
16 DESCRIPTION DES OSSEMENTS FOSSI I.ES
Les Baleines de l'IiémispluTC aiHarclique, coitniies des naUiralisles, apparlieiuieiil à une autre
catégorie, que, jusqu' à pr c s eul, on ap|)clle Baleines australes ( ' ) . Ou ne doit pas pe rdr e de vne que
ces g r a n d s Cétacés à fanons saut coiilinés de mani è r e à ne pas passer d'un liémisphére à un autre.
Ces Cétacés ne passent pas la ligne. On n'a j ama i s vn n n c Baleine (iaus les régions tropicales. On
ne fait dans ces régions que lu pèche du Physctcr, du PotlwuU, qui n'est pas une Baleine, mais un
grand Ziphioïde.
2" Baloena biscayensis.
La Baleine des Basques est l'espèce propr e au nord de rAtlantique et ne dépasse pas, au sud, le
30'^ d e g r é de latitude. Ce sont des animaux de la même espèce qui visitent en hiver les côtes
d'Europe, pr inc ipa l ement le golfe de Gascogne, et les côtes d'Amérique, sui'tout le cap Breton et le
cap Cod.
On a vu, eu octobre 1 8 3 3 , une Baleine, sans doute la fìala-na biscaxjensh, r emont e r le fleuve
Saint-Laurent et se faire c aptur e r près de Montréal (Canada ) {-). C'est sans doute le seul exempl e
que l'on connaisse d'une Baleine véritable prise dans nu tlenve.
Une région cervicale du British Museum, qui a été pèchée à Lyme Régis, a été comparée par
Gray à la Bulmia myslicclus de Groenland, et mont r e des dilTéi'ences notables avec cette dernière.
Elle poiu-rait proveni r de la Baloena biscuycnsis.
On trouve des ossements de cette espèce sur les bords de la nier, enfouis parfois à une gr ande
profondeur. En Fr a n c e , on en a signale dans le golle de Gascogne et, au nord, à Calais et à
Dunkerque; en Belgique, à Ypr c s et près d'Os i ende ; en Hollaude, près de Flessingue. Dans la
Baltique, ou a déterr é un squelette pr e sque couqilel que l'on a désigné sous le nom de Baloena
SivedenbonjhU.
3° Baloena aaslralis. La Baleine australe est l'espèce propre au sud de l 'At l ant ique; elle se trouve
depuis la côte d'Afrique jusqu' à la côte de l'Amérique méridionale, et les principaux lieux de la
pêche ont été le cap de Bou ne -Espé r anc e cl les Iles Tr i s t an d'Acuiiba.
La Baleine de la me r des Indes est désignée par les baleiniers, comme celle du Cap, sous le nom
de Blue Whale, mais nous ignorons encore si elle forme une espèce particidière.
Ualama japónica. Comme nous l'avons vu plus haut, depuis la plupart des baleiniers se
rendent dans la me r Pacificjue qui nourrit d'abord la Baleine Aléouticnue [Balwna japónica) chassée
de tout t emps par les Japonais sur leurs côtes et qu e les baleiniers, améi'icaius surtout, poursuivent
encore a u j o u r d ' h u i ; cette espèce se r end depuis la me r d'Ocliotsk jusqu' à la côte d'Amérique.
Sa limite septentrional e est la limite méridionale de l'autre espèce, le Boichead. Comme nous l'avons
vu plus iiaut, c'est ainsi que les baleiniers amé r i c a ins appellent la Baleine f r anch e de ces régions.
Baloena aniipodum. Au sud du Pacifique, nous avons une autre Baleine {Baloena antipodam),
qui h a u t e surtout les eaux à l'est cl au nord de la Nouvelle-Zélande et qui se reiul, à travers le
Pacifique, j usqu' aux côtes du Chili.
DiefTenbach, q u i s e trouvait à fa .Nouvelle-Zélande, eu 1 8 3 » , 18/.() et 1 8 4 1 , estime à cent vingt
le n omb r e de Baleines (|ue Ton c aptur a i t alors par ai
comme nous l'avons déjà fait r ema r q u e r , eu 1 8 4 2 I
eaux pour les côtes nord-ouest d'Amé r ique
nort-west coast of America »
Ce nombr e dimiuua
plujiait des baleiui
Most of the wha l e r s are bei;
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( ' ) II mp f a u i iHi n om Douveau |mi i r tes ISnloincs iuisU'atcs,
(ill Mijsticetus. 11 s e r a i t s i n g u l i e r , en cITei, qu' i l n'y cut. q u ' n r
Niobe ou Lelona, pnv rapport aux ponrsiiilcs dosaslreuscs aux i
C) Journ.p/ul.d'£<Hmbourg',i>ii\\ci,
li:. UiEiFEXHACii, Travels in.\ew /.ealand, London, 1845,
. <lc Mys
DES ENVIRONS D'ANVERS. 1 7
Nous avons tout lieu de croire que la Baloena Maclcayins {Maclmyitts atis(raliensis) u'esl aut r e
que la lialama antipodam. Les squelettes du British Museum de Londr e s et du Muséum d'histoire
naturelle de Pa r i s , proviciiiient de j e u n e s Ba l e ine s ; il f audr a compa r e r les os en leiiaut comjite
des c h a n g eme n t s qui survi ennent avec l'âge.
