
i DESCRIPTION DES OSSEWEiNTS FOSSILES
(jtt'aiican niUiiralisle n'en a jamais possédé ol nous dii'oiis que nous sommes dans ia mcinc siliialion
qu'Escliriclil pour les Cétacés fossiles. Aussi répéterons-nous avec lui : j e ne sais si j'ai bien tiré
tout le parti des richesses que j'ai eues entre les mi»ins, mais, on tout cas, j e n'ai rien négligé pour
rendre ce travail aussi complet que possible.
Eschriclit a profilé de la présence d'un ami sur les côtes do iii-oenland, le gouverneur IIollwll ;
pondiuii plusieurs anné e s, il a reçu (out ce qu'il demaiidail, i'oetus el organes dans la liqueur,
jeunes animaux conservés dans le sel, squelettes de tout âge proparés avec soin, et il lui est arrivé
de recevoir des objets qu'il ne croyait pas possible d'obtenir. Ainsi il a reçu un joui' un cerveau de
Mégaptère dans im étal de conservation si parlait qu'on ne pouri'ait en avoir d'aussi bien préparé
dans un ampbilhéatre.
C'est par celte voie que la plupart des .Musées sont parvenus à se procurer des squolellcs de ces
animaux.
.Nous ne savons comment nous exprimer au sujet du concours que nous avon:> trouvé dans le coup
d'oeil cl raclivité de M. De Pauw, contrôleur des ateliers. Il a classé, comparé et détermine les
nombreux ossements du Musée et consigné le résultat de ses observations dans un calaloguc raisonné;
il a dessiné les contours des os à l'appareil de Lucci et a dirigé avec le plus gi'and soin
l'exécution des planches.
Nous avons fait reproduire par la lithographie cl autant (|ue j)ossible de grandeur naturelle, les
ossements les plus importants et nous avons confie celte exécution à un lithographe, M. Severeyns,
dont les ateliers sont placés aujourd'hui au premier rang pour les travaux do ce genre.
Une grande partie des planches sont dessinées par un do nos plus habiles artistes, M. Dubois.
Avant de commencer la description des ossements, nous allons d'abord passer en revue ce qui a
été écrit sur les Cétacés fossiles et, après avoir étudié ces animaux sous le rapport de leur apparition
dans le temps, nous les examinerons sous le rapport de leur répartition dans l'espace. — Nous
pourrons ainsi mieux apprécier les animaux qui peuplaient la mer au fond de laquelle a été déposé
le sable noir, vert ou rouge qui remplit le vaste estuaire d'Anvers.
DES ENVIIIO.NS D'A>iVliKS
HISTORIQUE.
Les premiers travaux qui ont été cnirepris sur les ossements fossiles de Cétacés, datent du milieu
du siècle dernier. Ils sont dus à Giacomo Biancani.
Quelques années plus lard, les ossements de Cétacés fossiles d'Anvers attirèrent rattention du
baron von Hupsch, et , au commencement do ce siècle, après le creusement des grands bassins
d'Anvers, De Launay d'abord, puis Arnault, de la Jonkaire el surtout Cuvier firent connaître tour
à tour l'imporlance de ce riche dépôt.
En 1 8 3 3 , ayant recueilli un certain nombre d'ossements dans les environs d'Anvers et frappé
de l'impoi'lancc <iue semblait présenter la caisse lympanique au point de vue de la zoologie systématique,
nous finies part du résultai de quelques observations à l'Académie royale des sciences
de Ih'uxelles cl à celle de Paris.
Depuis loi'S, B. Du Bus a fait différentes communications sur ces restes fossiles dans le lialklin
de TAcadémio royale des sciences de Belgique.
Pour les ossements fossiles découverts en Angleterre, nous devons eiler pariiculièremenl les
travaux de MM. B. Owen, Bay Lankaster, Huxley, Fl owe r ; ceux de Portugal ont été étudiés par
Yandelli; ceux d'Italie par MM. Capellini, de Bologne, et Casco, de Gènes; ceux de Russie par
V. Baer, Eichwald, Ba thke , Nordniann, .l.-F. Bi'andt, et ceux de Suède par Sundevall, Nillson,
Lilljcborg, Smilt cl Maini.
Hors d'Europe, nous avons à mentionner les travaux de MM. Leidy el de E. D. Cope pour les
fossiles des Éfats-L'nis d'Amérique, et les recherches de Huxley sur un Célodonle d'Australie.
Pour mettre un peu d'ordre dans ces recherches historiques, nous croyons devoir séparer les
travaux qui se rapportent aux Cétacés de cliaquc bassin et indiquer le titre des principaux ouvrages
qui ont été publiés sur ce sujet.
Ces travaux peuvenl se rapporter d'un côté à la mer du Nord el à la Bidtique, de l'autre côlé à
la mer Noire et à la Méditerranée. Chacune de ces divisions esl précédée d'une partie littéraire.
Cette division nous [larail parfaitement justifiée par ia raison qu'à l'époque où ces Cétacés l'ossiles
se déposaient dans les affluents de la mer Noire, la mer Caspieimc et la mer d'Aral ne formaient
probablement avec elle qu'un seul Allaiiliqiie comprenant le golfe Persique au Sud et la
incr Blanche au Nord.
La disposition de cet Atlantique séparant l'Europe de l'Asie, explique la différence qui existe
outré les Cétacés fossiles de ces régions cl ceux qui pénètrent encore aujourd'hui dans la mer Noire.
D'après des éludes lailes i)ar des ingénieurs des mines qui ont surtoul examiné la question d'unir
la mer Caspienne avec la mer d'AzolT et par conséquent avec la me r Noire, le grand lac salé enlre
la moi' Noire cl la mer d'Aral no formait aulrofois qu'une seule mer, dont la séparation ne remonle
(|u"à une époque qui a précédé, ou suivi même, l'apparilion de l'homme.