6 SA R CO PH ILE OURSIN.
Son corps, épais et trapu, ses membres forts, sa tête courte et large, ses mou-
vemens lourds, son naturel grossier, que les bons traitemens n’adoucissent pas,
et qui le rend toujours menaçant pour ceux qui l’approchent, quoiqu’en réalité
il soit peu offensif, sont en parfaite harmonie les uns avec les autres.
Son pelage est d’un noir profond, à l’exception d’une bande blanche qui embrasse
la partie antérieure de son corps, d’une tache transversale de la même couleur au
bas de la croupe, et d’une autre tache petite et ronde au-dessus de l’angle interne
de l’oeil. Les poils noirs, comme les poils blancs, sont d’une seule couleur, et la peau
qu’ils recouvrent est également blanche ; les parties nues, c’est-à-dire le tour du
museau et des yeux, et le dessous des pattes sont couleur tannée. Les oreilles
ont une teinte plus rosée, et le dessous de la queue, tout-à-fait dépourvu de
poils, est grisâtre. Des moustaches, qui se sont considérablement agrandies dépuis
l’époque où notre dessin a été fait, garnissent les côtés du museau, les côtés
des joues et le dessus des yeux. Tous les poils sont grossiers et soyeux.
Harris, qui a vu plusieurs individus de cette espèce dans les environs d’Hobart-
Town, à la terre de Diémen, nous apprend qu’elle vit dans des terriers; que le
mâle est plus grand que la femelle; qu’il a le scrotum pendant et le pénis dirigé
en arrière ; que la femelle fait cinq à six petits qui se développent dans sa poche
abdominale; que ces animaux sont voraces, grossiers et inapprivoisables.
C’est la voracité de cette espèce et ses nombreuses dents carnassières qqi
nous ont porté à désigner par le nom de Sarcophile le genre auquel nous la
donnons pour type. Elle deviendra le Sarcophilus ursinus des Catalogues méthodiques.
Août, 1837.