LA GENETTE PANTHERINE.
Comme lés espèces de tous les genres très-naturels, les Genettes n’ont point été
d’abord distinguées spécifiquement les unes des autres. Linnæus les confondant sous
un nom commun, dans son genre Viverra, crut que la même espèce se trouvait
en Orient et en Espagne ; Buffon lui-même a composé son histoire de la Genette
de tout ce qui avait été dit, sous ce nom, d’animaux de diverses contrées, et la
figure qu’il a attachée à cette histoire paraît être celle d’une Genette de Barbarie.
Ce n’est que depuis un très-petit nombre d’années qu’on a pu se convaincre qu il
existe plusieurs espèces de Genettes, et on a commencé naturellement à distinguer
celles qui différaient le plus de la seule qu’on connût un peu ; -c’est-à-dire de la
Genette des parties septentrionales de l’Afrique. Aussi Buffonprésenta comme espèce
la Tossane, originaire de Madagascar, et bien caractérisée par la couleur du fond de
son pelage; vibrent ensuite les trois animaux décrits et figurés par Vùsmaër et
Sonnerat, le premier sous le nom de Chat-Bisaam, par le naturaliste hollandais ,
et les deux autres par le voyageur français, sous les noms de Civette de Malaca
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animaux, revus depuis par des naturalistes éclairés, ont pris dans la science une
place légitime, l’un sous le nom de Genette Lisang, les deux autres sous Ceux de
Genette Rasse pour le premier, et de Genette rayée pour le second ; mais ces espèces
ont des traits tellement distincts, qu’il est impossible de les confondre ; il n’en
est pas de même pour les Genettes dont le pelage est'simplement tacheté, et c’ést
le cas de toutes celles d’Afrique ; aussi, pensait-on généralement que les éspèeesde
Genettes qui se trouvaient au 'Sénégal et au Cap ne différaient point de celles qui se
rencontrent en Barbarie, d’autant plus que cette dernière n’était que vaguement connue.
Ce que nous avons déjà eu occasion de dire, dans cet ouvrage, de ces Genettes
d’Afrique a suffisamment montré qu’on était dans l’erreur à leur égard, et qu’au
lieu d’une seule espèce, elles en forment véritablement trois. Tout annoncé, én
outre, qu’en portant une attention plus scrupuleuse sur les animaux de cette partie
du monde, le genre Genette s’enrichira encore d’espèces nouvelles. En effet, le
Sénégal, qui nous en a déjà offert une, en ofifre une seconde qui diffère beaucoup
plus des trois dont nous venons de parler, que celles-ci ne diffèrent entre elles ; et
le Cap de Bonne-Espérance en nourrit lui-même une seconde. De ces faits , n’est-
on pas autorisé à supposer que cette Afrique, qui n’a encore été visitée par les
naturalistes que sur un si petit nombre de points, est destinée à enrichir la science
de plusieurs autres espèces de ce genre qui ne commence, en quelque sorte, qu’à
fixer l’attention des zoologistes?
Quoi qu’il en soit, la Genette Panthérine doit occuper, dans son genre, une