a RENARD DE L ’AMÉRIQUE MÉRIDIONALE,
ÜAgouara-Gouazau (Anim. du Paraguay, T. i ,p . 307), et sous le même nom, par
Rengger (Mamm. du Paraguay, p. i 58). On en trouve une figure médiocre parmi
celles qui accompagnent le Règne Animal de mon frère, pl. 1 . 5 ° L e L o u p d u B r é s i l ,
C. Azaroe, Wied, représenté et décrit sommairement par le prince de Wied dans
son recueil de planches coloriées d’animaux du Rrésil, et auquel il rapporte
l’Aguaràchay de D’Azara (Quadr. du Paraguay, T . 1 , p. 317).
Quant aux distinctions spécifiques, le Loup rouge ne présente aucune difficulté ;
il se distingue de la manière la plus tranchée des autres espèces; et il en serait
de même du Loup du Rrésil, s’il ne se distinguait point de V Agouarachay , qui
est incontestablement un Renard; mais je ne crois pas qu’il soit possible de réunir
avec certitude dans la même espèce un animal dont le pelage., comme le dit
M. de Wied de son Canis Azaroe, est fauve, gris, roussâtre, avec un autre qui, comme
1 Agouarachay, est entièrement gris. Au reste, l ’animal du Rrésil est aussi décrit
comme un Renard, par M. de Wied, soit qu’il ait déterminé le sous-genre de cet
animal par des bbservations directes, soit qu’il l’ait seulement conclu des rapports
qu’il reconnaissait entre ce Chien et celui de D’Azara, ce qu’il ne dit pas. C’est ce
silence d’une part et la figure de l’animal de l’autre qui nous inspirent des doutes
sur le genre de ce Chien du Brésil ; car la forme de sa tête et ses différentes proportions
sont bien plutôt celles d’un Loup que d’un Renard.
Pour déterminer l’espèce à laquelle appartient le Loup ,qui fait l’objet de cette
notice, et décider s’il n’est qu’un individu d’une espèce connue, ou s’il fait le type
d’une espèce nouvelle, il me reste à montrer en quoi et par où il diffère du Loup
du Mexique, dü Loup antarctique, du Loup crabier et du Loup du Brésil, et par où
il leur ressemble, en admettant que ces quatre Loups appartiennent à un nombre
égal d’espèces, ce qu’au reste nous allons confirmer par la description sommaire
des trois premiers faite comparativement d’après les peaux préparées du
Muséum*
Le Loup du Mexique a les deux tiers de la taille du Loup commun ; son pelage,
d’un fauve très-pâle, principalement sur les côtés du corps, est formé de poils
annelés de fauve et de blanc. Sur le dos, la teinte devient plus foncée, parce qu’un
assez grand nombre de poils ont des anneaux noirs. Toutes les parties inférieures
et la face interne des membres sont blancs. Un collier fauve clair sous le cou
en coupe la partie blanche vers son milieu, et une tache blanchâtre s’élève de la
poitrine derrière chaque épaule. Les oreilles sont uniformément fauves ; il en est
de même du museau. La queue est d’un gris jaunâtre, mais elle n’est pas entière.
Le Loup antarctique, un peu moins grand que le précédent, est uniformément
d un gris fauve sur toutes les parties supérieures; les poils de ces parties étant tous
couverts de petits anneaux brun-noir et blanc-jaunâtre. Le cou, la poitrine, la
partie antérieure de l’abdomen sont colorés comme les partiés supérieures. Les
membres, fauves, ont une teinte plus foncée en dehors qu’en dedans; le bord des
lèvres, la mâchoire inférieure et la partie postérieure de l’abdomen sont blanches.
Les oreilles sont tiquetées comme les parties voisines ; il en est de même du museau.
La queue, fauve à sa basfe et noire ensuite dans la moitié de sa longueur, se
termine par une forte mèche blanche.
