2 CHEYROT IN DE JAVA.
ment au-dessus du mufle. Le cou était gris d’ardoise, mais plus foncé à sa partie
supérieure que sur ses côtés. Le dos, les épaules, les flancs, la croupe, la partie
antérieure des cuisses, étaient fauves mêlés de beaucoup de brun, et cette dernière
couleur dominait sur le dos. La face externe des membres antérieurs et des membres
postérieurs, et les canons, intérieurement et extérieurement, la partie postérieure
des cuisses, et le dessus de la queue, étaient d’un fauve pur et brillant. La mâchoire
inférieure, la gorge, le co u , la poitrine, le ventre, la face interne de la partie supérieure
des membres et des cuisses, le dessous de la queue, étaient blancs; seulement
deux lignes ou rubans noirs naissant au bas du cou, presque du même point,
allaient en s’écartant l’un de l’autre, se terminer en avant des épaules, et une légère
ligne fauve se remarquait dans toute la longueur de la poitrine et du ventre jusqu’aux
parties génitales.
Ces couleurs résultent, sur les parties d’un fauve-brun, de poils blancs à leur
origine, terminés par des anneaux fauves et bruns foncés plus ou moins larges;
aux parties fauves les poils sont entièrement fauves, et aux parties blanches entièrement
blancs. Le mufle et les ongles sont noirâtres, et la face interne des oreilles
est couleur de chair.
Les différences qui sè remarquent entre nos Kanchils et ceux de M. Raffles, auxquels,
comme nous l’avons dit, ressemblent absolument ceux des collections du
Muséum, lesquels portent le nom de Chevrotain de Java, consistent surtout dans
les teintes du cou et dans les taches de sa partie inférieure. Dans les derniers, les
poils du cou sont du brun-fauve du dos, et ce brun-fauve forme un demi-collier
au bas du cou, auquel aboutissent deux rubans de même couleur, qui partent de
la gorge et du même point, et vont en s’écartant l’un de l’autre jusqu’à ce demi-
collier. Il résulte de cette disposition de couleurs, de ce que les côtés du cou, le
demi-collier et les rubans se ressemblent à cet égard, que ce ne sont plus ces rubans
qui se détachent sur le blanc du cou ; mais que c ’est ce blanc qui paraît se détacher
sur le brun qui l’environne et le divise. Aussi, toutes les descriptions qu’on a données
de ces Kanchils portent-elles que leur cou est remarquable par trois lignes
ou rubans blancs; deux latérales, qui ne sont que la continuation du blanc de la
gorge; et une moyenne qui va en s’élargissant à mesure qu’elle descend vers la poitrine.
Dans nos Kanchils, au contraire, les deux rubans noirs tranchant sur le blanc
pur du cou, et ne se rattachant point aux parties voisines par leur couleur, ce sont
eux qui frappent d’abord la vue.
Les Kanchils dont je donne la figure avaient été ramenés en Europe de Java par
M. le général Latapie, quia bien voulu me permettre de les faire peindre et de les
décrire. La femelle était douce et confiante, mais le mâle était sauvage et farouche.
Ces animaux cependant se sont accouplés, et la femelle a mis bas un jeune qui lui
ressemblait tout-à-fait, et dont le développement était aussi avancé au moment de
sa naissance que l’est alors celui des Moutons ou des Cerfs.
La longueur du Kanchil est de vingt pouces, du bout du museau à l’origine de la
queue, qui en a deux. Sa hauteur aux épaules est de dix pouces, et de onze à la
croupe.
Je ne répéterai point, à propos de cette espèce, ce que j ’ai déjà dit des caractères
génériques des Chevrotins, en donnant la description du Napu; et sans doute elle
continuera à porter le nom latin de Javanicus dans les Catalogues méthodiques.
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