MANGOUSTE D’ALGER.
Nous avons vu , par tout ce que nous avons déjà- eu occasion de dire des Mangoustes
dans cet ouvrage, combien ce genre est n a t u r e l c ’est-à-dire combien les
espèces qui le composent se ressemblent et sont difficiles à distinguer l’une de
l’autre. Ces sortes de genres font à la fois les perfections et les imperfections de la
science : les unes, en ce que le travail synthétique se fait en quelque sorte de lui-
même par l’évidence des rapports; les autres, parce que les moyens d’analyse,disparaissent,
et qu’où il n’y a pas d’analyse, il nepeut y avoir de. véritable synthèse.
Quoi qu’il en soit, et sans nous arrêter à ces distinctions, procédons comme nous
l’avons fait jusqu’à présent dans des cas semblables; décrivons les différences que
nous observons, quelque légères qu’elles soient: la science, un jour, pourra donner
aux faits que nous rapporterons leur valeur réelle, que l’ignorance où nous sommes
de leur cause nous porte peut-être à trop réduire.
La.Mangouste d’Alger a la taille de la Mangouste d’Egypte ; l’une et l’autre ont un
pelage tiqueté et le bout de la queue noire. Toutes deux ont les goûts, les allures
et la physionomie générale qui caractérisent d’une manière si marquée toutes les
espèces déjà assez nombreuses qui appartiennent véritablement à ce genre ; mais une
première différence que nous montre la Mangouste de Barbarie comparée à celle du
Nil est dans la forme de sa tête, moins alongée et à chanfrein plus arqué; que la
tête de celle-ci. Une autre différence consiste dans le fond de la couleur du pelage,
bien plus gris chez la première que chez la seconde, ce qui résulte de ce que, chez
l’u ne , les poils sont annelés de noir et de blanc, tandis que , chez l’autre, ils sont
annelés de noir et de fauve clair; le blanc, chez celle-ci, s’est coloré plus que chez
l’autre, et la couleur générale de son pelage a pris cette teinte jaunâtre qui le
caractérise. Une troisième différence consisterait dans la partie nue qui entoure l’oeil,
et qui est beaucoup plus étendue chez la Mangouste d’Egypte que chez celle d’Alger;
mais elle pourrait n’être qu’accidentelle.
Il y a , entre le climat de l’Egypte et celui des contrées situées au pied septentrional
de l’Atlas, d’assez grandes différences pour qu’on puisse supposer de leur
part des influences différentes aussi sur le pelage des animaux, quoique nous n’ayons
de cette action aucune notion précise ; ainsi on pourrait conjecturer que les différences
de couleur de nos deux Mangoustes sont dues à ces influences. Mais on né
pourrait pas attribuera la même cause les différences que nous avons fait remarquer
dans la forme et les proportions de la tête dans le cas où ces caractères seraient
constans ; et si ces traits distinctifs, tout en subsistant, ne devaient point con