a MOUTON A TÊTE NOIRE.
l’autre dans la virìgt-cinqiiième, ont la queue plus ou moins élargie à sa base, mais
tombant naturellement comme chez les Moutons dont la queue resté dans l’état
ordinaire. Le Mouton à fanon a, au contraire, la partie de sa queue non grossie, la
moitié inférieure, relevée et appliquée contre la partie supérieure. Àu premier
aperçu, on dirait une queue de Chèvre sortant d’un large fessier; mais chez la
Chèvre, le relèvement de la queue résulte de l’action de muscles propres à cet
effet; chez le Mouton à goitre, au contraire, la queue est relevée involontairement :
cette position n’est point due à des muscles qui la détermineraient; elle est le
simple fait d’un pli organique fixe, invariable, qui a la même origine sans doute
que les autres caractères de cette race, et qui s’unit à eux pour la distinguer de
toutes les autres.
Ce Mouton à tête noire est couvert d’un poil soyeux, court et grossier ; sa laine
n’est point développée, et n’est pour lui d’aucune utilité apparente : ce qui se voit
de cette laine sous les poils soyeux est très-peu abondant ; ce n’est qu’un germe
qui aurait pu acquérir du développement dans d’autres conditions. La tête est tout-à-
fait dépourvue de cornes, et les oreilles sont tombantes.
Cette race paraît être originaire d’Abyssinie et de Nubie, et nous devons les individus
que la Ménagerie possède au zèle éclairé de M. Dussumier, dont nous avons
déjà eu si souvent occasion de rappeler les lumières et la générosité.
M. Genë^ membre de l’académie de Turin, professeur de zoologie et directeur
dù Muséum d’Histoire naturelle de cette ville, a publié dans le tome 57 des Mémoires
de cette académie une bonne description et de bonnes figures, d’après des
individus vivans, du mâle et de la femelle de cette singulière variété qu’il désigne
par le nom de Recurvi-cauda. Auparavant, M. Isidore Geoffroy en avait donné
sommairement quelques uns des caractères, en la distinguant des autres variétés
par le nom de Caudata (Dict. class. d’Hist. T. xi, p. 268) ; mais comme la queue de
ce Mouton, ainsi que nous l’apprend M. Gené, se compose de i 5 vertèbres, le nom
de Recurpi-cauda doit être préféré à l’autre.