Nu us pensons qu'il y a une sixième espèce dans la me r des Indes {Baloena indica), qui s'étend
de|)uis le cap de Bonne -Espé r anc e jusqu' en Australie et que l'on a chassée sur tout autour de l'Ile
Saint-Paul.
De 1 8 3 7 à 1 8 3 9 , la corvette VHéroine, envoyé e d a n s ces pa r age s pour la protection des
pécheurs français, ne passa g u è r e viu^t -qua t r e heuj'es pendan t le trajet, ent r e le cap de iJonnelis|)
éraiice et la Nouvelle-Hollande, saus r encont r e r que lque baleinier occupé à dépecer des Baleines
ou à fondre de la graisse.
Les Baleines se montrèrent aux alentour s des Iles Sa int -Paul et d'Ams t e rdam vers la fin de mai
el elles \ demeur è r ent jusqu' au mois d'octobre ( ' ) .
Ce Bludi Whale a pr e sque disparu cl aucuu Musée n'en r e n f e rme que lque reste, si ce n'est celui
de Paris, qui a reçu de rni è r ement des ve r t èbr e s , rappoi'tées des Iles Saint-Paul et d'Ams t e rdam,
par le navire de l'État français le Dives.
On ne (•omiail point jusqu' à present de Baleine propre à la calotte du pôle sud, similaire à lu
Baleine f r anch e du pôle arctique .
Il reste encore deux Baleines véritables, ma i s qui sont de petite taille c omme nos Baloentda et
nos B<dwnopsis; ce sont lu Balwna marginata et le Rhachiancctes (jUmcus.
La première est propre aux eaux de l'Australie et iie dépasse pas k mètres. On connaît ma int e -
nant toutes les pièces du squelette ; la tète et les fanons sont bieu caractéristiques.
La seconde, le Bachianecles ou le Demi fish des bal eini ers américains, est, pour ainsi di re,
l'espèce propr e à la Californie. On eu connaît pa r f a i t ement les c a r a c t è r es extéi'ieurs et nous avons
reproduit le dessin de la tète d'après une photogr aphi e que M. Dali a bien voulu nous envoye r par
l'eutrcmise du D- Pinsch (-). Nous espérons que le zélé di rect eur du Musée de Brème pa rvi endr a ,
pendant son nouveau voyage en Californie, à nous faire connaître les parties du squelette qui
mauquciit encore, i.e professeur Co|)e donne , dans les Proceed. Acad. nat. de Philadelphie, I 8 6 8 ,
|i. 22G, les détails suivants sur le squelette de ce cur i eux Cétacé : «côt e s et ve r t èbr e s dorsales, 1 3 ;
» vertèbres lombo-caudales, '28; omoplate haut e et large ave c une apophys e caracoïde courte
» et l a rge ; qua t r e doigts dont le second est le plus long. »
Nous devons rcconnuitre que la tète dénote plutôt une Bulénoptéride q u ' u n e vraie Ba l e i ne ; les
fanons en disent aut ant , ainsi que le n omb r e des doigts.
ESPECES FOSSILES,
La fauuc, même celle des dernii 'l'cs époques géologiques, forme souvent un cont r a s t e r ema r -
quable, si on la compa r e à celle des t emps actuels, aussi bien pour les a n ima u x terrestres que pour
les a n ima u x a q u a t i q u e s ; des Mammouths à côté de Rhinocéros, d' énorme s Our s et des Lions b a b i -
(aieiil, à l'époque qua t e rna i r e , l'Europe et le uord de l'Asie depui s le fond d e l à Sibéri e jusqu' à
lu Méditerranée ; des Phoipies, des l)au])bius et des Baleines de toutes les g r a n d e u r s habi t a i ent la
mer du Nord à la liu de l'époque t e r t i a i r e ; des Tor tue s de dilTércutes tailles et des Requins de
.•)() pieds de l ongueur vrvaient au milieu de ces a n ima u x littoraux et pélagiques. Les os s ement s
(1) Tixot, Annaks île mnnno, I. \ , 2'"» seni,, 1853.
(i) ¡itillelin de l'Aiíidómie roi/ate de lieigiqiie, 2° sci
VII.