2 PARADOXURE DE NUBIE.
distincte sur l’animal vivant, tel que nous l’avons fait représenter, est devenue
beaucoup plus confuse sur l’animal empaillé, par suite des changements que fait
subir à la disposition des poils la préparation de la peau. Les diverses nuances du
pelage sont dues a la coloration différente des poils; le plus grand nombre, très-fins,
sont ou entièrement d un gris foncé, ou terminés par une petite pointe blanche ; d’autres,
plus longs et plus forts, sont également gris à leur base, puis marqués d un large
anneau blanc, et terminés par une pointe noire : l’anneau manque et les poils sont entièrement
noirs, dans les régions où cette couleur domine. La face et le sommet de la tête,
entre les oreilles, étaient noirs ; mais le bout du museau, les côtés du mufle et une
petite tache au-dessous de l’oeil, étaient d’un blanc grisâtre ; ainsi qu’un bandeau transversal
sur le front, qui venait de chaque côté, au-devant et au-dessous de l’oreille, se
confondre avec le gris des côtés du cou. Les pieds de devant et de derrière étaient noirs
a leurs faces externe et interne ; la queue était entièrement de la même couleur ; la
plante des pieds, ainsi que le mufle, étaient couleur de chair. La conque de l’oreille
était noire, nue en dedans, peu couverte de poils en dehors, et elle offrait, à son bord
postérieur, la même échancrure et le même lobule que le pougouné. Notre animal
avait la taille d’un jeune chat. Notre figure le représente à un peu plus du tiers de sa
grandeur naturelle.
Parmi les Paradoxures jusqu’ici décrits et figurés, le Paradoxurus Pallasii, Gray:
qui a vécu à la ménagerie de Londres, et qui est représenté dans l’ouvrage du général
Hardwicke ( Illustrations o f Indian zoology, vol. II, pl. 8 ) , est celui qui a le plus
de traits de ressemblance avec notre animal. La face est marquée d’une manière analogue;
les flancs offrent comme le nôtre des taches noires assez régulières; mais la
robe est d’un gris plus foncé ; la plante des pieds est noire, et le blanc du front plus
large, s1 étend a tout le sommet de la tête, au lieu de former un simple bandeau au-
dessus des y eu x , comme dans notre individu. L ’origine si différente des deux animaux
achève de les distinguer.
Notre femelle a vécu trois ans à la ménagerie, où on la nourrissait de chair. C’était
un animal taciturne; le jour elle dormait enroulée dans un coin de sa loge. Vers le
soir, elle montrait plus d’activité.
Mon père, dans ses notes, désigne cette espèce sous le nom de Paradoxurus
Nubioe.
F héd. CU V JE R fils.
Mars 1839.