une partie du discours de Du Bus, c o n c e r n a n t YAlachiherium,
(I) EiciiwALD, l'rwdl liiissiumrs, Sainl-Pc
nous païali-il, un iraginenule maxillaire iiifi'v
sboiirg, 1840, |il. Il, fig, 5 , - 1 .
r (le lialénidc cl non de Zipliius
figure 1 de ectie planche indi(]iic.