a É CU R EU IL FO SSO YEUR.
cacher dans le foin dont on avait composé leur lit ; pour cet effet ils en formaient
un tas épais, et s’introduisaient au milieu sans le déranger. Au moindre bruit, ils
sortaient la, tête, et ils accouraient si l’on avait des gourmandises à leur offrir; aussi
connaissaient-ils fort bien le bruit d’une noix ou d’une amande que l’on brise,
et le distinguaient beaucoup mieux que le nom par lequel on avait l’habitude de
les appeler. Cependant, quoiqu’à ces différens égards ils ressemblassent tout-à-
fait aux Écureuils, ils ne m’ont point paru en avoir la pétulance et la vivacité.
Leurs mouvemens, comparés à çeux de l’Écureuil vulgaire, par exemple, avaient
une certaine lenteur, annonçaient une sorte de circonspection qui frappaient d’abord,
et qui, jointes aux particularités organiques que je viens d’indiquer, me confirment
encore dans ma conjecture sur la nature des rapports de cette espèce avec
les autres.
La taille de l’Écureuil fossoyeur surpasse celle de l’Écureuil commun. La grandeur
de la figure que nous en donnons a les trois quarts de la grandeur naturelle de l’animal.
Toutes les parties supérieures du corps, le dessus et les côtés de la tête, le dessus
et les côtés du co u , les épaules, le dos, les flancs, la croupe, les cuisses et la face
externe des membres, sont d’un fauve plus ou moins brun-verdâtre. Les côtés du
corps et le dessus des cuisses sont d’un verdâtre plus pur, et la face externe des
membres est fauve. Toutes les parties inférieures sont blanches, c’est-à-dire les
lèvres, la mâchoire inférieure, la gorge, le cou, la poitrine, le ventre et la face
interne des membres ; de plus, un ruban blanc coupe les parties verdâtres de chaque
côté du corps, en commençant à l’épaule, et en finissant à la cuisse, et un cercle
blanc entoure les yeux. Le mufle est violâtre; l’oreille tout-à-fait nue, ainsi que
sa base, est couleur de chair, et les ongles sont noirâtres. La queue, grise en dessus,
est fauve en dessous. Tous les poils des parties vertes sont annelés de fauve et de
noir; et si les anneaux noirs dominent sur le dos, ce sont les fauves qui dominent
sur les membres, ou plutôt les poils y sont entièrement de cette couleur dans leur
partie visible. Les longs poils gris de la queue sont couverts de larges anneaux noirs
et blancs, excepté dans leur moitié inférieure, qui est d’un beau fauve, ce qui fait
que cette couleur paraît dominer lorsqu’on regarde la queue en dessous.
Cette espèce n’a point encore été figurée, que nous sachions.
C’est le nom latin d'Erythropus qu’elle porte dans les Catalogues méthodiques.