
id DESCRIPTIOiN DES OSSEMIÍ^;TS FOSSILES
BALÉNOPTÉRIDES VIVANTES.
L'cludc des Balénoptères esl bien plus ilifiîcile que celle des Biileines vorilables. D'nbord les
baleiniers n'ont aucun inlérél à eounoilre leurs slalioiis, puisqu'on no loin- lait fiue r a r eme n t la
chasse; ensuite les Baleines de c h a q u e station ne l'orment ([u'iuie seule espèce, lundis que les
Balénopleres se trouvent souvenl, si pas loujours, r éuni e s à plusieurs, dans les mornes parages.
On pour r a bien di r e, dans telle me r se trouve telle espèce de Daloine, mais on ne pourra j ama i s
dire la même chose pour les véritables Balénoptèi'cs,
Et ce qui contribue sur tout à r e n d r e les diflicullés de cette é lude plus grandes, c'est que les
pécheurs cl même des naturalistes ne distinguent pas toujour s les lialénnptéres, les Mégaptères
el même les Cachalots des Baleines propr ement dites.
Les espèces de nos me r s d'Europe sont heur eus ement assez bien connue s aujourd'hu i des
naturalistes, niais il n' en est pas de même des espèces de l'antre hémisphère.
Comme nous l'avons déjà dit, les baleiniers ont distingué, avant les naturalistes, les Baleines ii
aileron ou à nageoire dorsale, des Baleines à dos uni, et ils leur avaient donné le nom de Vinnilsch
ou Fiimfisch, dont Lacépède a fait Balénoptère et plus lard Eschricht Ptérobaleine. Comme nous
l'avons dit aussi en pa r l ant des Mégaptères, il n'existe pas de Baleines à nageoire dorsale et sans
plis sous la gorge, et sous le nom de J u b a r t e on a désigné des a n ima u x qui n'existent pas.
C'est ce que Campe r ( ' ) avait ¡¡arfaitement reconnu et ce qui lui avait l'ait a dme t t r e des espèces
à dos uni (vr a i es Baleines), des espèces à bosse (.Mégaptères) et des espèces à nageoire dorsale
(Balénoptères).
Comme la plupart des zoologistes n'ont vu que des dessins de ces a n ima u x et que leurs squelettes
sont r e l a t ivement r a r e s dans les collections, il r ègne encor e de l'inccrlitudc au suj e t de plus d'une
espèce.
Lesson admet le g e n r e BaUmopleva, comme Cuvicr, et il croit aussi à Tcxistence d'un sousgenre
avec nageoi r e dorsale et s ans pli sous la gorge, ce qui n'existe pas comme nous venons de
le dire. 11 a dme t éga l ement un Rorqual proj>re à la Méditerranée sous le nom de Bulwnopleva
acuio-roslrata.
Nous ne pa r lons pas de ])kisieurs auties espèces proposées sous des noms nouve aux et dont il
n'est souvenl pas possible de débrouiller la synonymi e . M. Allen en cite, d'après les notes du
capitaine N.-E. Atwood, de Provinc e - town, et le professeur E. -D. Cope, de Phi l ade lphi e , en fait
connaître éga l ement plus i eur s ; il nous parait prudent , avant de les adme t t r e , d'attendi'e l'étude
comparée des squelettes. Il nous semble qu e l'on ne tient pas assez compte, dans l'établissement
des espèces nouvelles, des limites de variation dans lesquelles elles changen t scion l'âge et le sexe.
Le g e n r e Balénoptère, qui est s y n o n yme de Rorqua l , se distingue par les caractères suivants :
Ces a n ima u x por t ent s u r le dos, en arrière , une véritable luigeoire; sous In gorge et le ventre,
ils ont des sillons ou longues c a n n e l u r e s ; le corps est eflilé; le jostre est pointu et peu a rqué , les
maxillaires supé r i eur s sont plats en-dessus et porlent cn-dessous deux r angé e s de f anons (pii se
(') P. CAMPtn, ¡oc. cit., p. 51. — Le célèbre évèquc Uiio du 'froile iidinciuiit des I5alcii)cs à venire lisse, Skidisliskur,
Cl des liutciiies à venire sillonné, licydnsfist^ur; la Uateine à bosse éiuil comprise à lori diins la pi emièrc
division, — Les Baleines ii ventre sillonné comprenaient le Sieipcreidar, dont les diincinslons cxcùdciu celles du
Slcibaeh {¡ial. bkcaijemis), le Ifrafncidur (BaliEuoplera Musculus?) et le Andarnciia (Dalwnoplcra roslrala).
