
22 DESCRIPTION' DES OSSEMENTS FOS S ILES
M. Ed. d'EicIiwald figure un maxi l l a i re inféi'iûur ( ' ) do vrai Jlysticète sous le nom de Ziphiiis
prisais. 11 est d'au tant plus étonnant que cet os n'ait pas été r e c o n n u , qu e l'auteur aperçoit «ne
ressemblance très-gi'ande cnl r e cc inor c c au et cclui de J äge r dont nous venons do parlor. Cot os
vient probabl emen t de Kcrisch. M. Ei chwa ld, ayant eu l'occasion d'étudier plus tard un f r agment
de mandibul e , une portion de cote, deux vertèbre s et des os de memb r e , envoyé s à Sa int -
Pétersbourg, c r u t devoir a b a n d o n n e r sa p r emi è r e opinion. Nous somme s surpr i s qu'il n'ait pas
reconnu un Cétaeé à f anons à la série de trous mentonni e r s qui percent la face ext e rne de ce
maxillaire. Les Zipbius n ' o n t , comme les aut r e s Cétodoutcs, qu'un ou deux irons luerttonniers de
chaque côté et t o u j o u r s à la baut eur de la s ymp h y s e . Nous ne serions pas olonué que ces divers
os de Cétacés à f anons et provenant d'une Baleine à aileron, fussent du même auinial.
Le Muséum de minéralogie de Sa int -Pé t e r sbourg s'est enrichi depuis de divers os dé t e r r é s prés
d'Anapa; p a rmi eux se trouve une omoplate, un h umé r u s et une ve r t èbr e caudale.
Nordmann a pu compa r e r ces os à ceux qu'il avait rapportés de Crimée et les a t t r ibue à trois
Ceiothenum au moins, à ime Balénoptère, à un e Baleine et à deux espèces de Dauphins . Nous
croyons qu'il y a des os de Ziphius dans le n omb r e (pl. XXVI , fig. 5 et 6) et certaines vertèbres
ont à la fois des caractères de Siréniens et d'Inia. Nordmann soumit à Eselu-icht les planches
représentant ces os s ement s ; le s avant professeur de Copenhague lui fil r ema r q u e r qu'il n'était
pas certain que tous ces os fussent de Cé t a c é s; qu'il y avait un h umé r u s comme il n'en existe chez
aucun Cétacé (pl. XXVI I , fig. 3) et des vertèbre s dont les arcs sont bien massifs poui' des ve r -
tèbres de Cétacés (même pl anche, iîg. 3 et K). Nous avons déjà émis l'opinion que cet h umé r u s est,
sans (îoule, de Squa lodon, et lu ve r t èbr e dorsale de Sirénien ou d'Inia. Dans nos notes, nous avions
écrit le nom (Xbiiopsis pour ce g e n r e curieux.
De Ve rneui l a r appor t e également dos restes de Cétacés de son voyage en Cr imé e ; ii les avait
recueillis à Camousli Couronne, presqu'île de Tama n . Laureillard les r ega rda i ! p o u r des os de
Baleine ou d'un g r a n d Zipbius. Ces ossements provi ennent de la même localité ou du moins de la
même couche qu e ceux conservés à Sa int -Pé t e r shourg, à en j u g e r par leur étal de conservation.
De Ve rneui l a donné ces ossements au J l u s é um de Paris. Ces vertèbre s sont surtout r ema rquabl e s
par la l a rgeur de l eur s apophys e s épineuses qui les r approchent des ¡nia.
Le -Musée d'IIelsingfors r e n f e rme plusieurs ossements qui pr é s ent ent le même aspect et les même s
caractères que les vertèbre s dont nous venons de parler. Nous y avons vu un f r a gme n t de ma n d i -
bule fort intéressant, un h umé r u s et des vertèbre s caudales sous le nom de Celolhcrhm priaa
i m . — Ces ossements provi ennent , sans doute, de la même localité que ceux rapportés par de
Verneuil.
Ces Ceiotherium décrits par MM. Ra thke , Eicliwald, Br andt et Nordmann pi'ovicimenî sur tout de
la molasse du bassin de la me r .Noire et de la me r d'Azof.
On trouve ainsi dans la Bussie mé r idiona l e des r epr é s ent ant s de tous lesTlialassothéi'iens c o n n u s :
des Balénides, des Ziphioïdes, dos Cétodontes, des Squa lodons , des Siréniens et des Ampliitliériens
ou des Phoque s .
On a t rouvé encore des Squalodons mêlés avec des Cétodontes dans la Kussic moyenne .
