
.M. I)« lîus avait aussi r éuni u n e imporlaïUe série de Tlialassothéricns des me r s du globe pour
servir de point de dépa r i à l'étude de ces faunes fossiles, et il s'appliqua, pendant plusieurs années,
à l'aire figurer cl à décrire les Célodontes d'Anver s. Sa mor t , su r v en u e en ' 1 l ' e m p é c l i a de me n e r
à b o n n e fin celle oeu v r e impor t ant e .
Ayant été appelé en 1SG8 par M. Eudor e P i rme z , mini s t r e de l ' Int é r i eur , à la direction du
Musée, j e fus mis en me s u r e de d o n n e r un nouve au déve loppement à rinstiliition.
Lo personnel scienlifi(|ue fui r enouve l é et cons idé r abl ement augment é . Sept cons e rva t eurs fur ent
mis à la tète de s sections, à me sur e que celles-ci s 'organi s a i ent ; elles compr ena i en t les trois règnes
de la na tur e . Plus i eurs de ces sections étaient à créer, n o t amme n t celles des mol lusque s , des
radiuires, des végé t aux fossiles et de stratiiiraphie.
.Xoscolleelions, ent r e les ma i n s des naturalistes distingués à qui elles étaient confiées et avec le
concours d'un gr and n omb r e de s avant s (|ui vonlurctil bien nous seconder , prirent bientôt l ' ext ension
qui clait dé s i r abl e et f u r e n t soigneus ement étudiées. Le travail de dé t e rmina t ion (pii, jus(|u'alors,
avait clé à peu près compl è l emenl n égl ig é , fit de s progrès r apide s et inint e r rompus . Nous fùme.s
mis en possession de locaux r é c emme n t améliorés et a g r a n d i s , et au bout de sept ans , le nouvel
établissement put ê t r e ouve r t au public.
Le p r o g r amme du Musée devait c omp r e n d r e à la fois la diffusion et l ' avanc ement de la science.
En vue de réaliser le pr emi e r point, tous les groupe s de collections sont, aut ant q u e le pe rme t
l'espace dont nous di sposons , exposés dans de s a rmo i r e s vitrées où ils peuvent être étudiés directement
et sans r i n t e rmé d i a i r e du personnel , ils por t ent des étiquettes détaillées sur lesquelles sont
indiqués les r ens e ignement s q u e l'objet compor t e . On y a adjoint des ape r çus g r a p h i q u e s pour
en faciliter l'éltule et pour indique r la voie cl les t e n d a n c e s q u e suit la science.
.Ym été ainsi ame n é à faire placer, à côté de r é t ique t t e de dé t e rmina t ion de s espèces vivantes, un
petit pl ani sphè r e figurant l'aire géogr aphi ( iue de l'espèce.
Celle mé ihode , destinée en même t emps à faire ent r e r la géogr aphi e anima l e dans u n e voie plus
positive, fut bien accueillie par les na tur a l i s t e s et p r omp t eme n t imitée dans plusieurs Musées é t r a n -
gers. Je r a p p l i q u a i p o u r la pr emi è r e fois en 1 8 7 1 aux collections recueillies dans nos c ave rne s .
EWc fut installée en 1 8 7 5 dans u n e g r a n d e pa r t i e de nos collections et, d u r a n t la même anné e ,
sur les plantes de pleine t e r r e du J a rdin bot anique de l'État dont j'ai dirigé la réorganisation. Ce
procédé fut introduit Tannée suivant e dans l'ouvrage étendu q u e M. Dubois, cons e rva t eur de la s e c -
tion de s ve r t ébr é s , cons a c r e à la f aune belge, et il sera sans doute souvent utilisé dans les Annales
du Musée.
Le même o r d r e d'idées me porta à compléter les r ens e ignement s scieulifi(|ues d' aut r e s collections
pa r de s d i a g r amme s . Les Cétacés fossiles r e ç u r e n t des vignettes r epr é s enl an t le squelette
d'espèces encor e vivantes et c h a q u e group e d'ossements y est tcinlé en couleur pour indiquer la partie
du squelette qui a été recueillie. Que lque s -uns de ces di agr amn. e s sont r eprodui t s dans l'èminente
description des Amp h i t h é r i e n s fossiles qui f o rme n t le pr emi e r volume de nos Annales. Les végétaux
fossiles sont éga l ement a c compagné s de vigne t t es r epr é s ent ant le végétal r es taur é, sur lequel on a
colorié les jiarlies conservées dans les collections. Le figuré de s coupes géologiques sert de .son côté
d(ï base au classement des roche s du pays .
