
n DESCRIPTION DES OSSEJIENTS FOSSILES
CHAPITRE II.
AMPHITÉRIENS OU PHOQUES FOSSILES.
JIISÏORIQI'E.
Plusieurs autour s , parmi lesquels nous pouvons citer Espe r , Targioni, Tozetti et BuiTon, ont
attribué à des animaux marins des ossemeiils de certaines cavernes, et ils ont même cru reconnaître
des os de Phoque s dans quelques restes d'Éléphanls, de Rhinocéros et d'Ours.
Rien n'est plus rare que des os de Phoque s parmi les fossiles, disait Cuvior il y a cinquante ans,
e t , après avoir signalé les e r r eur s commises par ses prédécesseurs, le grand naturaliste en commet
une à son t o u r , que Blainville a eu la bonne chance de relever. Cnvier avait reçu des ossements
fossiles d'Angers et avait cru reconnaître un Phoque dans deux fragments d'un même osde Sirénien.
Blainville a l'ait mention de quelques ossements de Phoque fossile, dans son Osteor/raphic; mais,
de tous les os qu'il figure, il n'y a que le pied du .Musée de Peslh qui appartienne positivement à ce
groupe. Les dents de Scilla, qu'Agassiz a rapportées à un animal de ce genre, sous le nom de Phocodon,
proviennent probablemeiil d'un Zeiujlodon.
Le pied de Phoque du Musée de Pe s t h , dont nous venons de parler, a l'ait l 'obj e t , en I 8 6 0 , d'un
mémoire intéressant, écrit par le professeur Bi'uhl ( ' ) . Ce savant en a fait une étude particulière, et,
après l'avoir comparé au pied de P/ioca vitidina, de Pelagiiis monackiis et de Trichecns rosmariis_,
il exprime le même avis que Cuvier et Blainville, c'est-à-dire, que le Phoca haliicliensis, comme il
l'appelle, se r approche plus du Phocu vileHina que de toute aut r e espèce.
Ce pied est connu depuis fort longt emps ; il provient du Leithakalk du bassin de Vi enne ,
correspondant à l'étage s a rma l ique , qui est le conmiencement du pliocène. Dans ces même s couches,
on a trouvé, près de Re r t s ch, des restes de Cétacés.
A Osnabrück, on a découvert depuis longtemps, dans les ma rne s tertiaires, des dents et des vertèbres
que II. von Meyer a rapportées à un Phoque nouve au, sous le nom de Phocu ambiijmi, tout
en reconnaissant que, par son système dent a i r e , il se rapproche du Phoca viluUna (-).
Sous le nom de Phoca nigidens, le même paléontologiste a établi une autre espèce, d'après des os
recueillis à Neudoj'IT, prés de Presboui'g (5), et c'est sous ce même nom qu'on a désigné un Phoque ,
dont on a trouvé des restes à l'ile de Gozzo (groupe de Malle). Nous ne serions pas surpris de voir
ces os se r appor t e r plutôt à un Sfjualodon.
Pictet a figuré dans son atlas des dents qu'il rapporte au Phoca ambigua, mais, à en j u g e r
par ses dessins, nous ne croyons pas que ce r approchement soit heur eux. Le savant paléontologiste
de Genève parle de la rareté de ces carnassiers et ajoute : « On n ' a , jusqu'à présent, pas trouvé
( < ) C. D . B a n i r - , MillhcU. A. d. k. k. Zool. Institute der Iniversitäl Pest ; i i i - i " . A \ i e n , 1 8 G 0 .
( f ) Gr. Münster 's Heitraye zur Pctrcfuct, I I I , p l . V I I .
(3) H. Y0.>( Mever, Jahrbuch, tSW, p. Ô09.
(•) Traile de paléonlolorjic.
DES ENMRONS D'ANVERS. 21)
beaucou]) d'amphibies fossiles, et les espèces n'en ont point été clairement déterminées. L'état
de nos connaissances, relativement à la plupart des amphibies actuels, s'oppose même à ce
que l'on puisse faire toutes les comparaisons nécessaires pour ari'iver à des déterminations
exactes. »
Les os do Moeskirch,que le même paléontologiste a rapportés à un genre nouveau, sous le nom
de Pachijodon, appartiennent à un Squalodon et «on à un Pho(|UC (<).
