N". 60. Pl. YIII. Médaille.
Une muse assise, tenant d’une inain une couronne de laurier, et de l’autre
un roiileau de papier, w i i .n o .
A l’exergue :
HAAGSCHE TEEKEN-ACADEMIE.
(Académie de dessin à la Haye).
Revers: DOOR DE EDELMOEDIGHEID DES KONINGS.
(Par là munificence du Roi).
Les armes du Roi, surmontées d’un casque; les insignes de la royauté; lès
décorations de la Légion d’honneur et de l’ordre de l’Union; de chaque côté
une main tenant l’épée de Connétable de France; le tout drapé du manteau
royal, et surmonté de la couronne royale.
Depuis les temps les plus reculés, ou pour mieux dire, dès qu’un rayon de civilisation
perça dans les contrées septentrionales de la Meuse, l’art du dessin et
celui, plus noble encore, de la peinture, y trouvèrent non-seulement un berceau,
mais le siège du génie. Les noms d’un grand nombre d’artistes fort célèbres,
dont nous nous glorifions, ornent les registres desbèaux aits, et ont été de beaux
fleurons à la couronne de leur patrie.
Les artistes de la Haye, qui eurent pour devancier Mre Dirk van dër Lisse,
échevin et plus tard bourgmestre de cette ville, et secondés par Mre Cornelis
van Veen, avocat, tous deux amateurs et protecteurs des beaux arts, constituèrent
en l’année 1656 une confrérie, dans le but de s’affranchir de la corporation
dé métier, dite Si. Lucas Gild, à laquelle ils appartenaient, de concert avec
les menuisiers, libraires, teinturiers, vitriers, qui rétrécissaient leur génie dans
l’ouvrage machinal de leurs mains. Cette confrérie, qui reçut le nom de Pictura,
comptait alors quarante-six membres, parmi lesquels nous trouvons les noms de
Johan et Antony van Ravestein, Adriaan Hanneman, Johan Lievens, Karel
Du Jardin, Jan le Ducq et Dirk Mattham, qui ont acquis par leurs talens un
grand renom.
Willem Doudijns, célèbre peintre d’histoire, membre delà confrérie,revenant
d’Italie, au climat délicieux, inspirateur des beaux arts, qu’il avait parcourue
pendant douze années, réussit à fonder, en, 1680, secondé par MM. van der
Schuur, Mijteus, Terwesten et Duval, une académie de.dessin, à l’instar de celles
de l’Italie et des Flandres.
En 1780, lorsque le goût du dessin et de la peinture commençait à renaître,
après avoir tristement sommeillé pendant quelque temps, les Régens de la
confrérie, MM. Sçhouwman, Haag, Sweickhart, Copiùs et Bolomey, s’efforcèrent
de rétablir cette institution dans sa première splendeur, et ce fut grâces
aux encouragemens du Prince d’Orange, que les louables efforts des Régens
furent couronnés d’un plein succès: l’académie de dessin fut rétablie sons -le
nom de Vrije Raàgsche Teeken- akademie (académie libre de dessin à la Haye),
et c’est dans cette académie que la confrérie Pictura a continué d’exister.
Des médailles d’or et d’argent furent promises et distribuées aux élèves
comme marques de récompenses et d’encouragemens, et c’est à ces sortes de
stimulans, si propres à exciter l’émulation, à inspirer le zèle, l’ardeur et la
persévérance à la jeunesse studieuse, qu’on peut attribuer en partie les progrès
rapides que firent les beaux arts, et le haut degré auquel le dessin et la
peinture sont parvenus de nos jours.
Le triste état dans lequel l’Europe se trouvait au commencement de ce
siècle, ne pouvait être que funeste aux arts et aux sciences. L’académie de dessin
à la Haye s’en ressentit aussi, et les médailles d’encouragement ne purent
plus être distribuées faute de revenus.
Le Roi Louis-Napoléon, qui mit toujours tout en oeuvre pour protéger et
encourager les arts et les sciences, accorda, par décision du .8 janvier 1808,
à l’académie de dessin, à la Haye, une somme de deux cents florins pour