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 Prince  Charles-François  Lebrun,  Archi-Trésorier  de  l'Empire,  Duc  de  
 Plaisance,  fut  désigné  pour  aller  remplir  en  Hollande  les  fonctions  de  
 Lieutenant-Général  de  l'Empereur.  Un  décret  Impérial,  du  18  décembre  
 suivant  remplaça  ce  titre,  par  celui  de  Gouverneur-Général. 
 Le  14  juillet  1810,  S.  A.  S.  fit  son  entrée1 à  Amsterdam.  De  bonne  
 heure  la  garnison  entière  des  deux  nations  réunies,  de  même  que  la  
 garde  nationale  de  cette  v ille ,  se  mit  sous  les  armes  et  se  rangea  en  
 double  haie,  depuis  f e  chemin  de  l'Overtoom,  par  lequel  S.  A.  S.  devait  
 entrer,  jusqu'au  palais  qui  lui  était  destiné. 
 Une  commission  du  Conseil-d'Etat,  composée  de  MM.  Cuypers  et  d'In-  
 et  Khiphausen  avait  été  nommée  pour  recevoir  S.  A.  S.  à  son1  arrivée à  
 Amsterdam.  MM.  le  Bourgmestre,  les  Wethouders  et  les  Secrétaires  de  la  
 ville  étaient  allés  au  devant  de  lu i ,  jusqu'à Bramenburg,  hôtellerie située  
 sur  le   dit  chemin  pour  le   complimenter.  S.  A.  S.  accompagnée de Leurs  
 Excellences  le Maréchal  Oudinot,  Duc  de  Reggio,  et  le  Général  Dumon-  
 ceau,  Comte  de  Bergerduin,  et  d'une  suite  brillante,  entra  dans  la  ville,  
 ou  elle  fut  reçue  par  les  salves  de  l'artillerie  des  remparts,  et  de  celle  
 des  vaisseaux  qui  se  trouvaient  en-rade.  Le  cortège,  que  grossissait  une  
 multitude  considérable  accourue  de  toutes  parts,  poursuivit  sa  marche  
 pompeuse,  au  milieu  des  acclamations  de  vive  VEmpereur !  vers  le  palais  
 où  S.  A.  S.  fut  reçue  par  les  Ministres  réunis en  corps.  Tous les  collèges  
 supérieurs  furent  successivement  admis  à  la  saluer,  et  les  officiers  de  
 l'armée  de  terre  et  de  mer  lui  furent  présentés. 
 Les  Ministres,  les  Directeurs-Généraux,  les  Conseillers-d'Etat,  et  les  
 principaux  employés,  ainsi  que  les  membres  de  la  régence d'Amsterdam,  
 qui  se  trouvèrent  en  v ille ,  prêtèrent  entre  les  mains  de  S.  A,  S.  le  
 serment  d'obéissance  et  de  fidélité  à  Sa Majesté  l'Empereur. 
 Charles-François  Lebrun,  né  d'une  famille  honorable,  et  devenu  plus  
 tard  Prince  de  l'Empire  et  Duc  de  Plaisance,  manifesta  de  bonne  
 heure,  une  intelligence  peu  commune.  En  décembre  1799,  il  devint  
 troisième  Consul.  Il  fut  élevé  en  1804,  à  la  dignité  d'Archi-Trésorier  
 de  l'Empire,  et  décoré  peu  de  temps  après,  du  grand  cordon  de  la  
 Légion-d'honneur.  En  1805  et  1806,  il  organisa les États de Gênes réunis  
 à  l'Empire,  dont  il  eut  quelque  temps  le  gouvernement  général.  En  
 1810,  il  remplit  les  mêmes  fonctions  en  Hollande,  et  y   resta  comme 
 Gouverneur-Général,  jusqu'au  moment  où  le   pays  se souleva et proclama  
 son  indépendance.  C'était  un  homme  de  mérite,  très  distingué  et  très  
 modéré,  ennemi  des  abus  et  des  préjugés,  insensible aux honneurs.  Non  
 seulement  sa  carrière  politique  l'a  rendu  célèbre,  mais  aussi  ses  travaux  
 littéraires  l'ont  placé  au  rang  le  plus  distingué  parmi  les  écrivains  de  
 son  époque. 
 La  première  de  ces  deux  médailles,  appartient  à  la  série des médailles  
 des  Grands-dignitaires  de  l'Empire ;  la  seconde  fait  partie  de  la suite des  
 repoussés,  publiée  par  P.  G.  Liénard. 
 N°.  55.  Pl.  VIII.  Médaille. 
 La  religion,  représentée  sous  la  figure  d’une femme  drapénà l’antique,  
 le   front  ceint  d’un  v o ile ,  la  tête  levée  Vers  le   ciel  et  lui  offrant,  sur un  
 autel,  l’encens  brûlant  sous  l’ardeur  des  rayons  de  la  lumière  céleste,  
 qui  éclaire  la  terre.  Elle  étend  la  main  droite  vers  l’autel ,  tandis  que  
 de  la  main  gauche,  dans  laquelle  elle  tient  une  croix,  elle  s’appuie  sur  
 un  bouclier,  représentant  dans  sa  partie  supérieure,  l’effigie  de  Saint-  
 Pierre,  et  dans  sa  partie  inférieure,,la  façade  de  l’église  de  Rysenburg,  
 dont  cet  Apôtre  est  le  Patron.  Les  clefs  du  c ie l,  sont  suspendues  à  un  
 ruban  attaché  au  bouclier.  Au  pied  de  l’autel:  G.  K.  (Klouzing). 
 A  l’exergue: 
 PLEGTIG  INGEWIJD  DEN  1  AUGUSTUS  MDCCCX. 
 (Solennellement  consacrée,  le  l cc  août  1810).