PANTHÈRE FEMELLE.
L ’ a n im a l dont je donne aujourd’hui la figure sous le nom de Panthère, est absolument
semblable à celui qui a été décrit, sous le même nom, par mon frère, dans
l’ouvrage intitulé Ménagerie du Muséum dû histoire naturelle. En donnant la description
du Léopard, et celle de l’animal que j ’ai désigné sous le nom de Panthère
vieille, j ’ai dit combien il était difficile de reconnaître, dans les espèces de
grands Chats à pelage tacheté, celle que les anciens appelaient Panthère, et qui
seule avait droit de porter ce nom. Je ne reviendrai point ici sur ce sujet, et me
bornerai à décrire l’animal qui fait l’objet de cet article ; seulement, en terminant
ma description, je rectifierai quelques erreurs de faits, quelques assertions propres à
induire en erreur les naturalistes qui voudraient établir exactement la synonymie
de ces grands Chats de l’ancien monde, couverts de taches -, qui ont déjà fait le
sujet de tant d’efforts infructueux.
La Panthère dont je donne aujourd’hui la figure, avait la taille et les proportions
de l’animal que j ’ai fait représenter sous le nom de Léopard dans la XXe livraison
(septembre 1820 ) : sa longueur, du bout du museau à l’origine de la queue, était de
quatre pieds; sa queue avait deux pieds six pouces; et sa hauteur moyenne était de
deux pieds deux pouces. Tout le fond de son pelage était d’un beau jaune paille aux
parties supérieures du corps ; il était blanc aux parties inférieures, à la gorge, sous
le cou , sur la poitrine, sous le ventre, à la face interne des membres, et à la face
inférieure de la queue, et les taches composées ou en rose, c’est-à-dire formées de la
réunion circulaire de trois, quatre ou cinq petites taches noires, étaient d’un jaune
plus foncé dans leur partie centrale. Ces taches composées ou en rose se voyaient
principalement sur le dos, les flancs et les épaules; mais dans cette partie elles
étaient moins distinctes que sur les autres, parce qu’elles étaient mélangées de
beaucoup de taches simples, et ces dernières étaient surtout répandues sur la tête,
le cou, les épaules, la partie postérieure des cuisses , le ventre, les membres, à leur
face interne comme à leur face externe, et la queue. Le museau, à l’exception du
coin de la gueule, et le dessous du cou étaient sans taches. Un ruban noir se voyait
au bas du cou. Les taches de la partie postérieure des cuisses, ainsi que celles des
membres, à l’exception des tarses et des carpes, étaient beaucoup plus grandes, et
proportionnellement moins nombreuses que celles des épaules, du cou, de la tête
et de la queue. Les taches en rose formaient à peu près quinze lignes transversales
de chaque côté du corps, depuis la partie postérieure de l’omoplate jusqu’au milieu
de la cuisse, et chacune de ces lignes était composée de quatre à six taches.
Tout ce pelage, très-uni et très-brillant, était composé de poils courts et serrés
les uns contre les autres, excepté ceux de l’abdomen qui avaient assez de longueur.
Cette Panthère femelle avait été acquise par notre ménagerie sans qu’on
connût son origine ; mais mon frère nous apprend que celle qu’il a décrite venait
de la Barbarie. Depuis que nous la possédons, de sauvage et féroce qu’elle était,