
r 50 DESCUIPTIOiN DKS OSSEMENTS FOSSILES
Cet os est allongé, cominc chez tous les Mystacocôles à courts fanons, et nUréci plus ou moins vers
lo milieu du corps ; il a la tète fori a r rondi e cl j e t é e en arrière , les tubercules des doux côtés de la
gouttière bieipitale peu (loveloppos, avec une extrémité distale très forte el solide. Les deux s u r -
faces articulaires cor r e spondant au radins et au cubitus sont à peu près égaloment longues cl é g a -
lement larges.
Par sa face ext e rne , cet h umé r u s n'est pas s ans prcscnti^r u n e g r a n d e ressemblance ave c celui
des Aniphicétes, avec cette dilTérence toutefois (¡ue son extrémité inférieure est propor t ionne l l ement
plus l a rge cl plus massive, sa tète plus a r rondi e et plus j e t é e el a r r i è r e et le milieu du corps
plus étroit.
Comme nous r epr é s entons, aut ant ijue possible, les os de g r a n d e u r naturelle et vns de divers
côtes, nous c royons inutile de publier les me sur e s , même pour les os qui, coinmo c eux qui
nous occupent, oITriraient plus d'intérêt que les aut r e s à être compa r é s .
RADIUS ET CUBI TUS ,
Le cubi tus et le r adius ont un e longueur proportionnée celle de r i u imé r u s , et ces deux os
se font remarque!' au«si bien par leurs forme s que p a r leur é p a i s s e u r ; ils ne pour r a i ent être
confondus l'un avec l ' a u t r e ; quand même l'apophys e olécranienne ne ferait pas reconnaître le
dernier de ces os, on distinguera toujours le cubitus h son épaisseur.
En général le cubitus est fort peu large, du moins vers le milieu de sa longueur , car à son e x t r é -
milé distalc il s'élargit pr e sque aul ant que le r adius. L'olécràne est très développé, aussi bien en
largeur qu'en épaisseur. La coupe de l'os r epr é s ent e pa r f a i t ement u n e section passant par le gr and
diamètre d'un oeuf de poule, et la partie olécranienne du cubi tus n'est pas sans analogie avec la
partie cor r e spondant e des Bulwnula.
Le r adius est un peu plus l a rge dans toute sa l ongueur que le cubi tus et un peu plus apl a t i ;
dans sa coupe il r epr é s ent e un ovale un peu plus allongé. On voit r a r emen t que la coupe de ces
deux os se ressembl e à ce point.
Nous n'oserions a s sur e r que nous possédons les côtes de l'une ou de l'autre espèce d'Hétérocète,
par la raison que les os sont géné r a l ement mêlés à Anve r s , et ils sont r a r emen t recueillis avec
assez de soin pour pouvoir a t t r ibue r avec quebiue certitude à chaque animal les os qui lui sont
propres. Il n'en est pas de même des Cétacés que l'on trouve à l'élat fossile en Italie; il n'y a
généralement pas de mé l ange , parce qu'il n'y a pas d'ossuaire comme à Anve r s . M. Capellini
a figuré un e série de côtes appa r t enant à VUeleroce/iis Giiiscardii; le bout proximal de toutes est
brisé, ma i s on voit à la courbur e que ce sont des Baleines à courts fanons.
Jusqu'à présent nous n' avons pas trouvé un seul exempl e de côte bifide pa rmi les cétacés fossiles,
que la bifidi té soit du e à la fusion d'une còte de la de rni è r e ve r t èbr e cervicale avec la pr emi è r e d o r -
sale ou le résultat de la fusion des deux pr emi è r e s dorsales. Il est vrai les côtes sont r a r e s , comme
nous venons de le dire et, en outre, elles sont le plus souvent brisées en sortant de terre. Nous
n'avons qu'un f r a gme n t de cette espèce qui a été trouvé avec les aut r e s os, ma i s qui n'oiïre rien de
particulier.
DES ENVIRONS D'ANVEIISHETIÎHOCETUS
BUEVIFRONS.
(Pl. XXV il XXlXj.
