OUISTITI À PINCEAUX,
FEMELLE,
O n a long-temps possédé cette espèce dans les collections de zoologie sans la
distinguer du Ouistiti proprement d it, qui en diffère par les poils blancs dont ses
oreilles sont recouvertes. C’est qué toutes les espèces de ce sous-genre ont tant de
rapports, se ressemblent par tant de points, sont si évidemment formées sur un
type commun, qu’on ne faisait aucune attention aux différences de couleurs assez
restreintes que quelques unes de leurs parties présentent. Ou si ces différences
avaient été observées, elles n’étaient sans doute considérées que comme accidentelles;
et, en effet, elles sont de la nature des modifications que des causes fortuites
peuvent produire chez les animaux : elles ne diffèrent du moins pas de celles
qui s’observent chez les animaux domestiques ou même chez les animaux sauvages
soumis, dans nos parcs, à notre influence. C ’est qu’alors, comme il arrive toujours
quand les faits n’ont été qu’imparfaitement observés, on étendait les observations
au-delà de leurs véritables limites, on les généralisait plus qu’il n’était légitimement
permis de le faire; car aujourd’hui il est bien reconnu que les animaux sauvages,
livrés à leurs pencbans, dans les conditions où la nature elle-même les a placés, et
sans qu’aucunes forces étrangères à celles de ces conditions n’agissent sur eux, ne sont
presque susceptibles d’aucun changement appréciable, ni dans leurs formes, ni dans
leurs proportions ; et si certaines espèces en présentent quelques unes dans leurs
couleurs, rien n’autorise à conclure de ces espèces à toutes les autres : o r , ceux
qui prétendent, dans l’état actuel de la science, argumenter des différences qu’éprouvent
nos espèces domestiques à celles qu’éprouvent les espèces sauvages, pour
en conclure que toutes les différences qui distinguent celle-ci sont fortuites, méconnaissent
les règles les plus simples de l’induction, règles que nous tenons de
la nature elle-même, que l’art ne nous donne point, et auxquelles on ne peut
renoncer, quand on est encore maître de soi, qu’en trahissant sa propre intelligence.
Le Ouistiti à pinceaux est de la taille du Ouistiti commun : il a environ cinq
pouces et demi du bout du museau à l’origine de la queue; celle-ci en a sept,
et sa hauteur moyenne est de trois pouces et demi ; mais son train de derrière est
beaucoup plus élevé que celui de devant. Le sommet, les côtés et la partie antérieure
et postérieure de sa tête sont noirs, à l’exception d’une tache blanche en
forme de demi-lune qui se trouve sur le front, et qui occupe près de la moitié de