Sire,
„L’assemblée de LL. HH. PP. s’empresse de présenter ses remercîmens sin-
„cèresà V. M. de ce qu’elle a bien voulu se transporter dans s q i î enceinte, et
„daigner y exposer, en présence des députés de tous les départemens et de ceux
„des principales, villes, ses vues profondes et ses idées libérales.”
„Jamais l’assemblée n’oubliera ce discours plein d’énergie et de patriotisme,
„par lequel S. M. a terminé la séance solennelle du 23 juin. Agréez, Sire, l’expression
des senti mens de respect* de confiance et de dévouement que cette
„auguste cérémonie nous a inspirés; nous ne cesserons de nous pénétrer vivement
„de l’étendue des promesses que nous venons de faire; elles seront inviolables,
„et nous nous ferons un devoir sacré de réaliser l’attente flatteuse que Y. M. a
„conçue de notre zèle, de notre amour pour la patrie et de notre fidélité. ’
.,Le caractère d’un peuple, aussi réfléchi dans ses démarches que constant
,,dans ses affections, d’un peuple célèbre en tout temps par sa loyauté et son
„attachement aux lois; voilà notre garant que les destinées de cet Etat seront
„fixées à jamais sous l’égide d’un trône tutélaire. Oui, Sire, l’honneur et les
„vertus, ces véritables appuis du trône, ont survécu dans nos compatriotes à
„tant d’années de révolutions et de sacrifices, les habitans de cë pays ne sont
„pas dégénérés de nos ancêtres, et l’appel que V. M. a fait aux bons et véritables
Hollandais n’aura pas été fait en vain.”
„Le temps des révolutions politiques est passé sans retour; il serait déraisonnable
de ne pas profiter des leçons que l’histoire et l’expérience nous ont
„laissées sur la nature du gouvernement qui convient le mieux à notre situatio
n présente et à l’étendue de notre territoire. S. M. vient dé nous en tracer
„le caractère appuyé sur les faits, et d’en développer les motifs avec une
„force victorieuse de raisonnement.”
,.Un gouvernement stable, juste et paternel, tel que nous l’attendons avec
„confiance de Y. M., sera le moyen le plus efficace pour animer l’esprit public,
„que tant d’agitations et de vicissitudes avaient presque entièrement éteint.” r
„Parmi les avantages nombreux qui doivent résulter des liens indissolubles
,,qui nous unissent au grand monarque qui préside aux destinées de l’Europe,
„nous plaçons avec orgueil l’indépendance nationale dont le peuple hollandais a
„étéjaloux de tout temps. Nous partageons les regrets que Y. M. éprouve en se
„séparant de celui que l’univers entier admire, et que la Erance révère comme
-iin ange tutélaire. Sire, soyez désormais le nôtre sous tous les rapports, et
„comptez sur tout ce que nous pouvons contribuer pour alléger le fardeau des
„augustes, mais pénibles devoirs, d.ont Y. M. s’est chargée en montant sur le
„trône de là Hollande. Lorsque le moment sera venu où l’Europe entière, par les
„suites d’une paix générale et durable sera revivifiée, le concert universel de tous
„les peuples bénira l’être bienfaisant qui aura rétabli la liberté des mers, fait
„fleurir le commerce, protégé l’agriculture, fait renaître 1 ancienne industrie des
„habitans, et porté partout l’abondance et l’allégresse: c’est ainsi que la génératio
n présente, et celles qui suivront jouiront du bonheur que les bienfaits de
„Y. M. lui auront procurés.”
„Yotre gloire sera consacrée et liée irrévocablement à la nation, dont lès
„accents seront ceux d’une éternelle reconnaissance. Que la Providence veille
„sur les jours de Y. M., et sur la prospérité d’une dynastie à laquelle sont attachées
les destinées de là patrie.”
Cette réponse fit le plus grand plaisir au Roi, et lui, fut une preuve que son
caractère sympathisait avec le caractère national.