OTOMYS NAMAQUOIS.
JLe genre Otomys, dont nous avons fait connaître les caractères en décrivant l’Oto-
mys cafre, ne se compose encore que de deux espèces, et l’Otomys namaquois forme
la seconde. Sa découverte, comme celle de la première, est due à Delalande, qui
la rapporta du Cap, où il la trouva dans son excursion au nord, dans te pays des
Namaquois, comme il avait trouvé l’autre dans son excursion à l’est, dans la contrée
habitée par les Cafres. C’est là malheureusement tout ce que nous trouvons sur ces
animaux dans les notes de ce voyageur si expérimenté, et que la mort a enlevé à
la science avant qu’il ait été possible de publier les observations nombreuses qu’il
n’avait confiées qu’à sa mémoire. Mais ces indications de localités pourront du moins
servir aux voyageurs qui viendront après lui, pour les guider dans la recherche de
ces animaux et en étudier la nature. Sans doute ces deux petites espèces de rongeurs
ne sont pas confinées l’une à l’est et l’autre à l’ouest de la partie méridionale de
l’Afrique; rien probablement ne les a empêché de s’étendre dans les régions intermédiaires,
et peut-être de se réunir dans la même contrée, à moins que le plateau
élevé et la grande chaîne de montagnes qui se trouve entre le pays habité par les
Hottentots namaquois et celui des Cafres n’ait opposé à cette réunion un invincible
obstacle. Quoi qu’il en soit, le système organique des Otomys ne s’est encore rencontré
qu’au midi de l’Afrique; et toutes les circonstances de géographie zoologique
deviennent chaque jour d’un intérêt plus pressant. Les nombreuses espèces
d’animaux dont la science s’est enrichie depuis quelques années, en détruisant
ou en modifiant la plupart des lois qu’on avait cru apercevoir dans la
distribution des animaux sur la surface du globe, rend de nouvelles lois nécessaires
I et l’état vague et incertain de la science en cette matière aujourd’hui, fait
pressentir que ces lois nouvelles, à la fois plus variées et plus générales, contribueront
à étendre et à rectifier nos connaissances sur les anciens rapports de nos con-
tinens entre eux, et sur la ressemblance ou la différence des forces auxquelles la
nature animale était autrefois soumise dans les diverses régions de chacun de ces
continens.
Il nous arrive sans doute trop souvent, lorsque nous parlons d’un animal, de
n’avoir à faire connaître que ses traits et quelques uns de ses organes ; malheureusement
pour les petits rongeurs, c’est un inconvénient presque inévitable : d’abord
il est rare que les ménageries puissent se les procurer, les petits quadrupèdes supportant
très-difficilement la fatigue des longs voyages, et surtout des voyages maritimes
; ensuite il est presque sans exemple que les voyageurs aient eu le loisir de