de la guerre, de France, il accepta enfin le commandement de toutes les troupes,
comme aussi celui des troupes françaises, ce qu'il n’avait pas voulu faire sans le
consentement de l’Empereur.
Aussitôt le Roi fit inonder la rive gauche de l’Escaut, activa les travaux de
défense de la ville d’Anvers, et prit toutés les mesures pour rendre infructueux
les projets des Anglais, qui se virent bientôt forcés de renoncer à leur entreprise
contre cette ville. Le Roi sauva donc de cette manière, non-seulement la ville
d’Anvers, qui était garantie dès qu’il s’agissait de soutenir un siège ou une
attaque en règle, mais aussi ses chantiers et la fiotte française.
L’Empereur Napoléon I, qui était à Schoenbrunn, ayant été informé de la
descente des Anglais dans l’île de Walcheren, et de leurs projets contre la ville
d’Anvers, envoya le Prince de Ponte-Corvo, pour prendre le commandement des
troupes. Celui-ci arriva le 16 août, et le Roi retourna alors à Amsterdam, laissant
ses troupes, à l’exception de sa garde, pour soutenir l’armée française, les confiant
aux ordres du maréchal de Hollande M. Dumonceau. On reprit d’entre
les mains des Anglais l’une place après l’autre, et avant la fin de l’année l’ennemi
avait évacué toute la Zélande.
N°. 73. PL XI, Marque d’honneur,
Un losange de drap de couleur bleue; au milieu un sabre entre deux branches
de laurier, brodées en or; le tout encadré d’un bord de paillettes et d’un cordon
également en or.
Le 4 septembre 1809, jour de l’anniversaire du Roi, l’armée hollandaise du
Brabant, voulut célébrer cette fête par une entreprise éclatante en reprenant
le fort de Bath, qui était tombé entre les mains des Anglais.
Le général Kort Heyligers se mit à la tête d’une compagnie de carabiniers
et d une compagnie de voltigeurs du premier régiment des chasseurs, et profitant
de l’éloignement des vaisseaux anglais, il traversa à gué, pendant le
reflux, ayant de l’eau jusqu’au cou, et avec des peines et des dangers inouïs,
le bras de mer qui sépare le fort de Bath du continent.
On fut obligé d’entreprendre le passage à trois heures après minuit, lorsque
la marée était basse, au moment où un orage affreux dérobait aux soldats la
vue du fort et de la terre. La courte durée du reflux ne permit pas de risquer
un plus grand nombre de troupes, et l’armée resta sur le rivage, inquiète sur le
sort du détachement. Le tonnerre grondait, une pluie abondante tombait, et la
nuit était profonde. Enfin, malgré tous ces dangers, les chasseurs parvinrent à
gagner la rive opposée, sans avoir eu à déplorer la perte d’un seul d’entre leurs
camarades. Puis ils marchèrent vers le fort de Bath, que les Anglais avaient déjà
abandonné. Les habitans de Bath reçurent les troupes avec les démonstrations
de la joie la plus sincère, et aux cris de Vive le Roi!
A sept heures du soir on aperçut le pavillon hollandais flottant sur le fort.
Le Prince de Ponte-Corvo, général en chef de l’armée française à Anvers, en