
D E S C R I P T I O N D E S O S S E M E N T S F O S S I L E S
CINOUIÈME SECTION.
CXASSIFICATION.
Jusqu'à présenij oo a divisé les Piioques d'après lu présence ou Fabsciice du pavillon do l'oroillc,
d'après le nombre el la co »l'orni ali on des detHs cl d'après quelques autres caractères. 0» a négligé,
il notre avis, le caraclèi'e principal, celui dVlre plus ou iiioiiis terrestre, et qui se traduit dans divers
os du squelette : les Phoques terrestres ont uu talon au caicanéuni et replieni leurs niemlii'es postérieurs
sous le ventre comme les autres mammifères, tandis que les Phoques aquatiques ont un
calcanéum dont le talon ne dépasse pas l'astragale et qui les empêche de plier les membres comme
les précédents.
Ou se représentait si mal les extrémités ¡lelvieunes de ces .Mammifères amphibies, y compris les
Morses et les Otaries, que Niisson, qui a éludié ces animaux avec tant de soin, croit pouvoir
introduire, comme caractère dislinclif, l'impumbUilé des viembres postérieurs de porter le corps
pour marcher, c'est-à-dire, de pouvoir se replier sons le venire comme les Mammifères terreslres,
Les Otaries et les Morses sont cependant bien des nninianx qui portent leurs membres comme
les autres quadrupèdes, cl nous allons même nous servir de ce caractère pour répartir les animaux
de celle section en deux catégories : ceux qui les replient et ceux qui ne les replieni pas; les
premiers compreimeni ceux (|ui passent une partie de la vie sur les rochers ou sur les glaces hors
de l'eau et marchent avec le secours des membres postérieurs; les seconds, toni eu soriani de l'eau,'
ne marchenl pas, les membres postérieurs ne pouvant concourir à la locomotion lerresire.
.Mais voyous d'abord quelles sont les classifications qui ont élé proposées cl qui reposent presque
toutes sur le système dentaire.
Les Phoques ne formaienl d'abord qu'un seul geni'C, lorsque Pérou proposa, d'après l'indication
de BnITon, de prencîi'c poui' base d'une division la présence ou l'absence d'une conque auditive.
Blainville, de son colé, prit pour base les dents incisives cl Fr. Cuvier le suivit dans celle voie,
croyant ce caractère préférable à celui qui est liré de Torcille. Le Phoque conimun a un rudimenl
de conque, dil-il ( ' ) .
Cuvier, dans ses liecberches sur les ossements fossiles, admel la division de Peron eu Phoques
proprement dils el eu Olaries.
En IR2S, Brookes |)roposa trois divisions de même \ a l cur , les Olaries, les Phoques et les
Morses. Cette classificaliou est encore généralement suivie.
En 1837, le patriarche des zoologistes, Nilsso», après une longue élude l'aile dans les Musées,
propose deux scclious, en prenant pour base les racines des vraies molaires qui sont simples ou
doubles : une première dans laquelle il place avec raison les Stenor/i^nchiis el les Pelai/ius à còlè
des Phoques véritables, et une seconde dans laquelle il croit pouvoir l'éuuir les Ci/slophora et les
lltdichoerus aux Otaries et aux Morses.
En 18A8, le professeur Turner arriva par l'élude du crâne à une répartition plus naturelle el
qui serait la noire, s'il n'avail pas fait une section particulière pour les Morses.
(') Descriplion zoolo'jiqiic d'im Phoque moine., DC MI'SÉI'M, p. 392.
DES ENVIRONS D'ANVERS.
Voici le tableau représenlanl les onze genres qu'il adopte (•) :
I . ARCTOCEPHALI?
I I . TRICDECINA .
I N . PHOCIKA.
Otaria.
Jrclocephalus.
Tricliecus.
Moritnga.
CAjstophora.
Halichoervs.
Omalophora.
Lobodon.
Leptonyx.
Stenorhyncims.
Phoca.
La classification de ces animaux doit subir un changement complet; au lieu de Irois groupes, il
n'y en a que deux, l'un qui comprend les Phoques demi-terrestres est en môme temps PlaïUi-
(jrude ; l'autre qui comprend les aquatiques ail Pinnigrade, et ces différences se traduisent parfaitement, comme nous l'avons dil plus haut, dans les diverses parties du squelette,
surtout dans l'astragale, le calcanéum, le tibia, le péroné et les iliaques.
Les Plantigrades comprennent les Otaries véritables ou les OUphoqiies, que l'on peut diviser,
comme M. J.-A. Allen l'a proposé dans son remarquable travail sur ces animaux, d'après leurs
poiis, en Trieophoques (sans duvet) et en Oulophoques (à duvet). Les iMorses forment la seconde
division des Plantigrades (2).
Les Pinnigrades comprennent les MonachiiSy les Macrorhijnus, les Cystophora et les Phoca.
M. James Mûrie s'esl occupé du mode de progression des Phoques dans son article sur le Phoca
yroenlandica. 11 recounail dans la progression terrestre Y abdominale el la quadr ¡plantigrade, et
trouve une locomotion intermédiaire dans le Phoca groenlandica. Mais celle progression du Phoque
de Groenland n'est intermédiaire entre les deux modes de locomotion que pai' les membres anté-
( ' ) TLR.NER, Proc. cool. Soc., I S I S .
C ) M. Al i e n a d c j a dit : . A r e m a r k a b l e s imi l a r i t y o f h a b i l s s e ems lo p c i ' v n d e i h e wh o l e g r o u p of e a r e d s e a l s , —
a s imi l a r i t y wl i i c h iu m a n y r c s p e e i s e x t e n d s a l so to t h e Wa l r u s a n d tlie S e a E l e p h a n t {Macroriixjnm elephantinm).
.!. A. Allen, 0/1 ¿/iff Eared Seals, Bullet, of the J/us. of compara!. Zooloqij.... vol. t ! , nM, p, 2. .