Il n'y a plus aujourd'hu i qu e trois espèces de Cétacés vivants dans la me r Noire : le .Marsouin
commun, le Da u p h i n ordinair e et le Tur s io, c'est-à-dire le Phorama communis, le Dclpltimis dclphis
et le Delpliiinis lursio.
Ainsi d a n s la me r Noire, comme dans la me r du Nord, il y avait à l'époque miocène et pliocène,
une bien plus graïule variété de Cétacés qu' auj ourd'hui .
(I) i'ncc/i Ruistumh, lii'f! J, pl. 1!, fig. 1-2- LHhm nsska, p. 53'i.
DES ENVIROiNS D'ANVERS.
SUISSE.
Nous devons me n t i o n n e r ici les r e che r che s faites en Suisse ; la me r mioc ène qui r e couvr a i t ce
pays cnl r e le Jur a et les Alpes, était en communi c a t ion, d'un côté par la vallée du Da n u b e avec la
mer Noire, de l'aulrc côté par la vallée du Rhône avec la Méditerranée.
Studer a signalé d' abord dans la molasse des environs de Lindau (lac de Constance), des os
do Baleine, el Cuvior fail menUon d'une omoplate t rouvé e dans le lac de Genève el qui no peut
êti'c (pie de Balénoptère, d'aprè s lui. Nous ne savons où celte omopl a t e est conservé e a u j o u r d ' h u i .
Trois espèces de Cétacés ont habi t é nos envi rons , dit Osw. Ileer d a n s le Monde primitif :
VllaUlheriiim Sluderi, le Ddphinus mmticulaim et le Ddphinus aaUidcm. Ces débi-is de Daupliiiis
ont été recueillis dans le grès coquillier d'Othma r s iugen el de Zofingen. Le Delphinus mnaliculalus
de Lind!
était fort r é p a n d u ; on le t rouve avec le D. aculidens dans la f a u n e molassique, ave c le
Carcharodon mégalodon cl le Lamnu cuspidaUi.
Près de Bàio, à Rödersdorf, Du v c r n o y a signalé une dent qu'il r a p p r o c h e de celles de Phoama
fjnspa de Cuvier. Nous tj'ouvées dans la molasse ma r i n e de Sofiieren, prés de Bü r e n , canton de Be rne , el un bout de
rostre, à longue s ymp h y s e r appor t é à tort au Ddphbms mollassîms, Jiiger, p r o v e n a n t de Zoiîngcn,
Argovie. Les ve r t èbr e s lombaires indiquent une taille cor r e spondant à celle des Tiwsio actuels. "
Daprès le D'- Br a n d t , ce Célodonlc se r approche du Delphinaplenis fockH el aurait été
trouvé également près de Stowropol, dans la Russie mér idional e .
Le Musée de Munich renfei'me des restes d'un Cé todont e . t rouvé s dans la molasse des envi rons
mais qui n'ont pas été déterminés jusqu' à présent.
Le rostre qu e le professeur Ru i ime y e r rapportait à un Ziphius {Encheizipkius), n'est pa s de
Célacé; c'est un rostre de Scombéroïde. Nous en avons fait mention dans u n e Notice s u r les poissons
fossiles de Belgique.
Ainsi, en Suisse, des restes de ces animaux ma r i n s ont été recueillis à Lindau (lac de Constance),
à Rodersdorf, h Stobacb et à Or t enbonrg.
BASSIN DE LA MÉDITERRANÉE.
ITALIE.
Le pren.icr naturaliste qui ait r e connu les restes de ces Mammi fères aquatiques, est un n a t u r a -
liste do !5ologno : Giacomo Bi anc ani ; ses r e che r che s da t ent de I " 3 7 .
La Notice qui fait mention de ces travaux a pour titre : De cpûbusdam animalium cxuviis lapide
acUs. L'auteur a figuré qua i r e ve r t èbr e s de Balénoptères pa r f a i t ement reconnaissablcs , de Monte
Maggmc, el il a trouvé un f r agn. ent de mandibul e de . J /o»fó liimcam, dans le Bolonais
Eu novembr e 1 8 0 6 , sur le fianc oriental de Monte Puigna s co, à environ 6 0 0 pieds au-de s sus
de la plaine, M. Corlesi, de Pl a i s anc e , découvrit un squelette de Baleine (Ba l énopt è r e) dont il
<lonua une description, accompagnée d'une b o n n e figure, dans un mémoi r e p u b l i é ' à Milan
on 1 8 0 9 .
Dans SCS IMenhe. o^senmU. fossiles, C v i c r cite les observafions de Coricsi et r e p r o -
'unt même la figure du squelette.
La lète de cel animal est conservée avec le squeleite au Musée de Milan.