MANGOUSTE A BANDES,
FEMELLE.
L ’h i s t o ir e de cette espèce a long-temps été formée d’élémens très-hétérogènes : de
tout ce que les voyageurs rapportaient des Mangoustes des Indes, où il s’en trouve
plusieurs espèces. Les seuls auteurs qu’on cite pour en avoir parlé d’après nature
sont, dit-on, Koempfer, qui la nomme Mongo, et en donne une figure qu’on ne
peut reconnaître ( Amoen. exot.3 p. tab. 56y ), et une description qui ne
la caractérise point, et Daubenton, qui l’a fait représenter d’après un individu vivant
( Buff., t. xni, p. 161 , pl. 19 ) , et qui la désigne sous le nom de Mangouste.
Depuis, la dépouille de cette espèce ayant été conservée dans la collection du
Muséum d’Histoire Naturelle (Geoff. Saint-flilaire, Catal. des Mamm. du Mus., etc^.
pag. io 5 ) , et d’autres dépouilles semblables ayant été réunies à la première, de
nouvelles descriptions en ont été données d’après elles (Geoff. Hist. nat. d’Egypte,
pag. 137; Desmarest, Nouv. Dict. d’Hist. nat., t. 19, pag. 211; Dict. des Sc. nat.,
t. 29, pag. 58). Daubenton est donc le seul naturaliste qui ait vu cette espèce
vivante. Cependant la figure qu’il en a donnée n’a point l’exactitude rigoureuse
qu’on exige aujourd’hui pour les figures d’histoire naturelle; elle ne représente
point la véritable physionomie de la Mangouste à bandes, et rappelle davantage
celle des Mangoustes proprement dites. En effet, la Mangouste à bandes semble,
par ses formes, ses proportions, servir d’intermédiaire entre la Mangouste d’Egypte
ou celle de Malaca, dont nous avons déjà donné des figures, et le Vansire, que
nous avons également fait figurer : elle n’a ni la tête effilée des premières, ni le
museau obtus du dernier : aussi n’entre-t-elle bien naturellement ni dans l’un ni dans
l’autre des genres auxquels ces animaux appartiennent. Le système dentaire a beaucoup
d’analogie avec celui des Suricates. Les organes du mouvement sont ceux des
Mangoustes; seulement la Mangouste à bandes est plus plantigrade qu’elles, et ces
animaux se ressemblent entièrement par les organes des sens et par ceux de la
génération, du moins quant aux organes femelles. Les mamelles de notre animal
étaient inguinales et au nombre de deux.
Cette Mangouste est d’un gris plus ou moins fauve, résultant de poils couverts
de larges anneaux alternativement noirs et blancs, ou noirs, blancs et fauves. Sur
la tête, le dessus et les côtés du cou, les anneaux blancs se partagent également les
poils avec les noirs; sur les épaules, le dos, la croupe, les cuisses et la queue, ils
les partagent avec les fauves, et ces anneaux ont une telle régularité sur le dos et
la croupe, qu’ils forment, par leur correspondance, des bandes alternativement