GERBO FEMELLE,
caractère, Pallas le confirme (Glires, p. 3o6, pl. 21) en décrivant et en donnant un
dessin passable de son Mus sagitta, qui est le Gerbo. Depuis on a eu encore une figure
et une description de ce rongeur dans Bruce (Voyage, trad. franc., t. IV , pl. 27)
quoiqu il ait cru qu’il s’agissait d’une espèce différente. Enfin on a toujours considère
comme appartenant à cette espèce le Gerbua d ’Edwards (Glanures, pl. 210),
et cependant la bande noire en forme de croissant, qui s’élève d’une cuisse à l’autre,
est un caractère qui lui appartient exclusivement : sous tous les autres rapports
cet animal ressemble au Gerbo. Faut-il, ainsi que le pensait Allamand, considérer
ce Gerfiua d Edwards comme un mâle, tandis que les individus à bande blanche sur
les cuisses seraient des femelles? cela est peu probable, car Pallas, qui paraît avoir
examine des individus mâles, ne parle pas de cette différence. C’est donc une
diinculte dont la solution est remise à un autre temps.
Le Gerbo est un rongeur de la taille du Rat; mais il en diffère tout-à-fait par
les formes générales. Sa tête grosse et arrondie, terminée par un museau peu saillant
et obtus', son corps épais et trapus, ses membres antérieurs très-courts et
Prei? |Ue t0u30urs cachés, ses longues jambes de derrière’ et srjongue queuej qui
semblent le soutenir comme sur un trépied, lui donnent une physionomié qui
nappartient a aucune autre espèce, et ses allures rappellent tout-à-fait telles dés
Jvanguroos. Sa queue cependant ne l’aide point dans ses mouvemens; lorsqu’il
saute elle ne s’appuie point sur le sol; il ne s’en sert que pour se maintenir
en équilibré lorsqu’il est en repos, et c’est dans cette'situation que'nous Pavons
fait représenter. Tous les muscles de sa queue sont alors très-tendus,' et elle prend
a. '.>n'|C' c{u on v°h dans notre dessin. Jamais je ne l’ai vu faire usage de ses
pieds de devant pour se soutenir; mais il paraît qu’il y trouve un Secours lorsqu'il
veut grimper ou descendre, ainsi que nous le dit Allamand. L’emploi qu’il en fait
hors de ces cas là consiste à soutenir les alimens qu’il a saisiVàVec ses mâchoires,
et a se débarbouiller le museau, n ne marche jamais en avançant sëS pieds alternativement;
d le faij. toujours en sautant à pieds jbints, et dans ce mouvement il
conserve aisément son équilibre, sans autre secours que la régularité de chacune
e ses împu sions, il n en est plus de même dans le repos : son centre de gravité
ne se maintiendrait pas sur la base étroite de ses pieds, et c’est alors que l’appui
x 6 Sa cllJeue devient indispensable; aussi a-t-on observé qu’en coupant la queue
a ces animaux la station ne leur était plus possible.
X e sens de l’ouïe paraît être dominant chez les Gerbos; leur conque auditive
est etendue et mobile. Leurs yeux, à pupille ronde, quoique fort grands, du même
parce qu 1 s sont fort grands, ne supportent pas la lumière; aussi ces animaux ne
r ... S 'j 11 *' a nu‘*- ’ c es*" a*ors seulement qu’ils agissent et pourvoient à leurs
besoins. Les narines sont environnées d’un mufle, et la langue est douce. Le sens
de 1 odorat paraît fort obtus, ainsi que celui du goût, et il en est probablement
e meme de celui du toucher, car les poils sont minces et d’une contexture très-
molle. Les pieds antérieurs ont quatre doigts minces armés d’ongles aigus, et un
GERBO FEM E L L E . 3
la mâchoire supérieure, et de trois de chaque côté de l’inférieure, sont surtout
remarquables par l’irrégularité des échancrures de leur couronne, excepté la première
de la mâchoire supérieure, qui n’est qu’une dent rudimentaire. La vulve
se montre au dehors comme l’orifice d’un tube Xrès-court, et la verge du mâle est
fort petite, au dire de Pallas.
La longueur de notre Gerboise, du bout du museau à l’origine de la queue,
est de cinq pouces; sa queue en a sept, et sa tête deux; lorsqu’elle est debout,
en repos, le sommet de sa tête est à cinq pouces du sol. Ses tarses, du talon au
bout des doigts, ont deux pouces neuf lignes de hauteur.
Tout son pelage est d’un fauve clair, varié de gris en dessus, les poils étant
gris dans les trois quarts de leur longueur, et fauve à leur extrémité. En dessous
il est entièrement blanc, ainsi que les poils dans toute leur longueur. Une ligne
blanche, qui commence au tibia et se termine à la queue, se montre sur cette
partie de la jambe, qui, dans les Gerbos, se confond avec la cuisse. Le dessous
des yeux est blanchâtre. La queue, fauve en dessus et blanche en dessous, a une
tache noire vers sa pointe, qui est blanche. Les tarses et la jambe sont nus, ainsi
que les oreilles, qui sont blanches à leur tiers inférieur et noires sur le reste.
Le Gerbo se nourrit de graines farineuses, d’amandes, d’ognons, de bulbes, etc.
Cette espèce est le Dipus sagitta des Catalogues méthodiques.
Mai i83o.