2 JAGUAR MALE.
mâles et des deux femelles auxquels j ’ai donné indistinctement la dénomination de
Jaguar.
Je considérerai comme type de l’espèce la figure du Jaguar mâle de la xvne livraison
de cet ouvrage, et comme une des variétés de cette espèce la figure de la
femelle de laxxixe livraison. C’est aussi à ce dernier titre que je donne la figure du
mâle qui doit faire l’objet de cet article, et, dans une prochaine livraison, je publierai
la femelle qui s’associe par une entière ressemblance au premier mâle.
Le nouveau Jaguar mâle a des formes moins ramassées et des allures plus vives
que celui auquel nous le comparons ; autant les mouvemens de celui-ci étaient
lents, apprêtés, circonspects, autant ceux de l’individu que nous décrivons sont
prompts, emportés. A la vérité, des sentimens très-dilférens présidaient à ceux du
premier et président à ceux du second. L ’un était doux et affectueux, l’autre est
sauvage et méchant. Ces différences dans le caractère cependant ne sont qu’individuelles
; nous avons déjà eu souvent occasion de faire remarquer que la confiance
et la familiarité des animaux résultent presque toujours des habitudes que leur ont
fait contracter de bons traitemens; les influences contraires font naître en eux la
défiance et la férocité ; car il est rare, dans les espèces sauvages, de rencontrer des
penchans naturels absolument déterminés, et qui, trouvant leur fondement dans
des modifications organiques, seraient-capable&jia-ré^a*e3r-à-la puissante~action des
habitudes.
C’est par la disposition^ des taches surtout que ces deux animaux se distinguent.
Le Jaguar d’aujourd’hui les a plus nombreuses et plus rapprochées que l’autre ;
celles qui sont en rose s’avancent davantage sur les épaules et sur les cuisses;
celles qui sont simples, si petites, si multipliées, si rapprochées chez le dernier
sur les épaules, sont comparativement rares et grandes chez le premier, et celles
qui couvrent la queue de l’individu dont je m’occupe spécialement dans cet article,
se présentent sous d’autres formes et sous d’autres rapports que celles qui se trouvent
dans les mêmes parties chez l’individu que j ’ai décrit précédemment, comme le
montrent les figures.
La femelle, dont nous avons donné la figure dans la xxixe livraison de cet ouvrage,
semble, par les taches, tenir le milieu entre nos deux mâles. Ses tâches en rose,
par leur nombre et leur distribution, la rapprochent du mâle que nous considérons
comme une variété de l’espèce, et ces taches simples lui donnent des rapports avec
celui que nous admettons comme le type même de cette espèce. Mais à l’égard de
cette femelle, nous entrerons dans de nouveaux détails sur ses couleurs et la distribution
de ses taches en la comparant à celle qui nous reste à publier.
Notre nouveau Jaguar mâle a été amené du Brésil en i 833, par M. ***, qui l’a
cédé à notre Ménagerie.
Février i833.
$ H
I
T H