GUIB MALE.
L a grande ressemblance, quant à la distribution des couleurs, du mâle que
nous faisons représenter et de celui que Buffon a publié ( T. xn, p. 5o ) pourrait
faire penser que cette distribution de couleurs est caractéristique pour les
mâles de cette espèce, et que les femelles se caractérisent aussi par les nombreuses
bandes blanches transversales dont leur pelage est orné, et qui, sous ce rapport,
surpassent de baucoup celles des mâles. Mais outre qu’un aussi petit nombre
de faits ne suffisent pas pour fonder définitivement une induction, les femelles
que la ménagerie a possédées étaient assez différentes par les dessins de leur
robe, et les analogies conduisent à penser qu’il pourrait en être de même pour
les riiâles. L’une de ces femelles, au lieu de six bandes transversales, n’en n’avait
que trois avec les rudimens d’une quatrième.
Le mâle se distingue d’abord de la femelle par les cornes à arête en spirale :
ces cornes, comprimées, se portent d’abord un peu en dehors et se reploient vers
leur milieu pour se rapprocher par leur pointe. Leur arête, qui naît à la base
de leur face antérieure, se porte en dehors, passe sur la face externe au point
où elles se courbent, et revient sur la face interne pour se terminer à leur
extrémité.
Les taches ou bandes blanches de la robe fauve consistent en deux bandes
longitudinales qui naissent en avant des épaules, et se terminent aux cuisses, et
en deux bandes transversales, l’une à la partie moyenne du dos et l’autre en avant
des cuisses à la limite des bandes longitudinales, qui en ce point sont plus éloignées
l’une de l’autre qu’aux épaules. Trois petites bandes, à peine visibles, descendent
de la croupe, et de petites taches rondes disposées comme en spirales se voient sur
la face externe de la cuisse. Deux petites taches se montrent à l’endroit de l’humérus,
et un ruban transversal est au bas du cou. Les lèvres et le bout de la mâchoire inférieure,
ainsi que deux points de chaque côté du milieu du chanfrein, sont également
blancs. Du blanc se voit aussi au-dessus des sabots et à la face interne et antérieure
du haut des membres. Le fond du pelage est d’un fauve moins pur que
chez la femelle; de nombreux poils noirs se mêlent aux fauves sur la poitrine,
le ventre et les membres ; mais ce qui dans le pelage caractérise surtout les mâles,
c’est une crinière formée de longs poils, les uns blancs, les autres noirs, qui règne
tout le long du dos et que l’animal a la faculté de relever lorsqu’il éprouve de