DES KlNVIROiNS D'ANVERS. 47
réunissent en avant sur la ligne médiane et se terminent en arrière en formant un tour de spi re ;
la tête est compai'ativement petite et ne forme que le qua r t ou le cinqui ème de la longueur du
cor|)s; In lèvre inférieure est peu élevée et ne r e couvr e pas toujour s compl è t ement les f anons ; les
maxillaires inférieurs sont robustes el ne subissent pas un mouvement de torsion en a v a n t ; ils
porlent en aiTÎère une apophys e coronoïde courbé e en dehor s ; l'omoplate est fort é t endue d' avant
en arrièr e cl ses deux apophys e s, acromion et coracoïde, sont très développées; l 'humé rus est fort
coin|)i'imé et les os de l'avant-bras ont le double de la longueur de ceux du bras. Les nageoires
pccloralos sont peu allongées, étroites et terminées en |)ointc; elles ne in-ésentenl que qua t r e
doigis; le n omb r e des vei'lèhrcs varie ent r e qua r ant e - s ept ou qua r ant e -hui t et soixant e -qua i r e ou
soixante-cinci; ¡''S sept vcrtèi)fcs cervicales so ni toutes libres; l'axis et souvent les vertèbi'es suivantes
portent un a n n e a u , c'est-à-dire que les apoi>liyses transverses supé r i eur e s el inférieures se
réunii^senl par les bouts en laissant un espace au milieu; les coles varient de onz e à quinz e ; l'os
tymi)anique est arrondi et de forme o\;ile.
Le s i c r n um est toujours tei'miiié en pointe.
Le bassin est formé d'un os de chaque coté qui correspond à l'ischion, auquel s'attache un
rudimenf de f émur , souvent, si pas toujours , à l'état c a r t i l agineux.
Les fanons des Bidéno,Hères ne sont guè r e estimés dans le coniinerce à cause de leur peu de
longueur; ils sont toujours d'un bianc j a u n â t r e dans la Buloenoplem roslrata, de coul eur foncé
dans les aut r e s espèces; on voil égal emeni , dans le même animal, des f a n o n s blancs en avant et
noirs en arrière , ou, moitié blancs, moitié noirs, au milieu, ou bien encore des fanons striés de
blanc et de noir dans toute leur longueur ( ' ) .
Les fanons sont-ils toujours [)lacés de mani è r e que la lèvre inférieure les r e couvr e compl èt e -
ment Nous ne le croyons pas et nous avons vu des exemples du contraire dans deux espèces
diiïérenles. Dans la Balivmplcra musadus que nous avons vue en chair à Flcssingue en avril
ISOG, les fanons étaient placés obl iquement eu dehors au-dessus des maxillaires inférieurs, de
manière que les lèvres ne pouvaient a u c u n eme n t les r e couvr i r . Nous avons trouvé la même disposition
dans une Balwiioplnu roslrala qui a été tuée dans l'Escaut en amont d'Anve r s; 1
pouvait f e rme r conq)létenienl la bouche , les fanons, par leur dir(
lèvres.
mal ne
écartaient ent i è r ement les
Ceci nous explique conmient quelques naturalistes se sont obstinés naguè r e à placer les fanons
des Baleines véritables en dehors des mandibules.
Les de rni e r s fanons, en avant comme en arrière, ne eonsistenl que dans des lilamenis semblables
à des soies, de mani è r e qu e leur n omb r e csl fort difficile à constater.
En arrière , ces f amms se terminent , non pas comme on l'a r epr é s ent é, en cessant assez b r u s q u e -
ment, mais on formant un tour de spire qui se t e rmine par des soies à peine distinctes.
La caisse lympaniquc est fort rcconnaissable ¡¡ar sa forme a r rondi e et non compr imé e et par sa
grande ajiophyse qui prend naissance sur le roche r .
Le genr e Baléno|)tèrc compr end |)lusieurs espèces cl celles-ci se distinguent les unes des autres
par une g r a n d e diiïérouco de taille; il y en a (|ui ne dépassent g u è r e 30 pieds de longueur et que
l'on a pris souvenl pour de j eune s a n ima u x ; d'aut re s atteignent jusqu' à 80 et même 83 | i i eds ;
quel(|ucs naturalistes lour on a c cordent davant age .
Les ISalénoptères ont le corps ¡dus grêle et la lélc moins volumineuse que les Baleines vé r i t abl e s ;
comme le dange r do lour pêche est plus gr and en même temps que le produit n'est pas aussi
(') On a vil
Giwiilnnd.
de blanc dans les Baleines véritables, même dans le M<jsticHus di