Nous avons déjà fait mention de cet animal sous le nom de Cetoiherhm brevifrons et nous avons
déjà fait connaître aussi le motif pour lequel le nom géné r ique a été modifié. Les Celolherium
sont bien ¡m])aríailement définis par l'auteui' des Recherches sur les Cétacés fossiles et sous-fussilcs
(l'Europe el jus(]u';i pré.-;cnl l'on ne connaît pas la conformation du condyl e du maxillaire infér i eur
do ces Mystacocèles de la me r Noire.
Il a été question de ce Cétacé, sous le nom de Celolherium brevifrons, dans le Bidlelin de
l'Acudëmie en 1 8 7 2 , et, dans un e note sur les Mysticétes à cour t s fanons , publiée éga l ement dans
le Bidlelin en 1 8 8 0 , nous avons encore parlé de cette espèce sous le nom qu'elle por t e ici.
Nous disions, dans la communi c a t ion que nous avons faite à l'Académie, il y a 12 a n s ( ' ) , que
cette espèce se distingue par l'étroilesse du frontal au devant de la s u t u r e lambdoïde, p a r l a surface
de l'occipital qui est b omb é e au milieu du c r â n e au lieu d' ê t r e dépr imé e , par la base du c r â n e
qui est moins l a rge que dans VUcterocetus afftnis et p a r l'apophys e mastoïde qui est irés courte,
échancrée et massive.
Celte espèce est pelile de taille, inférieure même au Plesioceius Ilupschii et au Plesiocekis
Btulinii.
VHdcrocelns brevifrons est r i cbement représ ent é à Anvers : le Musée roya l possède d e u x
o'ánes à peu près compl è t ement restaurés , un f r agment assez impor t ant de frontal, deux pariétaux,
l'un de g a u c h e , l'autre de droi t e ; deux t empor aux , qua t r e caisses t ymp a n i q u e s de droite, h u i t de
gauciie, trois roche r s , dont un de droite et deux de g a u c h e ; deux apophys es de cliaque côté, d e u x
occipitaux, plusieurs mandibules et f r agmeni s , duux allas, (rois axis, deux troisième et qua t r i ème
cervicales, trois c inqui ème s , aut ant de sixièmes el un e s ept i ème ; la région dorsale est r e p r é -
sentée depuis la pr emi è r e jusqu' à la douzième ve r t èbr e et c h a c u n e d'elles est r eprodui t e , jus i ju' à
trois et q u a t r e fois, dans un fort bon état de conservation ; les ve r t èbr e s lombai res, surtout les pi'e-"
mièves, sont également bien cons e rvé e s ; il y en a s i x ; enfin nous trouvons la quatrième et la
septième vertèbre s de la région caudale.
Il se trouve en out r e à l i ruxel l es, deux f r agment s d'omoplate de gauche et un h umé r u s du
même côté.
Le Musée de Louvain possède éga l ement des ossements importants : un condyl e occipital, des
fragments de t empor a l , ainsi (|ue des ve r t èbr e s dorsales el lomba i r e s.
Ces os provi ennent d'individus de gr andeur s dilTérentes, tout en étant les uns et les a u t r e s parfaitemont
adulles. C'est ce que l'on ne trouve guère, au moins à ce point, d a n s les espèces vivantes.
Quand les baleiniers parlent de Cétacés de différentes g r a n d e u r s , ils ne j u g e n t s ans dout e que
d'après la quant i t é d'huile que ces animaux fournissent et, selon toute probabilité, la taille dépend
de l'âge ou du sexe. On sail, en effet, aujourd'hui , que les Baleines femelles sont un peu plus g r a n d e s
que les mâles. On a pu compa r e r difi'érents squelettes dont les sexes sont connus . Les baleiniers
hollandais avaient déjà fait celte observation à l'époque de la g r a n d e pè che sur les côtes du Spitzberg
et du Groenl and.
Il parait que les Ziphioïdes nous pr é s ent ent !e cont r a i r e ; c'est le mà l e qui est le plus g r a n d, du
moins chez plusieurs d' ent r e eux, et cette différence de taille est en r appor t , chez que lque s uns, ave c
(<•) BuUclin de l'Académie royale de Ikigiquc, ?érie, I. XXXIV, 1S72.