a A T È L E MÉLANOCHÉIR.
indice de l’obscurité qui règne encore sur certains points de la science relativement
à telle ou telle nature d’animaux, et a pour objet de faire travailler à l’affaiblir. Or
Spix, en formant le genre Brachytèle, n’était ni dans l’un ni dans l’autre de ces cas :
il est évident pour tous ceux qui ont vu le Chamek ( Ateles pentadactylus) , que cet
animal ne fait pas un autre usage de ses mains que les Atèles, et que son rudiment
de pouce lui est d’une complète inutilité, et aucune incertitude ne pouvait exister
sur ce point; de sorte que ce genre Brachytèle ne trouvant pas plus d’appui dans
les analogies que dans les faits directs, n’indiquait rien, et ne pouvait conduire
à aucune recherche ultérieure. La zoologie, surtout en ce qui concerne les Mammifères,
est arrivée à un tel point, que de semblables erreurs ne devraient pas se
reproduire; il ne dépend plus de personne, comme autrefois, de faire ou de ne
pas faire un genre dans cette classe, et le mérite du naturaliste ne consiste aujourd’hui
qu’à établir les rapports de ceux qui se présentent : mettre de l’importance à
autre chose, est seulement la preuve que les vrais principes de la science sont encore
ignorés.
Notre. Mélanochéir venait du Pérou; il a été ramené en Europe par un capitaine
de vaisseau marchand qui débarqua au Havre, où cet animal fut acheté. Il a tous
les caractères des autres Atèles; il est habituellement lent dans ses mouvemens; sa
douceur est très-grande, et son besoin d’affection extrême, aussi appartient-il à une
famille de quadrumanes où l’instinct de la sociabilité est porté au plus haut point.
Nous avons fait connaître les caractères génériques des Atèles en donnant la
description du Coaïta.
L ’espèce qui vient de nous occuper a pris pour nom latin, dans les catalogues
méthodiques, celui de Mélanochéir.
Octobre 1829.