Le Loup crabier, d’un tiers moins grand que les espèces précédentes, est gris sur
OU LOUP DU BRÉSIL. 3
le dos, les fesses, les épaules, les cuisses, la tête, le dessus du museau et du. cou,
les poils de. ces parties étant tiquetés de noir et de blanc. Les parties inférieures
et la face interne des membres supérieurement sont blanches. Le derrière des
oreilles est fauve brillant. Les côtés du'museau, la mâchoire inférieure, les tarses
les carpes sont hoirs. La queue, noire en dessus et fauve-noirâtre en dessous, est
terminée par des poils noirs. Quelques individus ont les côtés du cou très-
fauves ; chez d’autres, cette partie est comme les voisines.
Le Chien du Brésil est ainsi caractérisé par M. de Wied. te Pelage fauve, gris-
jaunâtre ; le dos et les parties supérieures noirâtres ; les parties inférieures blanchâtres;
la pointe de l'a queue noire ; les lèvres blanches à l’extrémité; la mâchoire
inférieure gris-brunâtre tirant sur le noirâtre; le front, les oreilles et la région de
la tête derrière les oreilles d’un jaunâtre pâle ; la face antérieure des jambes de devant
jaunatre pâle, avec une tache longitudinale foncée peu marquée.» D’un autre
côté, M. de Wied fait remarquer que cet animal à une grande ressemblance avec le
Renard tricolore, C. cinereo-argentéàs.
Notre Loup de l’Amérique méridionale est un peu plus grand que le Loup crabier.
Sa hauteur, aux épaules, est d’environ quinze pouces. Il a, dans sa position
habituelle, de vingt-deux à vingt-quatre pouces de l’extrémité du museau à l’origine
de la quëue. La tête, du bout du museau à la base antérieure des oreilles, est de
quatre pouces; la queue en a douze ; la jambe de devant, du coude au sol, en a six;
la jambe de derrière, quatre du sol au talon. Le corps, à sa partie postérieure, est
un peu plus relevé qu’à l’antérieure, et tôutes ses proportions annoncent un animal
aussi lesté que vigoureux.
Toutes les parties supérieures sont grises; légèrement teintés de fauve ; c’est sur*
les côtés du corps et du cou que cette teinte est plus marquée. Ces couleurs résultent
de poils couverts d’anneaux blancs et noirs, ou noirs et fauves. Les teintes
d’un gris fauve couvrent le dessous du cou à son origine, et une bande de même
couleur partage la partie blanche du reste du cou en deux parties à peu près
égales. Ces parties du cou, la poitrine, le ventre, la face interne des cuisses de la
jambe de derrière et des tarses sont blancs; il en est de même du dessous et des
côtés de la mâchoire inférieure, des lèvres supérieures, de la face interne des
oreilles, et de deux taches, l’une au-dessus, l’autre au-dessous de l’oeil ; la face interne
des jambes de devant est blanc-jaunâtre; les doigts, la face externe des quatre
membres et celle des oreilles, la tête par derrière et le dessus du museau sont
d’un fauve brillant ou roux ; la mâchoire inférieure est noirâtre antérieurement. La
queue, très-épaisse, est grise en dessus et jaunâtre en dessous, les poils étant cou-*
verts de larges anneaux noirs et blancs ou blancs et fauves.
Si actuellement nous comparons ces descriptions entre elles, nous voyons que
les quatre premières se distinguent l’une de l’autre par des caractères bien spécifiques
pour le genre Chien* Le Loup du Mexique et le Loup antarctique éloignent en effet
d’eux, par leur taille et par la distribution de leurs couleurs, le Loup crabier;
et s’ils se rapprochent l’un de l’autre par la taille, ils se séparent considérablement
par la prédominance du fauve chez l’un et du noirâtre chez l’autre, et surtout par
les parties inférieures du corps, blanches chez le premier et d’un gris fauve chez
le second ; outre que la queue de celui-ci est fauve, noire et blanche, tandis que