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126 ANNEE 1810.
et dans chacun de ses bataillons qui étaient à l’armée, un sous-officier ou soldat,
chevalier.
8. La décoration de commandeur sera donnée à celui des capitaines, lieutenans
ou sous-lieutenans, qui nous sera désigné comme le plus brave de tous les officiers
des dits grades dans le régiment.
Là décoration de chevalier sera donnée au sous-officier ou soldat qui nous sera
désigné comme le plus brave de tout le bataillon pour l’infanterie, ou de tout le
régiffient pour la cavalerie.
La nomination des commandeurs ou chevaliers des régimens sera faite par l’Empereur,
sur la présentation secrète qui sera adressée cachetée par le colonel, et
concurremment par chacun des chefs de bataillon pour les régimens d'infanterie,
au grand chanoelier de l’ordre.
LEmpereur prononcera sur ces présentations, à la réunion générale des grands
chevaliers de l’ordre.
9. La réunion générale des grands chevaliers aura lieu chaque année, le 15 août,
jour où toutes les promotions de l’ordre seront publiées.
10. Les commandeurs et chevaliers des régimens continueront leur avancement
dans leur régiment, et qe pourront plus le quitter, devant mourir sous les drapeaux.
T itre IV.
11. La pension de commandeur des régimens sera de 4,000 francs, et celle des
chevaliers aes régimens de 1,000 francs , à prendre sur les revenus de l’ordre,
12. Nous nous réservons de pourvoir d’ici au 15 août prochain, à l’organisation
de l’ordre, par des statuts particuliers.
(Signé) N a p o l é o n .
Ce fut la célèbre bataille de "W agram qui mit une troisième fois la
Monarchie autrichienne à la discrétion de l'Empereur Napoléon I. Il
e st probable qu'en souvenir de ce fait mémorable, l'Empereur donna au
nouvel ordre créé par lui pendant son séjour au château de Schoenbrun,
le nom de Trois Toisons d'or, choisissant pour emblème la Toison d'or,
qui, comme on le sait, est l'ordre conféré par l'Empereur d'Autriche,
en la multipliant par le nombre de fois que cet Etat avait été soumis
par lui. Il se pourrait aussi que le nom de cet ordre fût une allusion
.aux victoires remportées, et aux conquêtes faites par les Français dans
les Pays-Bas, en Autriche et en Espagne, les trois pays auxquels appartient
l'ancien ordre de la Toison d'or, soit par droit, soit par usurpation.
L'ordre de la Toison d'or fut institué à Bruges, le 10 janvier 1430, par
Philippe-le-Bon, Duc de Bourgogne, pour les Pays-Bas. Lorsque la souveraineté
des Pays-Bas passa à la maison d'Autriche, la grande maîtrise
de l'ordre de la Toison d'or lui appartenait par conséquent aussi. Après
l'abdication de Charles-Quint, la branche Espagnole de la maison d'Autriche
resta en possession des Pays-Bas et de l'ordre; mais lorsque la
guerre de la succession d'Espagne éclata, et que Charles III, depuis
Empereur Charles V I, ne put conserver l'Espagne, le Roi Philippe V
prétendit avoir droit à cet ordre; cependant Charles VI en vertu de
Souverain des Pays-Bas, s'en déclara seul chef légitime. Philippe V Roi
d'Espagne, se déclara également grand-maître et protesta contre la déclaration
de Charles.
Depuis que la maison d'Autriche avait perdu ses droits sur les Pays-
Bas , elle aurait également dû perdre la possession de l'ordre, qui appartient
de droit, depuis 1815, à S. M. le Roi des Pays-Bas. Ce Souverain
seul devrait en être grand-maître, mais, malgré son meilleur droit, il ne
l'a jamais fait valoir. L'Empereur d'Autriche et la Reine d'Espagne
confèrent, tous les deux, l'ordre de leur pleine autorité.
Les fables de l'antiquité nous rapportent que Jason fit la fameuse conquête
de la toison d'or, en triomphant du dragon sous la garde duquel elle était
mise. L'Empereur Napoléon I la fit trois fois, non comme Jason par
le secours magique de Médée, mais par la volonté de la Providence qui
le protégea.
Malgré toutes les peines que nous nous sommes données, nous n'avons
pu réussir à trouver les modèles des décorations de cet ordre.
Par une lettre de M. le Général Eynaud, Secrétaire Général à la
grande chancellerie de l'Ordre Impérial de la Légion-d'honneur, en date
du 15 septembre 1860, nous avons été gracieusement informé , qu'il
n'existe à la grande chancellerie aucun spécimen ou dessin des décorations
de l'Ordre des Trois Toisons d'or, et que les recherches qui ont
été faites à cette occasion, aux archives et à la bibliothèque Impériales
ainsi qu'à la bibliothèque du Louvre, sont également demeurées sans
résultat ; de sorte que nous sommes amenés à croire que les décorations
n'ont jamais été déterminées.
Par décret du 14 octobre 1810, l'Empereur Napoléon I , nomma le
Comte Andréossy, Conseiller-d'État, président de la section de la guerre,
à la place de Grand Chancelier de l'ordre des Trois Toisons d'or, et le
Comte Rutger-Jan Schimmelpenninck, ancien Conseiller-Pensionnaire de la
république Batave, à celle de Trésorier de cet ordre.