E C U B E U IL A U X P IED S BOUX.
La queue est distique : ses poils en dessous s’écartent à droite et à gauche de la
partie moyenne. Le pouce des membres antérieurs est plus rudimentaire dans l’individu
que j ’ai sous les yeüx qu’il ne l’est dans aucune des autres espèces d’É-
cureuils que j ’ai observées jusqu’à présent ; il n’y a pas même trace de l’ongle qui
indique ce doigt et en tient ordinairement lieu.
Toutes les parties supérieures du corps, depuis la nuque jusqu’à la queue, ont
une teinte verdâtre qui résulte de poils annelés de noir et de jaune. Cette teinte
devient un peu plus claire sur les flancs, et une bande blanche, étroite, composée
de poils uniformément blancs, naît à l’épaule et se prolonge en s’affaiblissant jusqu’au
dessus des membres postérieurs. La queue, à sa base en dessus, est de la
couleur du dos; elle est d’un gris foncé dans tout le reste de sa longueur, les
anneaux jaunes des poils étant devenus blancs, et ces anneaux ont dans tous
les poils de la queue, ainsi que les anneaux noirs, une bien plus grande largeur que
dans les poils du dqs. La tête, à l’exception de la mâchoire inférieure, la moitié
des bras, les avant-bras, les mains, les cuisses, les jambes et les pieds en dessus,
sont d’un fauve brillant. Des poils de même couleur se mêlent aux poils gris de la
queue à sa base en dessous. Toutes les parties inférieures, c’est-à-dire la mâchoire
inférieure, le cou, la poitrine, le ventre, la face interne des membres sont blancs
avec une légère teinte rouge. Les incisives sont jaunes ci nn»lç_s_sQnt couleur
de chair.
La taille de cet Ecureuil est un peu plus grande que celle de l’Écureuil commun.
Il a neuf pouces du bout du museau à l’origine de la queue, en suivant les contours
du dos; il n’en a que sept en ligne droite; sa queue a également sept pouces.
Ce joli animal, qui a vécu quelque temps chez M. Florent Prévôt, était très-
apprivosé; il se laissait manier de toutes les manières sans manifester la moindre
crainte, sans chercher à se défendre ni à fuir, et ses moeurs paraissaient être tout-
à-fait analogues à celles de l’Écureuil commun, à en juger du moins par le petit
nombre d’observations auxquelles il a donné lieu.
J'ai dû de pouvoir publier cette espèce nouvelle à la complaisance de M. Florent
Prévost, chef des laboratoires de zoologie au Muséum d’Histoire Naturelle ■ il l’avait
reçue de M. de Mortemart, et elle venait de l’île Ferdinàndopô, dans le golfe de
Guinée, où elle fut offerte à cet officier pendant qu’il croisait dans ces parages.
Je donnerai à cet Écureuil le nom de Pyrropus, à cause de la couleur rousse de
ses pieds.
Fév r ie r i833.