5 LIÈVRE A COU NOIR.
paraître gris. Cette couleur passe au-dessus de l’oeil -, s’étend jusqu’à la base de
l’oreille et se termine inférieurement au-dessous des joues. La région labiale et les
côtés du nez sont d’un fauve uniforme. La mâchoire inférieure et la gorge sont
blanches; les oretltes sont d’un gns fauve et bordées de blanc; elles sont également
blanches à lèu'r origine postérieure, èt cette couleur s’étend sur le cou; La couleur
grise résulte de poils très-courts annelés de fauve pâle et de noir; les bords
blancs sont formés de longs poils. Tout le reste du cou et s'es côtés, jusque presque
sous la gorge, sont d’un beau noir qui se termine en pointe sur l’épaule. Les
côtés et le devant du cou sont d’un fauve pâle, et le dessus du dos est d’un roux
fauve provenant d’un mélange irrégulier de lignes fauVes et brunes.
Les parties supérieures et latérales dés épaules, les côtés du corps, la croupe et
la face externe des cuisses sont d’un gris roUssàtre, où dominent l’une ou l’autrë
de ces couleurs, probablement suivant l’âge ou \e sexe dés individus. Le dessous du
corps et l’intérieur des cuisses sont d’un beau blanc.
Les jambes de devant, le devant du cou, la poitrine, les tarses ou les doigts
sont d’un fauve pur plus ou moins foncé. Le dessous des doigts est marron.
La queue est grise ou brune en dessus et blanche en dessous.
Cette espèce a été adoptée, dans le catalogue méthodique, sous le nom de
Lupus mgricol/is'.
Je profite de la première espèce de Lièvre que j ’ai à décrire depuis ce que j ’âi
dit dans cet ouvrage, sur le Lièvre commun et sur le Lapin, pour rectifier une
assertion que les faits semblaient alors justifier, et que des observations nouvelles
rendent aujourd’hui tout-à-fàit problématique. Le Lièvre et le Lapin n’ont point
toute l’antipathie que je leur supposais; ils ne refusent point de se rapprocher, et
même on suppose qu’on les a vu produire ensemble; c’est ce que nous apprend une
lettre de M. Richard Thursfield au docteur Roots; insérée en extrait dans la cor*
réspondance de la Société zoologique de Londres ( i 83o à i 83r , p. 66);
«Une personne, dit cette lettre, qui élevait une paire de Lapins domestiques
plaça avec ceux-ci, quand ils avaient environ deux mois, un jeune Lièvre mâle,
environ du même âge, et qui devint bientôt aussi domestique que ses compagnons.
Quand la femelle fut adulte, elle eut du Lapin mâle et du Lièvre une portée composée
de six petits, trois qui ressemblaient, sous tous les rapports, au mâle et à la
femelle des Lapins, et trois mulets. Deux de ceux-ci moururent bientôt, mais le
troisième, qui était une femelle, fut élevé avec des Lapins de son âge, et à sixmois
elle produisit un petit; ensuite elle fut couverte plusieurs fois par des Lapins domestiques
et par un Lapin sauvage; mais on n’eut pas occasion de la réunir à un
Lièvre mâle. La portée qu’elle eut d’un Lapin blanc consistait en deux jeunes entièrement
gris et en deux autres tachetés. » Ces faits, qui n’ont point été le fruit
d’une expérience régulière, et qui malheureusement ne sontdus qu’au hasard, montrent
du moins qu’il n’y a pas entre le Lièvre et le Lapin l’antipathie qu’on leur
supposait.
A v r il 1837.