seigneur le prince archi-trésorier de Vempire, duc de Plaisance, grand-aigle de
la légion ¿P honneur, étant lieutenant-général de S. M. l’Empereur et Roi en
Hollande ; et sous l’administration de 8. Exe. M. le bourguemaitre Jean Wolters
van de Poil, grand-cordon de Vordre de VUnion; de MM. les wethouders W-J.
van Brienen van de Groote Lindt, W. Willink, J. Corver Hooft, commandeurs
de P ordre de V Union; G. Severyn, chevalier du même ordre; de M. J-G. Dedel,
chevalier de P ordre de P Union, trésorier, et de M. G-G. Clifford, commissaire
des travaux publics de la ville.
8. Exc. M. le maréchal et comte de P empire Charles Oudinot, duc de Reggio,
grand-aigle de la légion-d’honneur, commandeur de Por dre de St. Henri de Saxe,
chevalier de la cou/ronne de fe r , président-à-vie du collège électoral du département
de Seine et Oise, etc., commandant-en-chef le corps-cP armée d’observation en Hollande,
accompagné de MM. les généraux de P armée et des officiers de son état-
major; a pôsé la première pierre de la caserne St. Charries, édifiée pa/r la ville
(PAmsterdam, sur les dessins, et projets de M. Picot de Moras, capitaine au
corps impérial du génie, et sous la direction de M. A. van der Hart, inspecteur
et architecte des bdtimens de la ville.
Le Bourgmestre présenta ensuite le susdit procès-verbal au Maréchal,
en l'invitant à vouloir y apposer sa signature; il fut ensuite présenté,
dans le même but, aux Généraux et aux autres autorités présentes.
Les signatures recueillies, la planche de métal, contenant les inscriptions,
fut placée dans un coffret de plomb, où l'on déposa également le
procès-verbal et différentes pièces de monnaie d'or et d'argent portant
l'effigie de S. M. l'Empereur et R o i, et le millésime de 1810. Ce coffret
fut ensuite enfermé dans la pierre creusée pour le recevoir.
M. van der Hart, directeur des travaux, présenta immédiatement au
Maréchal les instruments et matériaux nécessaires, et S. Exc. scella la
pierre qui renfermait les inscriptions, le procès-verbal et les pièces de
monnaies. En ce moment on hissa, au haut d'un mât planté au centre
du terrain où l'édifice devait s'élever, le pavillon Impérial, qui fut salué
de vingt-et-un coups de canon, et les cris de vive PEmpereu/r ! se firent
entendre à plusieurs reprises, dans toutes les parties de l'enceinte des
travaux de la caserne, et à l’extérieur | garni d'un public nombreux.
S. Exc. remit les instruments à M. van der Hart, qui fit immédiatement
combler la maçonnerie qui devait recouvrir la pierre de marbre. Les
principaux ouvriers, employés à la construction de la caserne, demandèrent
alors la permission à être admis à présenter leurs respects à S. Exc. M.
le Maréchal et lui offrirent des bouquets. La cérémonie terminée, le
Bourgmestre conduisit le Maréchal à la salle dite des Bains au plantage,
où un déjeuner lui fut offert, ainsi qu'aux personnes de sa suite et à celles
invitées par lui à assister à la solennité.
Pendant le déjeuner, il fut rédigé un procès-verbal du cérémonial
observé pour la pose de la première pierre du quartier Saint-Charles.
Ce procès-verbal fut signé aussitôt après le déjeuner, par S. Exc. M. le
Maréchal, et par toutes les autorités civiles et militaires qui avaient assisté
à la cérémonie. Des expéditions de ce procès-verbal furent offertes par
M. le Bourgmestre à S. Exc. et la minute, à laquelle furent annexées des
copies des plans de la caserne, fut déposée aux archives de la ville
d'Amsterdam.
Cela fait, le cortège accompagna S. Exc. M. le Maréchal jusqu'à son
h ôtel, dans le même ordre, avec la même escorte et le cérémonial qui
avait été observé à l'arrivée.
Le soir S. Exc. M. le Maréchal, Duc de Reggio, réunit à un diner
splendide, toutes les autorités civiles et militaires qui. avaient assisté le
matin à la cérémonie.
La caserne Saint-Charles, appelée aujourd'hui Orânge-Nassau, est située
à l'extrémité de la promenade du plantage, à gauche de la porte de
Milicien, dans une des positions les plus belles et les plus saines de la
ville d’Amsterdam, entre un bras de l'Amstel et un canal d'eau vive.
D’après le plan primitif, cette caserne aurait environ 900 pieds de longueur,
y compris deux vastes pavillons, décorés de pilastres à refends et de
frontons remplis par les armes de S. M. l'Empereur et Roi et par des
trophées militaires; elle se composerait de trois étages, y compris le
rez-de-chaussée, et pourrait loger au moins 2600 hommes; les pavillons
logeraient 64 officiers, y compris les1 officiers-supérieurs.
Le centre du bâtiment serait marqué par un corps avancé, décoré
comme les pavillons, et des bâtiments accessoires, symétriquement
placés, fourniraient les logements des-maîtres-ouvriers, leurs ateliers
et magasins, et enfin toutes les dépendances d'un aussi grand établis-
. sement.