2 SAKI NOIR.
à leur b ord externe, présente en ce point de légers tubercules. La troisième, u n peu plus petite que les précédentes, e t plus
a rrondie à son bord postérieur , présente les mômes formes qu’elles. Toutes ces m olaires e t fausses molaires sont couvertes
de stries fines , irréguliè re s, qui ont l’apparence d ’une sorte de guillocbage.
A la mâchoire inférieure. — La p remière incisive est étroite, longue, en coin, e t ses faces latérales sont parallèles; la seconde,
plus grande que la première e t plus épaisse, est taillée obliquement à son b ord externe, de sorte que le sommet de sa couronne
est beaucoup moins large que sa b a s e , e t ces d ents sont moins couchées en avant que celles de la mâchoire opposée.
La canine q ui vient presque immédiatement après les incisives est forte , conique, jetée en dehors e t u n peu courbée en
a rriè re e t su r son bord postéro-interne est une crête longitudinale tranchante. La première fausse molaire est épaisse,
obtuse, de forme triangulaire e t terminée en pointe. La seconde, u n peu plus petite que la p récédente, présente deux plans
inclinés, u n antérieur et l’autre postérieur , e t la crête à laquelle ils aboutissent est légèrement déprimée dons son m ilie u ,
d ’où résulte que cette dent présente une pointe obtuse à sa face externe, e t une au tre semblable à sa face in te rn e , lesquelles
sont séparées pa r la dépression de la crête. La troisième est semblable à la p rem iè re , si ce n ’est que la crête e st beaucoup
plus rapprochée d u b ord a ntérieur que du bord postérieur. Les trois vraies molaires se ressemblent entièrement, e t diffèrent
peu des supérieures ; elles sont bordées tout a u to u r d’une crête q ui présente une dépression à leur bord e xte rne , e t une à
leur b ord in te rn e , e t une crête transversale, plus é tro ite , les coupe vers leu r bord a n té r ie u r , e t toutes présentent, comme
les premiè re s, ces petits sillons irréguliers qui les rendent si remarquables, surtout lorsque la mastication ne les a point encore
usées : néanmoins on en retrouve les traces su r les dents les plus vieilles.
Dans leur position réciproque. — Le sommet des incisives inférieures répond aux incisives moyennes supé rieure s, e t les
secondes de ces incisives supérieures sont opposées au bord externe, taillé obliquement, des secondes incisives inférieures.
La canine inférieure passe en ayant de la su p é rieu re , qui se trouve opposée par sa face interne à la face externe de la
première fausse molaire ; les autres dents sont opposées couronnes à couronnes.
Ce système de dentition nous a été présenté pa r le Couxio, le Saki à ventre roux , le Saki satanas, le S . Chiropote, le Saki
à fro n t blanc e t le Yarké. •
Quant à la figure que je publie aujourd’hui, elle a été faite d’après un individu qui
a vécu à la Ménagerie, et qui avait été donné à mon père. Je n’ai pu retrouver ni les
notes recueillies sur les moeurs et sur les habitudes de cet animal, ni les détails anatomiques
pris sur ses dépouilles. Je ne puis donc rien ajouter à ce que fait connaître
notre dessin. On y voit que c’est un singe d’assez petite taille, à poil partout d’un noir
brunâtre, ayant la face et la paume des mains violacées. Les poils de la tête sont dirigés
en avant vers le front, et sur les côtés vers les tempes; un bouquet de poils part de
l’angle de la mâchoire inférieure, et remonte en s’épanouissant sur la joue, comme
un large favori; les poils du dessous de la mâchoire sont également dirigés en avant.
L e cou est presque nu; la face interne des bras très-peu garnie de poils.
Je ne trouve pas de note où mon père ait discuté la synonymie de cet animal. Il lui
a donné le nom de Saki noir. Mon oncle, dans son Règne animal, donne sous ce
nom le S. Satanas, de Hofmansegg, figuré dans les observations zoologiques de
M. de Humboldt ( pl. xxvm ). Je ne verrais point de difficulté à y rapporter notre Saki
noir, s’il ne manquait pas complètement de cette longue barbe noire, tombant au-
devant de la poitrine, que présente l’animal figuré par M. de Humboldt.
Des observations ultérieures devront donc éclaircir ce que le rapprochement de
ces deux animaux présente encore de douteux.
F n so . C L V IE U f i l s .
Août 1842.