2 MAZAME.
Il est revêtu d’un pelage épais et serré d’un fauve brunâtre uniforme sur une
partie de la tête, sur la face externe de l’oreille, le cou, le dos, les flancs, les membres.
Cette couleur prend une teinte jaunâtre sur le bord postérieur des cuisses et
sur toute la queue. La face interne des oreilles, le dessus et le dessous des yeux,
le bout du museau, à l’exception d’une ligne noire qui part du mufle et qui s’étend
jusque sous la mâchoire inférieure, le dessous de cette mâchoire, la gorge, le
ventre, le bord postérieur de la jambe de devant, la partie supérieure de la face
interne de la cuisse, et le bord antérieur de cette cuisse, au-dessus de l’articulation
du talon, enfin tout le dessous de la queue, sont d’un blanc pur, et ces couleurs
ne paraissent changer ni par l’effet de l’âge ni par celui des saisons ; car nous avons
eu cet animal fort jeune, et il a passé plusieurs années dans nos parcs sans que les
teintes des diverses parties de son corps aient éprouvé de modifications. Il se distingue
donc bien nettement du Cerf de la Louisiane, qui est gris en hiver et d’un
fauve brillant en été* A la vérité les couleurs du jeune de cette dernière espèce ont
quelque analogie avec celles de notre Mazame; mais le dessus de la queue, noire
chez l’un et jaunâtre chez l’autre, suffit pour empêcher qu’on les confonde.
Le Mazame, comme le Cerf de la Louisiane, n’a -point de canines, et son
museau est terminé par un mufle.
Les bois de ces deux Cerfs se ressemblent jusqu’à la seconde ou la troisième tête.
Ceux du Mazame, d’abord en forme de dagues droites, se recourbent en avant dès
la seconde année, en tendant à se rapprocher par leur extrémité, et ils prennent
successivement trois andouillers, un à un ou deux pouces au-dessus de la meule,
dirigée non pas tout-à-fait en avant, comme dans le Cerf commun, mais un peu en
dedans, de manière que ceux des deux bois convergent au même point. Les deux
autres sont à la partie supérieure et postérieure du merrain, et dirigés en arrière;
et il paraît que ces bois restent toujours d’une médiocre grandeur tout en s’épaississant,
et que le nombre de leurs andouillers n’augmente pas, tandis que les bois
du Cerf de la Louisiane deviennent très-volumineux, et finissent assez souvent
par acquérir plus de trois andouillers; d’ailleurs, dans cette dernière espèce, le
maître andouiller se dirige tout-à-fait en dedans et même en arrière.
J’ai donné à l’espèce du Mazame le nom latin de Campestris.
J a n v ie r i 83î .