SAKI NOIR.
MALE.
M a lg r é le grand nombre d’espèces que les naturalistes, et surtout les naturalistes
voyageurs, ont décrites parmi ces singes d’Amérique à queue non prenante, que l’on
rassemble communément sous les noms de Sakis et de Sagouins ou de Callithrix, on
en possède pas encore un ensemble suffisant d’observations pour bien caractériser les
groupes génériques entre lesquels ils doivent être partagés ; ce sera donc une chose utile
aux zoologistes, que de publier aujourd’hui, à l’occasion du singe dont la figure accompagne
cet article, une note que je trouve dans les papiers de mon père, et qui se rapporte
à une confusion qu’il a lui-mème commise, au sujet de ces animaux.
Dans son ouvrage sur les dents des mammifères ( i) ; il a donné, page a i , sous le
n° 8, et sous le titre de Dents de Sakis, la figure et la description des dents de l’espèce
connue sous le nom de Sakis gris à dos roux [Callithrix Melanochir). C’est à ce sujet
qu’il a depuis fait la note suivante :
« Les dents que j’ai données pour celles des Sakis, et qui sont tirées du 5 . Melanochir,
ne les font point connaître : ce sont les dents d’un groupe intermédiaire entre
les Ouistitis et les véritables Sakis (Pithecia. Desm.). Ceux-ci sont représentés par le
Sakià ventre roux, le P . Satanas, le P . Chiropotes, le yarké. »
C’est d’après ces dernières espèces que mon père avait préparé une description des
dents des véritables Sakis, que je joins ici ; celle qui se trouve dans l’ouvrage sür les
Dents des Mammifères doit s’appliquer aux dents du groupe des Sagouins.
| incisives.
2 canines. (6 fausses molaires.
12 mâche Itè re s .. j , ^
A incisives.
I 2 canines. .
! . . , ... ( 6 fausses molaires,
f 12 machelières. . <
iv (6 vraies molaires.
Sakis, P ithe cia.— 36 d e n ts .<
« A la mâchoire supérieure. — La première incisive est large, épaisse, arrondie d u côté de la seconde, droite d u côlé opposé,
garnie d ’un tubercule à sa base in te rn e , couchée en avant, e t convergente avec sa congénère. La seconde, plus petite que la
précédente, a les m êmes forme s, mois n on point le tubercule de la base exte rne , et elle s’appuie, pa r son somme t, à la base
interne et latérale de la première. Un intervalle se trouve entre cette seconde incisive et la canine qui est forte, conique, légèrement
courbée e t tranchante en arrière. La première fausse molaire na ît à la base de la canine ; elle est épaisse, plus étroite
à sa face interne qu’à sa face e x te rn e , où elle présente un tubercule ‘pointu ; du sommet de ce tube rcu le , d u côté interne ,
descend un plan incliné, a rrondi, qui se termine un p eu au-dessus d u collet de la racine en une légère crête. Les deux fausses
molaires suivantes, un peu plus grandes que la p remière , et semblables entre elles, présentent u n tubercule pointu à leur
face externe, e t un tubercule mousse à leur face interne, u n peu m oins élevé que le premier ; entre deux se trouve u n sillon
peu profond qui, dans les dents nouvelles, est coupé transversalement pa r une légère crête. Les deux premières vraies molaires,
d’égale g randeur, pré sentent, dans tout le contour de leur cou ro n n e , une crête peu élevée q u i , ayant une légère échancrure
(1) Des dents des mammifères considérées comme caractères zoologiques, par M. F. Cuvier, 4 vol. in-8°. — Paris, 1825.