Nous c royons par ces moyens poui'suivre avec que lque efficacité l'une des destinations q u e l'on
est en droit d' a t t endr e du Musée, celle d'aider à la diffusion des conna i s s anc e s en liistoire naturelle.
Cepeiulnnt, en même temps (|ue dos collections généi'ales étaient r éuni e s et mises scicntifi([uement
en o r d r e , il y avait lieu de d o n n e r u n e attention particulièr e a u x collections ([ui sont de
nnlui'e à appor t e r leur contingent aux |)rogrès de la science. C'est là é v i d emme n t un but qui n'est
pas moins de l'essence de ces sortes d'institutions.
Le Musée, possédant peu d'occasions de faire explor e r des régions lointaines, ne pouvait a r r ive r
qu'accidentellement à r éuni r des collections é t r angè r e s , sui f i s amment complètes et assez p o u r v u e s
d'éléments nouveaux pour èlre l'objet de mo n o g r a p h i e s étendues. .le c rus donc devoi r choi s i r un
théâtre qui nous fût plus accessible et où on était d'ailleurs certain d' about i r à de s résultats s é r i eux.
Tous les éléments relatifs à l'iiibloire natur el l e de la IJolgique sont a c t ivement recueillis par les
Conservateurs de cha cune des sections de l'élablissemenl, mais nos ter r ains , pa r leur va r i é t é et pa r
leur ricliesse en fossiles, ollrent surtout un large cham|> pour a t t e indr e not r e but .
Les recherches, entreprises j u s q u ' a u j o u r d ' h u i dans cette voie, s embl ent jus t i f i e r c omp l è t eme nt
celte dé t e rmina t ion.
Les coileclions e thnogr aphique s et paléontologiques recueillies de i S G i à 1 8 7 2 dans nos
cavernes, ia f aune qua t e rna i r e des Fl andr e s et de la province d'Anve r s , les i n n omb r a b l e s silex taillés
du Ilainaut occupeni trois de nos salles.
Les t r avaux militaires exécutés à Anve r s ont fourni la prodigi eus e collection d'ossements de
Thalassothériens que j e r appe l a i s plus h a u t et dont le seul c l a s s ement pa r le personnel a exigé près
de deux ans. Pa r son é t e n d u e , elle dépasse la plupa r t des collections paléontologiques qui a i ent
encore été r éuni e s ; par sa c omp o s i t i o n, elle reste sans rivale.
Les restes de poissons, les crustacés, les mollusques et les radiai res sont éga l ement n omb r e u x et
variés dans les dépôts tertiaires d'Anve r s ; le .Musée en possède d' impor t ant e s séries.
Nos autres t e r r a ins tertiaires, plusieurs étages de nos t e r r a ins s e conda i r es et pr ima i r e s pr é s ent ent
des faunes qui sont célèbres dans la science. Nous en possédons de n omb r e u s e s collections p a rmi
lesquelles se t rouvent les. mollusques et les r adi a i r e s tertiaires et la f aune du calcaii'e c a rboni f è r e
iju'on peut me t t r e au r ang des plus riches é l ément s de r ins t i lut ion.
Nos fiores fossiles ne sont pas moins abondant e s , et not r e t e r r a in liouiller r é c l ame en pa r t i cul i e r
des rechci'ches qui ne peuvent ma n q u e r d'être fécondes.
Lue publication spéciale était nécessaire pour faire porter leurs fruits à ces impor t ant e s r e s -
sources, be aucoup trop étendues pour q u e leur description piit p r e n d r e place dans les recueils
scienlifi(iucs existant dé j à dans le pays. C'est à cette fin q u e M. Delcour , mini s t r e de l'Intéi'ieur,
sur ma proposition for t ement a p p u y é e pa r le Conseil de surveillance de l ' é t abl i s s ement , a créé les
Annales du .Vnsde.