LA PANTHÈRE
MALE, VIEILLE.
D ans notre article du Léopard (xxe livraison, septembre 1820), nous avons admis
les caractères par lesquels M. G. Cuvier le distinguait de la Panthère. En effet,
à l’époque où il écrivait sur ce dernier animal, on ne pouvait arriver à d’autres
résultats qu’à ceux où il avait été conduit, et ils sont même encore les plus
rapprochés de la vérité; aussi, sans l’observation nouvelle qui nous est offerte
par l’animal que nous nous proposons de décrire aujourd’hui, aucun doute ne se
serait élevé dans notre esprit sur ce sujet; mais incertain si cet animal doit être
rapporté à l’espèce de la Panthère et doit conduire seulement à en modifier les
caractères spécifiques, j ’ai dû remettre en question la distinction de la Panthère
et du Léopard : un élément nouveau intervenant, le problème demandait une
solution nouvelle. Tels sont les motifs qui m’ont porté à considérer l’histoire de
la Panthère et du Léopard sous un point de vue différent de celui où je les avais
considérés lorsque j ’ai donné la description de ce dernier.
Comme nous avons déjà eu plus d’une fois occasion de l’indiquer, il n’est aucun
animal peut-être qui ait donné lieu à plus de recherches, et qui ait davantage excité
la critique des naturalistes que les grandes espèces de Chat auxquelles on a donné
les noms de Léopard et de Panthère, et malheureusement il en est peu dont
l’histoire ait été plus embrouillée, et soit devenue plus obscure et plus difficile,
car on pourrait de nouveau se demander si elles existent distinctement. Je n’ai
pas le projet de répandre aujourd’hui la lumière sur cette histoire; je crois
même que nous ne sommes point encore au temps où il sera possible de le
faire d’une manière complète et de rapporter à chaque espèce les observations
qui la concernent véritablement. La cause de ces difficultés réside d’abord dans
la grande affinité de ces deux espèces et ensuite dans les modifications assez nombreuses
qu’elles paraissent éprouver dans leurs couleurs : sous ce rapport, les
jeunes ne ressemblent point aux adultes, et ceux-ci éprouvent diverses variations
dans les taches dont leur robe est revêtue, de sorte que, pour les distinguer par
leurs caractères spécifiques , il faudrait avoir fixé exactement la mesure de ces
modifications : or, c’est ce qui n’a point été fait et ce qui ne pourra l’être de longtemps
; car pour cela il faudrait suivre et comparer le développement de plusieurs
individus de chacune de ces espèces, et c’est ce qu’aucun des moyens donnés
aujourd’hui à la science ne permet d’entreprendre. Ce travail ne se ferait peut