OUANDEROU MALE.
Noos avons donné la figure d’une femelle de cette espèce dans la 56” livraison
de cet ouvrage. Elle était fort jeune encore : son museau était peu proéminent,
et sa taille n’avait pas acquis toute sa croissance.
La figure du mâle que nous donnons aujourd’hui présente plus complètement
les caractères de l’espèce, et nous connaissons son origine; ce qui n’était pas pour
la femelle.
Ce mâle avait été ramené de la presqu’île de l’Inde, avec plusieurs autres individus
de la même espèce, par M. Dussumier, de Bordeaux, dont nous avons déjà
eu si souvent occasion de parler honorablement. ' Il ne différait essentiellement
par aucun caractère spécifique de la femelle, si ce n’est que sa crinière était plus
grande et plus complètement blanche. " ’
Nous avons déjà pris occasion de notre première description de l’Ouanderou
faite en 182a ,« pour indiquer que rien dans l’histoire naturelle des Macaques
n’autorisait à réunir dans la même espèce, comme quelques auteurs l’avaient fait,
des animaux ou entièrement noirs, ou noirs avec^une crinière blanche, ou blancs
avec une crinière noire, ou enfin tout-à-fàit blancs, le corps et la crinière. Erxleben,
plus sage, avait donné les différences de ces animaux comme caractéristiques d autant
d’espèces. Nous voyons avec regret que cet exemple, où il y avait au moins de
la prudence, n’est pas même suivi, et que M. Fischer, dans son SynopsisMammalium,
présente ces animaux comme de simples variétés de l’espèce de 1 Ouanderou. Lorsque
l’on considère sur quel fondement repose l’existence de ces espèces ou de ces
variétés, on reste bientôt convaincu qu’elles ne peuvent entrer dans un catalogue
d’espèces réelles, et que les notes superficielles dans lesquelles on a puisé leurs caractères
méritaient à peine d’être rapportées à des espèces douteuses, à 1 exception
toutefois de celles qui désignent évidemment l’espèce noire a crinière blanche,
à laquelle Buffon a plus particulièrement appliqué le nom d’Quanderou.
En elfet, le Singe noir à barbe noire repose sur quelques mots et sur une mauvaise
figure que donne Prosper Alpin ( Hislonoe Ægypü naturalia, t. t, p. 244,
tab. a i ) , lesquels ont bien pour objet un Singe noir et à crinière de même
couleur, mais un Singe de la grandeur des Cynocéphales, et Cynocéphale lui-
même sans doute ; car aucune Macaque n’approche de la taille de ces derniers
quadrumanes. De sorte que si ce Singe de Prosper Alpin pouvait être rapporté à
une espèce, ce serait bien plutôt au Chacma ( Simia porcaria, Bodd. ), qui est à
peu près noir et qui a une crinière.