2 A T È L E , OU CO A ITA A FRONT BLANC,
pour qu’on s’étonne moins du peu de rapports qui se trouvent quelquefois entre le
nom donné à une espèce, et par lequel on désignait son trait le plus remarquable,
et le trait réel qui la fait distinguer de toutes les autres. C’est qu’en effet le naturaliste
n est jamais certain que les. individus, toujours fort peu nombreux, d’après
lesquels souvent il caractérise une espèce, ne lui présentent pas des traits accidentels,
qui n appartiennent point à la plupart de ceux qui composent cette espèce en réalité.
C’est à la même cause qu’il faut attribuer la multiplication des noms. En effet, si
Ion admet dune.manière absolue les caractères donnés à une espèce, et qu’un
individu, appartenant à cette espèce, n’en soit cependant pas pourvu, on ne peut
la reconnaître en lui, et l’on est conduit nécessairement à lui donner une dénomination
particulière.
Quoique je ne doutasse pas que mon Atèle à front blanc n’appartînt à la même
espèce que le Cbuva et PAtèle marginé, j ’ai cru devoir le désigner d’une manière
spéciale, sinon lui donner un nom nouveau, pour fixer l’individu qui, le premier,
a apporté quelques modifications aux caractères qui, jusqu’à lui, avaient été
regardés comme étant communs à tous les autres.
L A tèle, ou Coaïta à front blanc, ressemble au Coaïta plus qu’à aucune autre
espèce noire du genre; il en a la physionomie, lqs proportions^les couleurs et le
pelage, à ¡’exception des parties blanches des joues et du front : la face est couleur
tannée, et non pas noire comme celle du Cayou;son ventre, sa poitrine et la face
interne de Ses membres sont revêtus de poils noirs , et non de poils blancs comme
ces mêmes parties chez le Belzébuth ; enfin il n’a point comme le Chameck un rudiment
de pouce aux mains antérieures. En effet, ce Coaïta à front blanc est entièrement
revêtu d’un poil no ir, long, soyeux, et beaucoup plus rare aux parties inférieures
du corps qu’aux supérieures; sa face, couleur tannée / n’a de poils remarquables
qu’au-dessous des pommettes, et ces poils sont noirs; dans tout le reste on n’aperçoit
que quelques poils épars, courts, et qui ne déguisent point la couleur de la
peau. La lace interne des mains et la partie nue dt: la queue sont violâtres. Les poils
du dos, des côtés du corps, des cuisses, des jambes, des bras et de la queue sont
dirigés dans le sens ordinaire ; ceux de la tète, par contre, sont dirigés d’arrière
en avant, tandis que ceux du front s’élevant à peu près droit, forment, en s’opposant
aux premiers, une sorte de toupet, qui fait que la partie blanche du front est celle
qui frappe le plus vivement l’observateur. Les poils de l’avant-bras, près du coude,
se dirigeant d’avant en arrière, se reploient à la rencontre de ceux du bras, qui se
reploient également.
Cet Atèle avait la douceur et l’intelligence qui ont toujours été remarquées dans
les femelles des diverses espèces de ce genre.
Voici ses proportions principales :
L o n g u eu r de l ’épau le à l ’o r ig in e d e la q u e u e p jed 6 pouces.
de la q u e u e ....................................................................... r
d u bra s , d u h a u t d e l’épau le a u co u d e ...........................................................................................» 8
—— d u coude a u b o u t de s d o i g t s ............................................................................................................... 2
d e la c ro u p e a u g e n o u » I0
d u genou a u t a l o n ..................................................................................... »
d u ta lo n a u b o u t d es d o i g t s .............................................................................................................. 'y 3 jjg^
Avril i83o.