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2 LE PERCHAL.
orientales de Seba (Thes. i , p. 84, pl. 5a ) , qui appartiennent à la famille des
Porcs-Épics, comme on a pu le constater sur des individus de ces deux espèces envoyées
au Muséum par M. Diard. Mais le Perchai n’est pas plus épineux que beaucoup
d’autres Rats, et il l’est moins que quelques uns; l’on sait qu’un des caractères
de ces rongeurs consiste dans leurs poils soyeux, très-roides, en forme de fuseaux
aplatis et creusés en gouttière en dessus.
Il paraît que le naturel du Perchai diffère peu de celui du Rat proprement dit
( Mus ratas ) ; c’est une espèce parasite qui habite dans le voisinage des maisons,
et dans les maisons mêmes, où il vit aux dépens des provisions qu’on y rassemble;
et, par une sorte de compensation, les Indiens mangent ce Rat, et le recherchent
même comme un mets friand. Il est possible que dans l’Inde sa présence près des
habitations ne soit pas trop nuisible, et que l’avantage de s’en nourrir le rende
supportable; il est cependant difficile de concevoir comment un animal du quart
plus grand que le Surmulot ne soit pas dangereux pour ces habitations, quand on
sait quels sont les dégâts que celui-ci cause partout où il s’établit.
Les proportions du Perchai sont celles du Rat et du Surmulot; il a toute la physionomie
de ces animaux; mais il est plus grand qu’eux : il a environ un pied du
bout du museau à l’origine de la queue, et celle-ci est à peu près de la longueur
du corps. Sa couleur est d’un brun noirâtre sale, beaucoup plus foncé sur le dos
que sur les flancs, et surtout que sur les parties inférieures. Son pelage se compose
presque totalement de poils soyeux qui, sur la croupe, ont jusqu’à trois pouces de
longueur. Les uns sont noirs, d’autres sont gris, et plusieurs sont gris dans la plus
grande partie de leur longueur, et noirs à leur extrémité. Ces poils sont durs,
presque d’un égal diamètre dans toute leur longueur, et creusés en gouttière en
dessus. Les poils qui recouvrent les pieds sont d’un brun un peu plus pur que ceux
des autres parties. De longues moustaches noires garnissent les côtés du museau
et le dessus des yeux, et la queue, couverte d’écailles, est à peu près nue.
Je n’ai pas besoin d’ajouter que cet animal a tous les caractères génériques des
Rats sans exception ; je dois seulement faire remarquer que la conque externe de
l’oreille, alongée et ovale, diffère de celle de la Souris, du Rat rayé, etc., qui l’ont
courte et arrondie.
C’est le Mus perchai des catalogues méthodiques.
O c to b r e 1829.