Dans le lit de la Meuse, à EIsloo, près de Maestricht, on trouve des restes de Phoque que M. Staring
a fait connaitre le premier ( - ) ; ils y sont enfouis avec des débris d'Halitherium, de Squalodon et de
Dauphin. M. Staring les rapporte au Phoca ambigua-, mais, d'a))rès les dents que nous possédons,
et dos restes de la collection de M. Bosquet, ce n'est pas au Phoca ambigua qu'il faut les rapporter,
mais au Puloeophoca Nijstii, que nous trouvons également à Anvers.
En 183'1, Esehwege a fait mention de dents de la molasse miocène en Portugal , qu'il attribue
à u!i AmphiU^'ien; ma i s , à en juge r par les dessins que Vandelli en d o n n e , ces dents nous s emblent
devoir se rapporter plutôt au Dclphiims Corlesii, ou Dclphinus aculidens de He rma n
von Meyer ( ' ) , qu'au Phoque.
M. Paul Gervais a signalé la présence d'ossements de Phoque s en Fr a n c e , dans les sables marins
pliocenes de Montpellier [Prisliphoca occitana), dans les faluns de Romans (Drôme ) , dans les sables
marins miocènes de Poussan (entre Montpellier et Clermont l'Hérault), dans la molasse à Uzès
(dép. du Ga rd) , à Fausson (dép. de l'Hérault). Quelques-unes de ces pièces ont toutefois besoin
d'être étudiées de nouveau. Il y en a parmi elles qui se r appor t ent , nous semble-t-il , plutôt à
un Squalodon et d'autres (|ui sont plutôt Dolphinidc ou Ziphioïde. Ces ossements sont décrits et
figurés par M. Paul (îer\'ais, d'aliord dans les Mémoires de l'Académie des sciences de Montpeilicr,
ensuite dans la Zoologie cl la Paléontologie françaises
Le Phoca Pedroni du bassin de Borde aux, établi sur une dent isolée, se r appor t e problablement
à un Ziphioïde (P. Gervais)
Dans ces dernières années, on a fait la découverte de nouve aux ossements de Pinnipèdes dans
diverses autres localités.
M. Delfortrie a fait connaître tout r é c emment dans une note la découverte de dents dans
les faluns aquitaniens, qu'il attribue à deux espèces d'Otaries, VOlaria Oudriana et VOlaria
Leelercii. Ces dents de VOtaria Oudriana me semblent bien se r approche r de celles de Pelagius
monachus. Elles ont été trouvées dans la molasse à ossements de Saint-Mcdard-en-Jalle , près de
Bordeaux (").
Le dépôt de Baldingen (Wu r t emb e r g ) r enf e rme dos dents de Ph o q u e , avec des restes de Cétacés
cl de Scjualodon. Nous en avons fait mention dans un mémoi r e sur ces ossements (").
Les dents dont parle Boue comme trouvées dans des couches qui peuvent èlre comparées à
la formation crayeuse, aussi bien que les os trouvés en Egypte et figurés pa r Blainville ('*), ne
nous paraissent pas devoir se rapporter à des Phoques.
En 1 8 3 9 , M. Steindachner a signalé dans l'argile sarmalique des environs de Vienne des débris
( 1 ) Jahrbmh, 1 8 5 8 , p. Ult, Gr. Mùmtcr s' Beilrage z.Pelrcf., I I I , 2 , 8 .
(-) Bodem van Nedcrinnd.
{ ' ) G i i L i i t u M E 1 Í A H Ó 0 Es.jii\vege Cl Al, Ant. V w D E L L i , Mémoires Acad. de Lisbonne, 1831.
( 0 Acad. se. d, Montpellier, i. I I , p . 2 0 8 . I 8 ; i 2 , Zoologie et Paléoniologio françaises, d e u x i è m e c t l i i . , I S o 9 , p . 2 7 $
( 5 ) Zoot. et paléoiil. françaises, p l . X L I , fig.l,
(•i) D E r . r o u T R i E , Lm Phoques du fulun aquilanien, Act. Soc. Li.n.s, d f . Boiideaux, 1 8 7 2 .
(') Lvs Thalussothériens de DaUrimjen, Iku.. d û l ' A c . v d . r o y . d e Biîlgiqii-, 3 " ' = s é r i e , t. X L I , m n r s , 1 8 7 Ü .
C ) Journal de rjcolugiu, l l i , p , 5 1 .
(•') Osicof/raphie...., X , P? ^ijijpiiuca untiqua.
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